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Selon Europe 1, l'ancien ministre du Logement, en froid avec le PS et l'extrême gauche, travaillerait à l'émergence d'une nouvelle formation politique. Mission impossible ?

Cécile Duflot, future candidate pour les présidentielles ? L’idée fait son chemin…

En décembre dernier, l’ancien ministre du Logement n’excluait pas de pouvoir se présenter le moment venu. "Je pense que j’ai les épaules", déclarait-elle quand on lui demandait si elle se rêvait en fonction à l’Elysée. Elle avait alors précisé qu’elle "fer(ait) ce qu’elle estime juste entre maintenant et 2017."

Si l’on en croit Europe 1, on en sait un peu plus sur ses intentions. Selon la journaliste de la station, Caroline Roux, Cécile Duflot travaillerait en coulisse à la création d’une nouvelle formation. Selon un des proches de l’ancienne secrétaire générale d’EELV, celle-ci aurait pour objectif d’imiter le parti Podemos en Espagne, la formation de gauche radicale née du mouvement des indignés et basée sur les mouvements citoyens.

"En toute discrétion, elle (Duflot) rencontre des intellectuels, des responsables d’associations. Elle bosse, disent ses collaborateurs. Elle va même partir à l’étranger (Espagne, Allemagne, Grèce…) en juin pour regarder comment l’autre gauche s’organise…", confie la journaliste Caroline Roux qui explique que Cécile Duflot veut "dépasser le cadre d’EELV".

Cécile Duflot en froid avec ses anciens alliés

Il faut dire que l’ancien ministre de François Hollande, en plus de critiquer régulièrement l’action de ses anciens collègues au gouvernement, vient de rompre avec Jean-Luc Mélenchon. Le 19 mai, elle dénonçait dans une tribune publiée dans Libération, "le nationalisme étroit" de ce dernier qui avait alors réagi ainsi : "Nous étions d’accord pour dire qu’il fallait imaginer un nouveau mouvement citoyen (…) mais tu as changé d’avis sans crier gare et en ouvrant le feu..." Enfin, on se souvient qu’en avril dernier, c’était entre Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse, actuelle patronne d’EELV, que le torchon brûlait…

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Esseulée, Cécile Duflot penserait donc à un "Podemos à la française" pour recréer un nouvel espace politique. Seulement le modèle politique espagnol ou grec n’est pas comparable à celui de la France, de même que la situation économique.

La France n’est pas l’Espagne ni la Grèce

Si l’on regarde la carte européenne, ces deux pays font presque figure d’exception au moment où la droite (Merkel en Allemagne, Cameron au Royaume-Uni) remporte les élections et les partis d’extrême droite progressent sensiblement. Ce qui fait dire à Jean-Luc Mélenchon que "l’Europe entière est remplie de fascistes".

En France, le parti qui profite de la contestation née des politiques d’austérité n’est pas l’extrême gauche, mais le Front national. Ce qui laisse à penser que les solutions identitaires et autoritaires sont plus appréciées par les citoyens contestataires puisque Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont sensiblement le même programme économique.

Enfin, le mode de scrutin proportionnel à la présidentielle en Espagne permet l’émergence de nouveaux partis, ce qui n’est pas le cas en France avec son scrutin majoritaire qui fait la part belle aux grosses formations déjà bien implantées.

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