Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
Une scène insoutenable. Un homme a attaqué au couteau plusieurs enfants en bas âge et des adultes jeudi 8 juin au matin dans un parc d’Annecy (Haute-Savoie), avant d’être interpellé par les forces de l’ordre. Ce vendredi, 24 heures après les faits, deux des quatre enfants blessés sont toujours en urgence absolue et tous sont hospitalisés. Ces jeunes victimes sont âgées de 22 mois à trois ans.
Attaque d’Annecy : le suspect inconnu des services de police
Rapidement identifié comme l’auteur des faits, cet homme né en 1991 s’appelle Abdalmasih H. et il serait arrivé en France en novembre dernier, selon les informations de plusieurs médias. Originaire de Syrie, il était sans domicile fixe et vivait dans ce parc d’Annecy depuis plusieurs mois, mais été inconnu des services de police et de la gendarmerie. Le trentenaire aurait eu l’habitude de dormir dans le hall d’un immeuble de la ville et, interrogé par Le Parisien, un habitant explique qu’"il dormait sur un carton et dans une espèce d’édredon. Il s’entretenait, se brossait les dents, se coupait les ongles. Quand je partais le matin, il n’était plus là, je pensais qu’il avait un travail". Une commerçante, elle, évoque un homme "très discret, qui ne parlait à personne, n’embêtait personne. Il était ordonné, jamais drogué ni alcoolisé".
Abdalmasih H. était arrivé en Suède en 2013, où il avait vécu durant dix ans et avait obtenu le statut de réfugié. Marié à une femme rencontrée en Turquie, il aurait décidé, selon ce qu’elle a raconté au Parisien, de quitter le pays car il n’arrivait pas à en obtenir la nationalité. Il serait arrivé en France à ce moment-là. Il est également père d’un enfant de trois ans, qu’il a eu avec son ancienne compagne.
Peu de temps après l’attaque, la Première ministre Elisabeth Borne a indiqué que cet homme n’avait pas "d’antécédent psychiatrique identifié". Pourtant, selon le quotidien francilien, les premières heures de garde à vue ont été compliquées et le suspect n’a pas pu encore être interrogé. S’agirait-il d’une dérive psychologique ?
Attaque d’Annecy : une dérive psychologique ?
Selon les informations du Parisien, lors des premières heures de sa garde à vue, le suspect se serait "roulé par terre à plusieurs reprises", ce qui aurait nécessité l’intervention d’un médecin. Une expertise psychiatrique doit avoir lieu ce vendredi 9 juin. S’adressant à la presse, la procureure d’Annecy Line Bonnet-Mathis a précisé : "La question psychiatrique se pose et on ne peut pas exclure un acte insensé". L’homme n’était ni sous stupéfiants ni sous alcool au moment des faits.
La motivation terroriste n’est pas privilégiée à ce stade de l’enquête et les forces de l’ordre cherchent donc à comprendre ce qui a poussé Abdalmasih H. a passé à l’acte jeudi 8 juin. Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, l’homme venait de se voir refuser sa demande d’asile en France.
Attaque d’Annecy : la "coïncidence troublante" évoquée par Darmanin
Abdalmasih H. bénéficie du statut de réfugié en Suède et est donc en toute légalité sur le sol européen. Interrogé sur ce drame par TF1, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a parlé d’une "coïncidence troublante" entre le refus de sa demande d'asile et le passage à l’acte. Le trentenaire avait déposé sa demande à l’automne et celle-ci lui a été refusée au mois d’avril. Il aurait été mis au courant le 4 juin, soit quatre jours avant l’attaque au couteau.
Interrogé par la première chaîne, Gérald Darmanin a expliqué : "La France a étudié, comme le droit l’oblige, cette demande d’asile déposée fin octobre l’an dernier et le 4 juin, la notification qu’il ne pouvait pas avoir l’asile en France lui a été faite puisqu’il l’avait en Suède". Une enquête pour tentative d’assassinat a été ouverte.