Après le rejet hier de la motion de censure émise par la gauche contre le gouvernement Barnier, la hausse des impôts annoncée est inéluctable. Le procès en appel de la conductrice qui conduisait le car percuté...
Il passe un nouveau grand oral, et n’attendra pas un traditionnel vote de confiance des députés pour vérifier si l’examen est réussi. Le Premier ministre Michel Barnier doit s’exprimer ce mardi 1er octobre à l’Assemblée nationale à 15 heures afin de présenter le programme de l’équipe nommée après de longues semaines d’incertitude. Sa prise de parole pourra être entendue en direct sur le site du palais Bourbon.
Préparer l’opinion
Avant même cette déclaration de politique générale, les membres de la nouvelle équipe exécutive se sont efforcés de préparer l’opinion publique à la politique fiscale qui s’annonce. “Nous allons faire appel de manière exceptionnelle à ceux qui peuvent contribuer”, avait lui-même prévenu Michel Barnier lors d’un entretien au Journal de Saône-et-Loire le 27 septembre.
De son côté, Antoine Armand, nouveau ministre de l’Economie et des Finances, avait confié qu’il n’excluait pas des hausses d’impôts, lors d’une interview parue dans les colonnes du Journal du Dimanche le 21 septembre.
La question en suspens semble donc moins concerner la perspective de nouvelles mesures fiscales que ceux sur qui ces dernières pèseront. Membres des classes moyennes et retraités en particulier seront-ils ou non concernés par les hausses d’impôt qui se profilent ?
Mesures fiscales
L’Etat chercherait entre “15 et 18 milliards d’euros” de recettes nouvelles selon des informations du Parisien parues le 30 septembre. Parmi les mesures que des sources du quotidien ont avancées figurent notamment “le triplement de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus” qui permettrait de dégager 3 milliards d’euros, “une “surtaxe sur les entreprises” (pour un montant de 8 milliards d’euros) mais aussi une “une hausse des taxes sur l’électricité (3 milliards)”. De manière même indirecte, si cette dernière se confirme, cela pèsera sur le portefeuille des Français déjà affectés par les hausses des prix de l’énergie depuis 2022.
Les enjeux pour la France
Avec un déficit public qui s’est creusé au cours des dernières années et atteint désormais 6% du Produit intérieur brut, la France se trouve dans une situation budgétaire d’autant plus problématique que le couperet de la Commission européenne pourrait prochainement tombée. Placée au cours de l’été en procédure de déficit excessif par Bruxelles, la France est en effet sommée de redresser rapidement ses comptes. Les règles de l’UE limitent en principe le déficit public des Etats membres à 3% de leur PIB et la dette à 60% du PIB. D’autres Etats de l’Union européenne, notamment l’Italie, la Pologne et la Slovaquie sont également visées par cette procédure. La Commission européenne doit leur présenter au mois de novembre des recommandations concernant le pacte de stabilité.
Quant aux députés français, ses membres fraîchement élus devront s’efforcer de s’accorder, en dépit de l’absence d’une majorité absolue, sur un projet de loi de Finances qui doit être présenté au cours de la semaine du 9 octobre.