En cas de décès, la pension de réversion peut être accordée aux proches du défunt. Qui peut en bénéficier et à quelles conditions ? On fait le point.
Une rencontre chaotique
Quand Serge Gainsbourg fait la rencontre de Jane Birkin, fraîchement débarquée de son Angleterre natale, rien ne laisse présager une quelconque romance, bien au contraire.
C’est sur le tournage du film Slogan de Pierre Grimblat, tourné en 1968 que Jane Birkin, âgée de 22 ans, aperçoit pour la première fois celui qui sera son futur compagnon de route pendant 12 ans. La rencontre est chaotique, Serge Gainsbourg est détestable avec la jeune actrice et l’a fait même pleurer sur le tournage. Mais après un diner au Maxim’s organisé par le réalisateur, tout changea. Jane découvrit alors le côté drôle et sensible de l’artiste. "Il n’avait aucune gentillesse envers moi ; il me mettait très mal à l’aise (…) mais finalement c’était un chou. Drôle, charmant, prévenant", confiait-elle au Monde en avril 2017.
Très vite, elle s’installe au 5 bis rue Verneuil, l’hôtel particulier de Gainsbourg et ne le quittera plus. Le couple marque véritablement les esprits en 1969 en sortant la chanson Je t’aime… Moi non plus aux paroles (et aux soupirs) plus qu’explicites…
Leur romance est passionnelle et la relation plus que particulière comme l’explique Karin Hann, autrice du livre Passionnément Gainsbourg : “Serge jouait à la poupée avec Jane, il aimait la façonner. Elle arrive dans sa vie après sa rupture avec Brigitte Bardot et l’a aidé à s’en sortir. Jane a été une sorte une source d’inspiration pour Serge”, confirme l’écrivaine.
Les raisons de la rupture
En 1971, Jane Birkin donne naissance à leur fille Charlotte, qui rejoint la famille des deux amants, composée de trois enfants : Kate Barry du côté de Birkin, Natasha et Paul pour Gainsbourg, bien que les deux aînés ne vivent pas sous le même toit que le couple.
Mais la romance ne tiendra pas la distance. En cause, le comportement autodestructeur de Serge Gainsbourg qui se réfugie dans l’alcool et la fête. Lasse de ses excès, l’actrice franco-anglaise le quittera en 1980. La rupture, brutale, aura l’effet d’une bombe sur le chanteur “à la tête de chou”.
Conscient que son comportement a entraîné la chute de son couple, Serge Gainsbourg en assumera toute la responsabilité. "Jane est partie par ma faute, je faisais trop d’abus. Je rentrais complètement pété, je lui tapais dessus", confesse-t-il. Un comportement destructeur, propre à l'artiste selon Karin Hann :
“Il y avait une part de violence physique et verbale dans leur relation. Gainsbourg a compris qu’il avait tout détruit avec l’alcool. Mais à leur séparation, il a été d’une élégance rare. Il n’a jamais dit quelque chose de méchant ou de désagréable sur Jane. C’est une preuve d’intelligence et de respect de l’autre”.
Jane Birkin et Serge Gainsbourg, séparés mais ensemble
Anéanti, Gainsbourg fait contre mauvaise fortune bon cœur et accepte la nouvelle relation de Jane avec Jacques Doillon. Il deviendra même le parrain de leur fille, Lou. Serge, Jane et Jacques forment alors une sorte de “trio infernal” selon Karin Hann : “Serge n’a jamais laissé Jane refaire entièrement sa vie : ni avec toi, ni sans toi”.
Leur séparation n’entachera en rien leur collaboration musicale, bien au contraire. Serge et Jane continuent de travailler ensemble notamment sur l’album Baby alone in Babylone, puis par la suite Lost Song et Amour des feintes. “Après la rupture, il a fait chanter à Jane son désarroi et sa détresse”, explique l’écrivaine Karin Hann. “Serge recherche l’excellence. Il a eu conscience que sa rupture avec Jane l’avait plongé dans un processus créatif, qu’il était lié à elle et qu’ils formaient un “tout”.”
Pour l’écrivaine, “Serge est une personne déchirée et déchirante, mais qui possède une âme noble, capable de dépasser les rancœurs. Ces albums, c'était une manière pour lui de s’excuser.”