Après une semaine d’interruption, le procès des viols de Mazan reprend ce lundi 4 novembre. Sept nouveaux mis en cause seront entendus à la barre, le huitième étant en fuite.
Deux ans se sont écoulés depuis la disparition de Delphine Jubillar. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, alors que la France est sous le coup d'un couvre-feu, cette infirmière de 33 ans se volatilise dans de mystérieuses circonstances. Cette mère de famille, qui avait une relation très fusionnelle avec ses deux enfants, n'avait, à priori, aucune raison de vouloir disparaître. En instance de divorce, elle avait depuis peu noué une relation avec un homme, avec qui elle envisageait de prendre un nouveau départ.
Six mois après les faits, Cédric Jubillar, le mari de la trentenaire, est mis en examen pour homicide volontaire sur conjoint. L'étau se resserre autour de cet homme qui, de son côté, nie en bloc toute responsabilité avec la disparition de sa femme. Le 15 décembre 2021, soit six mois plus tard, la compagne du principal suspect, Séverine, est placée en garde à vue pour recel de cadavre. En effet, les enquêteurs soupçonnaient cette femme de savoir où était la dépouille de Delphine.
"J'étais accusée injustement de recel de cadavre"
Dans les colonnes de La Dépêche du Midi, Séverine se confie près d'un an après sa garde à vue. "J’avais l’impression de passer pour une suspecte dans cette affaire, alors qu’il n’en était rien. Même à mon pire ennemi je ne souhaiterais pas qu’il vive la garde à vue que j’ai subie. J’étais accusée injustement de recel de cadavre, c’était d’une violence inouïe pour moi", lance-t-elle d'entrée de jeu.
Durant son entretien avec le quotidien régional, elle évoque sa relation avec Cédric Jubillar. Ce dernier la "regardait en souriant" chaque fois qu'elle posait des questions sur la disparition de sa femme. "Il était un peu désabusé de toutes ces accusations et répondait du tac au tac, sans bafouiller en vous regardant dans les yeux", confie-t-elle.
Avant de poursuivre : "Si j’avais eu la certitude qu’il était impliqué dans le meurtre de sa femme Delphine, jamais je n’aurai poursuivi ma relation avec lui. Au fil du temps, je n’ai jamais perçu sur son visage les traits d’un coupable".
"Ils ont fouillé la voiture de mon fils"
Avec le recul, Séverine déplore le manque de "preuve matérielle" pouvant "raccrocher" Cédric Jubillar au meurtre de son épouse. "Je me demande encore si toutes les pistes ont été explorées et si tous les alibis ont été vérifiés", lâche-t-elle auprès de nos confrères.
Elle affirme avoir demandé à maintes reprises que sa voiture, une 307 CC noire dont Cédric se servait, soit fouillée... En vain. "En revanche, ils ont fouillé la voiture de mon fils alors que Cédric ne l’a jamais utilisée", poursuit-elle.
Aujourd'hui, l'ex-compagne de Cédric Jubillar a décidé de prendre ses distances avec cette affaire qui a bouleversé sa vie. Au sujet de sa famille et d'elle-même, elle conclut : "Nous avons subi les dommages collatéraux de cette affaire".