À 81 ans, il risque l’expulsion… pour laisser place aux bulldozers du port
Dans sa petite maison de 60 m² située en bord de Méditerranée, José Saccardi vit seul, entouré de ses quelques meubles, son frigidaire, son coin cuisine et son lavabo. “Je suis bien là, c’est calme”, confie-t-il à France 3 Occitanie. À 81 ans, il mène une existence modeste mais sereine. Mais cette tranquillité pourrait bientôt prendre fin : le retraité vient de recevoir un arrêté de “cessibilité”, synonyme d’une expropriation prochaine.
La raison ? Un projet d’agrandissement du port de Sainte-Marie-la-Mer. Trois phases sont prévues sur plusieurs années, dont une troisième qui affectera directement le terrain de José. Si plusieurs parcelles sont concernées, il est le seul à y vivre à l’année.
Une procédure contestée
Une décision brutale pour ce retraité modeste, qui redoute de ne pas pouvoir se reloger avec ses 1 000 euros de pension mensuelle. “S’il faut que je paie un loyer, les charges… combien il va me rester ? C’est ça qui m’inquiète un peu”, confie-t-il au média. À ses côtés, Dimitri Piacentini, membre du collectif Renouveau pour Sainte-Marie-la-Mer et candidat aux prochaines élections municipales, dénonce un manque d’accompagnement de la part des autorités : "à ce jour, il ne sait ni le montant de l’indemnisation pour son bien, ni où il va aller… Je trouve qu’il n’est pas normal d’exproprier une personne âgée de cette façon, sans l’informer clairement, ni l’accompagner humainement… C’est une question de dignité".
La situation juridique du logement aggrave encore les choses. Construite sans permis de construire et non raccordée aux réseaux, la maison de José est considérée comme illégale. Une jurisprudence récente limite l’indemnisation à la valeur du terrain, entre 2 et 6 euros le mètre carré. Quant au bâti, il ne serait pas indemnisé.
Un logement social sera proposé au retraité
Face à la polémique, le maire de la commune, Edmond Jorda, a réagi en assurant vouloir “accorder du temps” au retraité. La phase d’aménagement qui concerne sa maison ne devrait intervenir que dans “cinq à sept ans”. Il promet également qu’un logement social à Sainte-Marie-la-Mer lui sera attribué “dès que cela sera possible”.
Sur son site officiel, la municipalité justifie l’ensemble du projet comme étant un levier pour “promouvoir un développement économique et touristique durable”, tout en “offrant des infrastructures modernes et respectueuses de l’environnement”. Une ambition certes louable pour la collectivité mais qui bouscule aussi le quotidien de José, très attaché à sa maison et à son mode de vie simple qu’il espérait préserver encore un peu.