
Retour sur les grandes étapes de l'enquête depuis le jour de la disparition mystérieuse du petit Émile dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence.
Près de cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, le corps de l’infirmière reste toujours introuvable.
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, la mère de famille de 33 ans se volatilise sans laisser de traces à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Son mari, Cédric Jubillar, principal suspect dans l'affaire, est en détention provisoire depuis juin 2021, bien qu'il clame son innocence.
Un documentaire diffusé sur W9 dans l’émission Enquête criminelle a révélé que certaines pistes n'avaient pas été explorées en profondeur, notamment celle du cimetière Saint-Dalmaze, proche du domicile conjugal, rapporte Gala. Une piste qui intrigue d’autant plus les enquêteurs car avant son incarcération, Cédric Jubillar aurait expliqué à une voisine comment ouvrir une tombe, affirmant que c’était une manoeuvre "très simple à faire".
Dans le cadre des recherches, les forces de l'ordre ont exploré plusieurs sites autour de la maison des Jubillar. Le cimetière Saint-Dalmaze, situé à seulement 1,5 kilomètre de leur domicile, a particulièrement attiré l'œil des enquêteurs. Isolé, facilement accessible en voiture et peu surveillé la nuit, cet endroit aurait pu être un lieu idéal pour dissimuler un corps, peut-être celui de Delphine Jubillar ?
En juillet 2022, les autorités ont ouvert neuf tombes pour y rechercher des indices alors que le cimetière compte 200 tombes. Des recherches insuffissantes pour les proches de la jeune femme. "C'est vrai que le cimetière est l'endroit idéal pour cacher un corps. Mais dans ce cimetière, il y a deux cents tombes et ils en ont fouillé que neuf", s’est inquiété un témoin dans le documentaire.
D'autres proches de Delphine restent plus mesurés. Emmy, une amie de la victime, a déclaré : "On y pense encore, mais on ne peut pas manquer de respect. J'ai de la famille là-bas. Jamais de la vie je ne me permettrai de toucher une tombe. On ne peut pas se permettre de faire ça. Là, on ne peut que faire confiance aux gendarmes."
Malgré les fouilles intensives menées dans un rayon de 20 kilomètres autour de Cagnac-les-Mines, aucune trace de Delphine Jubillar n’a été retrouvée. La justice a maintenu Cédric Jubillar en détention en raison de "faisceaux d’indices graves et concordants", bien qu’aucune preuve formelle ne l’implique directement dans la disparition de son épouse.
Ses avocats continuent de plaider son innocence et dénoncent un dossier "vide" et une instruction menée "à charge".
Cédric Jubillar sera jugé le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn, pour une durée de quatre à cinq semaines. Les avocats du peintre-plaquiste continuent de plaider pour sa remise en liberté sous contrôle judiciaire avant son procès. “Nous cherchons toujours un logement”, reconnaît Me Alary, espérant ainsi convaincre les juges d’accorder cette mesure à son client.
Toutefois, la perspective d’une remise libération sous contrôle judiciaire reste incertaine. “Cette hypothèse reste peu probable”, estime Me Pressecq. En effet, lorsque la peine encourue dépasse vingt ans de réclusion, la détention provisoire peut être prolongée jusqu’à trois, voire quatre ans.
Par ailleurs, le Code pénale stipule qu’un accusé renvoyé devant la cour d’assises et déjà placé en détention provisoire “reste détenu jusqu’à son jugement”, bien que la demande de mise en liberté demeure possible.