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24 ans après l'évènement de la chute du mur de Berlin, il risque de tomber à nouveau. Cette fois-ci la cause ne sera pas un élan démocratique mais plutôt un élan financier. Les berlinois fiers du symbole que représente le monument ont décidé de s'y opposer. Planet.fr fait le point sur cette menace.

© AFPCe n'est pas un mais deux projets qui menacent le mur de Berlin à deux endroits. C'est l'East Side Gallery qui est la partie du mur la plus longue qui a été conservée qui est concernée. D'une longueur d'1,3 km, cette parcelle de mur est recouverte entièrement de fresques de 118 artistes. Ces oeuvres représentent des valeurs pacifistes telles que la démocratie, la liberté et l'amour. C'est un monument visité par de très nombreux touristes.

Le premier projet est la construction par un promoteur immobilier d'une tour d'habitation de luxe de 63 mètres de hauteur. Situé au bord de la Spree, rivière qui traverse la ville, il est prévu de faire un passage dans le mur afin de créer une entrée pour l'immeuble. Le second projet est un pont pour piétons construit pour 2015, dont une seconde ouverture sur le mur permettrait d'y créer un accès.

"L'argent fait tomber le mur"
Après la fermeture récente du squat d'artistes et de figures d'art indépendant, le Tacheles, c'est un autre symbole de liberté et d'art qui risque de s'envoler. Il faut se rappeler que le mur est un vestige de la Guerre froide, il séparait alors Berlin Est et Berlin Ouest. Le 9 novembre 1989, c'est sa chute qui, porteuse d'espoir, représente la fin de la guerre.

C'est pourquoi les berlinois ne se laissent pas faire et protestent contre la dégradation du mur. Dimanche 3 mars, plus de 6 000 manifestants s'opposaient au projet. Brandissant banderoles : "indignez-vous", "l'argent fait tomber le mur", "le mur doit rester", criant, hurlant, ils ont tenté de se faire entendre. Déjà vendredi des manifestants avaient réussis à faire suspendre les travaux par la police. Après une pétition comportant déjà 55 000 signataires, le promoteur Maik Uwe Hinkel a annoncé avoir "décommandé la grue", de nouvelles destructions ne devraient pas être à l'ordre du jour d'après lui. Quant au maire de Berlin il réagit lui aussi et explique qu'un débat public aura lieu le 18 mars. Ce mur qui fut qualifié pendant un temps de "mur de la honte" par les berlinois eux-même, est devenu un symbole et les berlinois comptent bien se battre pour que ses vestiges restent intacts.

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