Jamais de viande et moins encore de gourmandises : le sort tragique que la France réserve à ses retraitésIstock
Pour bien des retraités, la vie s'avère particulièrement complexe. Certains ne peuvent même plus s'accorder quelques plaisirs simples. Comment a-t-on pu en arriver là ?
Sommaire

Ils sont en colère, quand ils ne sont pas tout simplement frustrés. Beaucoup estiment être - ou, au moins, avoir été - les vaches à lait d’un gouvernement qui comptait sur eux pour remplir ses caisses, ainsi que l’expliquait déjà Le Monde en 2018. Et pour cause ! Les retraités de France ont fait face à la hausse de la CSG, sur laquelle est partiellement revenu l’exécutif, et ont dû composer avec une faible revalorisation de leurs pensions. Certaines, ainsi que Planet le rapportait récemment, ont même été gelées jusqu’à nouvel ordre, du fait de la pandémie de coronavirus Covid-19 et de la crise économique qu’elle a, hélas, engendrée. 

En France, un retraité touchait en moyenne 1 504 euros brut mensuels en 2018 d’après le rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Ramené en net, après les prélèvements sociaux donc, ce chiffre tombait alors à 1 380 euros. C’est là la base, moyenne, des revenus du retraité lambda sur le sol hexagonal ; à laquelle s’ajoute ensuite les autres dispositifs et revenus qu’il est susceptible de percevoir : retraite complémentaire, retraite supplémentaire, pension de réversion, loyers, etc.

Certains retraités n’ont même plus de quoi s’acheter de la viande

Années après années, le niveau de vie des retraités devrait être amené à baisser, en moins en comparaison par rapport à celui des actifs. Cela a déjà commencé ! Et, dans certains cas, indique le magazine spécialisé Pleine Vie, la situation est littéralement dramatique.

"J'achète de moins en moins de viande, et je ne m'autorise plus jamais de gourmandises", confie une retraitée, "amère" à nos confrères. Ils sont nombreux désormais à devoir couper jusque dans leurs dépenses alimentaires.

Ces retraités qui ont pratiquement dû abandonner leur domicile de 40 ans

D’autres ont dû longuement réfléchir à la meilleure façon de rester dans leur logis. L’une des retraités interrogée par Pleine Vie habite dans un "modeste mais coquet" trois pièces, envahi de "bibelots et photos" qui, tous, racontent une vie passée. Elle y réside depuis plus de quarante ans. "Cet appartement est rempli de souvenirs. Quand il a été question de le quitter pour alléger mon loyer, je n’en ai pas eu le courage", affirme-t-elle. Et de regretter n’avoir travaillé plus longuement, pour jouir d’une meilleure pension. "J’en étais physiquement incapable". Le titre de presse n’explique pas comment elle parvient à s’en sortir avec seulement 1 200 euros par mois.

D’une façon générale, les profils de ces retraités précaires se ressemblent. Il s’agit, pour l’essentiel de femmes, que le psychologue social Hervé Petit décrit comme "les plus grandes victimes du système de retraite". Mais cela ne signifie pas que les hommes ne puissent souffrir de la pauvreté…

Retraite : comment vivre avec si peu ?

Les retraités les plus fragiles peuvent recourir à différents dispositifs, dont certains ont déjà été exposés dans nos colonnes. L’un d’entre eux, l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (ASPA) permet aux individus de plus de 65 ans et vivant dans des conditions précaires de toucher davantage que ce que leur réservait initialement le modèle de solidarité inter-générations français. Il remplace l’ancien "minimum vieillesse".

Il existe aussi le minimum contributif : c’est une aide automatique, qui vient rehausser le montant de la pension de tous les individus éligibles. Il n’y a pas besoin d’entreprendre la moindre démarche pour en bénéficier.