Ces voeux présidentiels du nouvel an ont marqué les mémoires
"Chers compatriotes...", "Bonne année", "vive la République, vive la France !" Ils débutent et s'achèvent tous, peu ou prou, de la même manière. Les voeux présidentiels font partie de ces traditions républicaines auxquelles aucun chef d'Etat ne se serait avisé de déroger depuis que Charles de Gaulle a invité des caméras à l'Elysée pour les voeux de 1960 (prononcés le 31 décembre 1959, donc). Et pourtant, comme bien des commentateurs l'ont remarqué, au cours de ces allocutions un rien guindées, rares sont les annonces majeures à avoir été prononcées de façon directe, les bilans dressés ne livrant que de manière subtile des sous-entendus politiques abondamment analysés dans les heures qui suivent la diffusion.
Protocole et stratégie
Ce documentaire du 30 janvier 1995 pour l'émission les Brûlures de l'Histoire, présenté par Patrick Rotman, livre ainsi une analyse approfondie de ces prises de paroles aussi protocolaires que stratégiques émanant alors de ceux qui avaient alors occupé la fonction suprême en France (Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand). Depuis, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron se sont également plié à l'exercice.
Antépénultièmes voeux du nouvel an pour Emmanuel Macron
A l'heure où vous lisez sans doute ces lignes, ce dernier aura probablement prononcé ses antépénultièmes voeux télévisés en tant que président de la République. Peut-être ceux-ci s'inscriront également dans l'Histoire aux côtés de ces mots et de ces gestes désormais inscrits dans les mémoiresn à moins qu'ils ne soient vite oubliés. Voici une sélection de ces voeux les plus "mémorables" des chefs de l'Etat depuis le début de la Ve République.
Les plus mystiques
"Je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas", déclarait François Mitterrand, gravement malade, le 31 décembre 1994 lors de ses derniers voeux en tant que président de la République. Il disparaissait un peu plus d'un an plus tard, le 8 janvier 1996.
Les plus innovants
Valéry Giscard d'Estaing a, tout au long de ses sept ans de manat, voulu innover en matière de voeux présidentiels. En décembre 1974, il tutoie l'année qui vient : "salut à toi 1975!" L'année suivante, il convie son épouse, Anne-Aymone, à s'afficher à l'écran à ses côtés, devant un feu de cheminée.
Les plus courts
Georges Pompidou a prononcé les voeux restés à ce jour les plus court de l'histoire des voeux présidentiels télévisés : 3 minutes et 45 secondes (en 1969 pour l'année 1970).
Les plus longs
Les voeux prononcés par le général de Gaulle en décembre 1961 durent 18 minutes, tout comme ceux d'Emmanuel Macron en 2020.
Les moins élyséens
En 1988, François Mitterrand prononce ses voeux depuis Strasbourg et non de l'Elysée " Parce que c'est à Strasbourg que Rouget de l'Isle a, pour la première fois, chanté la Marseillaise - le chant de la patrie et de la République - parce que Strasbourg est la capitale de l'Europe", déclare-t-il alors. Ces voeux ont été prononcés en direct, comme ceux de Nicolas Sarkozy en 2007, contrairement aux autres, enregistrés dans les jours qui précèdent.
Debout
Jacques Chirac a lancé de nouvelles habitudes, comme celle de présenter les voeux non pas assis mais debout, et d'utiliser la Marseillaise pour le générique. C'est également le moment des voeux qu'a choisi l'ancien maire de Paris pour évoquer un thème qui lui est cher, en 1995 (pour 1995): celui de la "fracture sociale".
Ces mots les plus souvent répétés
"L'année qui s'achève fut rude/difficile", "celle qui vient apportera du renouveau/de l'espoir". Ce dyptique, Nicolas Sarkozy en 2010 tout comme François Hollande en 2014. Dix ans plus tard, à n'en pas douter, l'année qui s'achève "fut rude" pour bien des Français, mais gageons que celle qui s'annonce sera "porteuse d'espérance".
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