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Suite à de nombreuses protestations, le Premier ministre Edouard Philippe s'était dit prêt à faire un geste sur les 80 km/h. La réalité s'annonce néanmoins un peu plus compliquée.

Suite à de nombreuses levées de bouclier, et dans le cadre d'un virage post-"gilets jaunes", Edouard Philippe avait laissé savoir qu'il reculait sur les 80 km/h. Cette mesure avait été portée par le Premier ministre en personne, qui en assumait alors l'impopularité et mettait en avant des effets supposés bénéfiques sur la sécurité routière.

Or, la mesure n'a pas eu l'effet escompté, nous apprend Le Point. Loin de là. 1 515 victimes sur les routes au premier semestre 2019, contre 1 524 à la même période l'an dernier. "Un bilan accablant", selon la Ligue des conducteurs, opposée à la réforme depuis le début.

La reculade annoncée par l'ancien maire du Havre semble également beaucoup plus timide que prévue. Edouard Philippe avait annoncé qu'il pourrait laisser aux présidents des conseils départementaux la possibilité discrétionnaire de déroger à la limitation de vitesse pour repasser à 90 km/h. Pourtant, assure l'hebdomadaire, le Premier ministre "freine des quatre fers", visiblement peu enclin à assouplir réellement la mesure.

80 km/h : une dérogation demeurée minoritaire

Cette dérogation devait néanmoins être "systématiquement assortie de mesures" garantissant "le plus haut niveau de sécurité routière possible". Edouard Philippe promettait également de dures sanctions aux départements qui verraient leur taux de mortalité sur les routes remonter.

Sans surprise, cette dérogation est demeurée extrêmement minoritaire, voire marginale. Elle concerne seulement 14 % des départementales dans le Tarn, 10 % des départementales de Haute-Marne, 17 % des départementales en Seine-et-Marne et aucune route nationale sur l'ensemble du territoire.

En revanche, le ressentiment des collectivités locales à l'égard de la mesure ne faiblit pas. Celles-ci considèrent cette limitation de vitesse supplémentaire comme le symptôme d'un mépris de la province de la part du gouvernement.