Canicule : ce qu’on osait dire à la télé en 1975 serait impensable aujourd’hui

Publié par Nina Parage
le 2/07/2025
le
4 minutes
Femme choquée tenant télécommande
L’INA a encore frappé : dans une de ses pépites d’archives, on découvre un conseil surprenant diffusé dans les régionaux de France 3 Nord‑Picardie, en plein mois d’août 1975. Une autre époque !

Avec votre canicule, vous reprendrez bien un peu de nostalgie ? L’Institut national de l’audiovisuel (INA) ressort régulièrement des vidéos d’archives sur X pour pointer les résonances entre passé et présent. Ici, c’est un JT du 2 août 1975 qui refait surface, posant une question, toujours lancinante dans les esprits de nos jours : « Mais qu’est‑ce qu’on peut bien faire pour se rafraîchir ? » Sauf que la réponse du temps n’a plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui !

Un conseil d’un autre temps

Dans ce micro-reportage, un patron de bar dans le Nord‑Pas‑de‑Calais décrit une solution claire : boire de la bière. Ni eau, ni soda, ni thé glacé. Non, de la bonne blonde. Et pas qu’un verre ou deux : « Habituellement on en boit une, on en boit deux. Ben maintenant on en boit trois, on en boit quatre ». Peu importe l’heure : midi, 18 h, tant qu’il fait chaud, on dégaine la mousse. Un argument d’autorité se cache derrière, comme le souligne le journaliste de l'époque : « le Comité national de défense contre l’Alcoolisme dit même qu’on peut en boire jusqu’à 1,5 L sans danger pour la santé », soit six chopes dans la journée ! Chaleur ou pas, dans les seventies, on n’attendait pas la mise en bière pour en boire une.

Quelle vision de l’alcool dans les années 70 ?

Le reportage reflète une époque où l’alcool, et particulièrement la bière, faisait partie du quotidien, même en situation de stress ou de santé publique. La société acceptait, voire encourageait, la consommation modérée… mais modérée, entendons-nous, selon des standards bien plus permissifs que ceux d’aujourd’hui. En 1975, la notion d’« abus » n’existait pas de la même manière. Ce n’est qu’en 1981 que l’alcool fut interdit dans les établissements scolaires, tout âge confondu, et ce n’est qu’avec la loi Evin de 1991 que la publicité pour les boissons alcoolisées s’est vue régulée sévèrement. La blonde et la brune ont été coiffées au poteau.

 

 

Aujourd’hui, voir sur un JT conseil de consommer 1,5 L de bière sous prétexte d’hydratation provoquerait un tollé, et à raison. On mesure combien le regard collectif a évolué : l’accent est désormais mis sur la modération, les dangers de l’addiction et les risques sanitaires liés à l’alcool, et enfin, la priorité à l’hydratation avec les bons gestes. L’occasion de rappeler qu’un verre de bière, aussi agréable soit-il, n’hydrate pas, bien au contraire : l'alcool déshydrate l'organisme, en perturbant l’équilibre hydrique et conduisant à une élimination d’eau excessive. Prudence !

Canicule : les bons réflexes à adopter en 2025

En parallèle, la vidéo de l'INA pointe du reste une autre réalité, plus amère. Dans les années 70, les épisodes caniculaires de l'Hexagone étaient autour de 30 degrés. Aujourd'hui, nous flirtons plutôt avec les 40. Aujourd’hui, les consignes des autorités sont claires comme de l’eau de roche : pour affronter la chaleur, mieux vaut miser sur la sobriété. 

  • Premier réflexe indispensable : boire régulièrement, et pas n’importe quoi. De l’eau, de l’eau, encore de l’eau, ou à la rigueur une boisson isotonique si besoin. En revanche, alcool et sodas sucrés sont à proscrire : ils déshydratent plus qu’ils ne rafraîchissent, et leur effet est amplifié par la chaleur.
  • Autre conseil de bon sens : se réfugier dans des lieux frais ou climatisés, en gardant volets et fenêtres fermés pendant les heures les plus chaudes. Les activités physiques doivent être réservées aux matinées et aux soirées, quand le thermomètre redescend un peu.
  • Côté tenue, on mise sur le confort : vêtements amples, clairs, couvre-chef et crème solaire sont de rigueur. Et bien sûr, on veille tout particulièrement sur les plus vulnérables (enfants, seniors, malades chroniques).
  • Enfin, ne pas hésiter à se mouiller : brumisateur, linge humide sur la nuque, douches fraîches… tout est bon pour faire baisser la température corporelle. Quant à l’apéro, mieux vaut y renoncer sous 35 degrés. Le message est martelé par les autorités : en période de canicule, on évite l’alcool. La pinte bien fraîche, ce sera pour plus tard.

 

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