Emmanuel Macron : la malédiction qui touche le président©Blondet Eliot/ABACAabacapress
Un an après sa réélection, Emmanuel Macron est au plus bas de sa popularité. Avec l'adoption de la controversée réforme des retraites, le début de ce second mandat est tendu pour l'exécutif. Rien d'étonnant si l'on se fie à la malédiction de la Vème République… Le président en est-il victime ?
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Un peu plus d’un an après sa réélection, Emmanuel Macron fait face à un climat de tension politique et sociale. Après l’adoption de la controversée réforme des retraites, le président est au plus bas de sa cote de popularité (26%). A sa réélection déjà, certains avaient pressenti un second quinquennat plus difficile que le premier.

Il faut dire que la réélection d’Emmanuel Macron, avec 58,5% des suffrages, est apparue davantage comme un choix par défaut plutôt que comme un plébiscite. En effet, Marine Le Pen (RN) a obtenu un score inédit avec près de 41,6% des suffrages. L’abstention a aussi atteint un niveau record (28%). Pour Le Monde, "cette victoire tient plutôt à une recherche de statu quo et à un rejet de l’extrême droite."

Emmanuel Macron : un décennat "bâtard" ?

En 2022, Emmanuel Macron n’a pas fait ouvertement campagne pour le renouvellement de son mandat présidentiel. Alors, volontairement ou involontairement, le chef de l'État a transformé son premier quinquennat en un mandat de dix années ininterrompues aux yeux des Français. Alors, les électeurs ont signifié leur mécontentement lors des élections législatives en juin.

A l'issue des législatives, marquées par une abstention historique (52,4%), le camp présidentiel n’a conservé que 250 sièges sur 577, soit à 39 voix de la majorité absolue. La double percée de la gauche et du RN a été une gifle pour le président. Ce début difficile de second mandat était-il tout tracé ? Le président est-il victime de la malédiction de la Vème République ?

Emmanuel Macron : victime de la malédiction de la Vème République ?

Une constante se dégage de tous les seconds mandats présidentiels depuis le début de la Vème République. Comme touchés par une malédiction, tous finissent mal pour le président en poste. A commencer par le père fondateur de la Vème République. En 1969, Charles de Gaulle n’a pas terminé son second mandat, démissionnant après l'échec de son référendum.

Par ailleurs, le second septennat de François Mitterrand, réélu en 1988, n’a pas laissé un bon souvenir aux Français. L’Histoire retiendra les affaires de financement du Parti socialiste et la révélation des rapports troubles du chef de l'État avec Vichy. De même, après un premier mandat marqué par une cohabitation, Jacques Chirac a connu un quinquennat difficile. Son successeur à l'Élysée, Nicolas Sarkozy, l’a d’ailleurs surnommé le "roi fainéant".

Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy, de Valéry Giscard d'Estaing et de François Hollande : ils ne sont pas parvenus, ou n’ont pas souhaité, briguer un second mandat. Autrement dit, tous les prédécesseurs d’Emmanuel Macron ont eu un second mandat difficile. A quoi s’attendre pour la suite ?

Emmanuel Macron : la réforme des retraites, et après ?

Après la présentation par Elisabeth Borne d’une feuille de route de "100 jours" le 26 avril 2023, le président a décidé d’entamer de nouveaux chantiers législatifs pour tourner la page de la réforme des retraites. "L’enseignement supérieur, l’industrie verte, l’énergie… L’agenda est chargé. Pour certains sujets, nous n’avons pas besoin d’une loi, pour d’autres lorsqu’une loi est nécessaire nous bâtirons une majorité", a affirmé Emmanuel Macron à nos confrères de Challenges.

Le nombre important de chantiers à venir pour ce second mandat pose question. Lors de l’allocution présidentielle du 17 avril, l’opposition s’en était déjà inquiétée. Pour le président des Républicains Eric Ciotti, les nouveaux chantiers sont "un catalogue de vœux pieux sans la moindre remise en cause." Selon, Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, "son second souffle, son nouveau départ est raté".

L’Histoire seule nous dira si Emmanuel Macron sera lui aussi touché par la malédiction de la Vème République.