Mort d'Émile : la théorie sur son meurtre de l'ancien magistrat ayant travaillé sur l'affaire Lelandais

Publié par Matthieu Chauvin
le 17/06/2025
le
3 minutes
Tombe émile soleil
Depuis le 30 mars 2024 et la découverte des restes de la dépouille du petit Émile Soleil, après ce qui ressemble fortement à une mise en scène, plusieurs théories ont été évoquées, d'un accident malheureux à un geste de colère fatal de son grand-père. Dans l'Indépendant, Jacques Dallest, magistrat qui a travaillé sur l'affaire Nordahl Lelandais, livre son intime conviction.

C'est une théorie déjà évoquée par plusieurs protagonistes de l'affaire Émile Soleil, évoquée par Jacques Dallest au cours d'une interview donnée au quotidien régional La Provence le 9 juin dernier. Pour cet ancien magistrat très expérimenté, tour à tour juge d'instruction , procureur de la République de Marseille entre 2008 et 2013, avocat général d'assis et procureur général, la mort du petit garçon, disparu le 8 juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence (04), serait bien accidentelle ! 

"Je faisais partie de ceux qui pensaient que l'enfant s'était égaré"

Jacques Dallest, qui a contribué parmi d'autres à la création du pôle cold case de Nanterre, a répondu aux questions de nos confrères. Et il semble s'être forgé sa propore opinion sur le déroulement du drame. "Au début, je faisais partie de ceux qui pensaient que l'enfant s'était égaré, avant de mourir consécutivement à une chute." Mais face aux preuves démontrant que le corps d'Émile avait été déplacé, et que des vêtements qui n'étaient pas ceux que le petit garçon portaient le jour de sa disparition, il a dû se résoudre. "La piste de l'intervention d'une tierce personne est devenue formelle."

"On peut être sur un accident avec un véhicule"

Mais pour Jacques Dallest, l'intervention d'un tiers "ne signifie pas forcément qu'il s'agisse d'un homicide." Et il dévoile une hypothèse, évoquée entre autres par les enquêteurs. "On peut être sur un accident avec un véhicule qui a heurté et tué l'enfant." D'après celui qui est devenu consultant judiciaire, le conducteur fautif aurait pu emporter le corps pour le dissimuler avant de le déplacer plus tard. Si l'autopsie a confirmé un violent trauma facial, celui-ci ne serait pas forcément consécutif à des coups, mais peut-être à un choc. "Une thèse de l'accident qu'on ne peut pas écarter."

"On peut penser que le conducteur a paniqué"

Le journaliste de La Provence évoque le point qui intrigue si l'on s'en tient à cette hypothèse : pourquoi cacher le corps ? Jacques Dallest a plusieurs pistes en tête. "On peut penser que le conducteur a paniqué et chargé l'enfant dans le véhicule, avant de le dissimuler, un certain temps, chez lui, dans une grange, un garage, un congélateur et le déposer, ensuite, autre part." Ce même si "ça paraît bizarre." Mais là encore, le journaliste qui interroge l'ancien magistrat, tique : "D’autant plus bizarre que son premier réflexe, juste après avoir renversé accidentellement l’enfant, aurait été de le cacher". Le consultant opine : "C'est peut-être vrai s'il c'est quelqu'un de passage dans le hameau." En revanche "S'il s'agit d'un habitant du secteur qui connaît sa famille, on peu imaginer qu'il a immédiatement paniqué et dissimulé le corps. Si on veut éviter les cold cases il faut toujours envisager toutes les hypothèses."

La conclusion lui revient : "La mort du petit Émile, ça peut être l’affaire du XXIe siècle."

 

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