Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
“Une fois à la retraite, je voulais consacrer du temps aux autres”. Ce vœu, Alain Frévol en a fait bien plus qu’une activité bénévole classique. A 63 ans, jeune retraité, il a créé une application, HappyToque, qui permet de distribuer des paniers alimentaires et des tickets gratuits pour des activités culturelles afin d’aider les étudiants qui rencontrent des difficultés financières.
“J’étais sceptique (...) je me suis renseigné”
“La précarité étudiante a été mise en lumière à l’occasion du Covid”, se souvient-il. “A l’époque, j’étais un peu sceptique, mais je me suis beaucoup renseigné, j’a i étudié la question en profondeur, et je me suis rendu compte de l’ampleur du problème”. Dans la seule ville de Lyon, la sienne, pas moins de 100 000 étudiants seraient dans cette situation, chiffre-t-il. Dans toute la France, ils sont 1,5 million.
Le cas des étudiants en médecine, la profession de sa femme, le choque plus particulièrement, d’autant plus quand cela pousse les étudiants concernés à abandonner. “Pas loin de la moitié de ces étudiants sont touchés. Cela m’a révolté”, raconte-t-il.
Fort de son expérience dans l’industrie agroalimentaire, où il occupe un poste dans le marketing, il commence par développer l’application “Hop Hop Food” à Lyon. En février 2024, il met en service son propre projet : HappyToque.
"Je sais comment convaincre" les commerçants
Le principe est simple : des commerçants mettent à disposition des étudiants des paniers-repas ou des “paniers culture”. Pas besoin de faire appel à une main-d’œuvre, même bénévole, pour récupérer des stocks d’invendus : les étudiants viennent directement récupérer leurs paniers chez les commerçants partenaires.
“Je connais très bien leur monde, leurs problématiques, je sais comment les convaincre”, explique-t-il. Cette vision très professionnelle de son projet bénévole, Alain Frévol, la met également en œuvre dans le développement de son application. Il en confie les aspects techniques à des spécialistes. Pas question pour lui de fonctionner “en mode bidouille”, assure-t-il.
Une gestion de "start up"
D’ailleurs HappyToque, qui est reconnue "association d’utilité publique", est soutenue par un incubateur, Lyon Start Up. Seulement, à la différence des “jeunes pousses” habituellement aidées par ce type d’institution, le but n’est pas de réaliser des profits.
Ce qui ne l’empêche pas d’afficher ses ambitions : “Je veux avoir un impact réel, j’ai des objectifs de résultats”. Celui qui œuvre désormais “6 jours sur 7” à son projet – “ma femme m’assure que je travaille encore plus qu’avant”, plaisante-t-il – dit mesurer sa réussite au nombre d’étudiants qui parviendront au bout de leurs études grâce à son application.
Après Lyon, où il distribue quelque 1300 paniers-repas par mois, Alain Frévol compte bien conquérir le reste de la France avec son concept. Prochaine étape : Paris, où il compte recruter un salarié.