Les prénoms régionaux séduisent de plus en plus les parents, à commencer par ce prénom basque signifiant “joie”, qui est encore très rare en France.
Tu te suicides à petit feu. Renaud laisse pas béton ! C’est le cri du cœur de Thierry Séchan, le frère du chanteur, qui, devant le profond mal-être de Renaud, tente de le faire réagir au travers d’une lettre en forme d’appel au secours.
‘Mon bien cher frère. Cela fait des années que je ne t'ai pas écrit. Si ma mémoire est bonne, mes dernières lettres remontent au début des années 70, lorsque tu avais quitté Paris pour t'installer en Avignon’. Thierry Séchan a pris sa plume pour rédiger une lettre publiée en préface de Renaud : putain de vie, une biographie sur le chanteur à paraître le 12 janvier prochain. Il y évoque son succès bien sûr, mais aussi et surtout ses déviances et ses démons qui ont fini par prendre le dessus de son quotidien, et, visiblement très inquiet pour lui, lance un appel à son frère afin qu’il relève la tête. Extraits.
‘Le succès de Mistral Gagnant fut triomphal. Une fois de plus, tu dépassas allègrement la barre du million d'exemplaires", écrit-il. "Pour autant, tu n'allais guère mieux. Toujours ce même vague à l'âme, toujours ce désir d'oublier (quoi exactement ?) et, de plus en plus souvent, de noyer ton imparable malaise dans soixante-quinze centilitres d'alcool’.
‘L'alcool devenait plus régulier, il te faisait office d'antidépresseur. Tu étais gagné par la paranoïa. Bientôt, Dominique ne put plus supporter cette vie. Elle te pria de déménager. Tu t'installas dans un grand appartement juste au-dessus de la Closerie des lilas. Naturellement, tu ne pus y vivre seul... Et c'est ainsi que, quelques semaines après, je vins habiter avec toi’.
‘Cinq ans sans dessaouler, ou presque. Cinq ans dans une solitude extrême, malgré la présence constante de tes proches. Et ton public qui attendait, qui attendait ton retour, un nouvel album, ton public presque aussi désespéré que toi...’
‘Hélas, depuis quelque temps rien ne va plus. Tes vieux démons ont repris le dessus. Ton couple se délite, l'alcool a refait son apparition... La déprime est là, omniprésente. Tu dis à qui veut l'entendre que tu ne peux plus chanter. Je n'arrive pas à y croire. Un artiste n'arrête jamais de créer, voyons! A moins qu'il ne se suicide, bien sûr... Mais il est vrai que ton comportement actuel s'apparente à un lent suicide, un suicide à petit feu. Que faire? Te regarder sombrer les bras croisés? Inimaginable! Pour reprendre le slogan que tu avais fait imprimer dans Le Matin de Paris en 1988 afin d'inciter Tonton à se représenter : Renaud, laisse pas béton!’
© Serge Arnal/Abaca Press