Serruriers : comment reconnaître les pros des escrocs ?IllustrationIstock
Oubli, perte de clés… Lorsqu'après différentes tentatives, la seule issue reste le recours à un serrurier, beaucoup se demandent à quelle sauce ils vont être mangés. Autant sollicités que détestés, ces professionnels du dépannage à domicile suscitent en effet le plus grand nombre de plaintes annuelles. Voici comment ne pas tomber dans un piège.
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Perdre ou oublier les clés de son logement peut très vite devenir angoissant. Quelques professionnels mal intentionnés, joignables à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, exploitent d’ailleurs ces moments de stress et d’impuissance pour gruger leurs interlocuteurs. Si en moyenne, les Français ont dû dépenser 335 euros pour l’intervention d’un serrurier à une heure anormale d’un jour ouvré (soir, nuit), il arrive souvent que l’état réel de la situation soit amplifié. Résultat, la note finale explose.

Un comportement qui n’a de cesse d’entacher la profession. Les serruriers arrivent ainsi en tête des services de dépannage à domicile les plus exposés aux risques d’escroqueries et sont régulièrement pointés du doigt par la Direction Générale de la Concurrence, la Consommation et la Répression des Fraudes (DGCCRF). Selon le dernier baromètre 2018 des réclamations,ils suscitent environ 1000 plaintes par an.

Serruriers : plus d’un Français sur deux s’en méfie

Selon une étude Ifop, commandée par le site Hop-Serrurier.fr, et réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1017 Français, 54% des Français déclarent ne pas leur faire confiance, contre seulement 40% pour les garagistes et 32% pour les plombiers.

Le rapport, qui vise entre autres à évaluer le nombre de victimes des mauvaises pratiques et à mettre en place un meilleur encadrement de l’activité par les pouvoirs publics, indique que les habitants de la région parisienne sont les plus méfiants : 69%. Suivent ensuite les habitants de la région Auvergne Rhône-Alpes (64%) et Provence Alpes Côte D’Azur (62%).

Quelles sont par ailleurs les mauvaises pratiques les plus utilisées ?

Serruriers : arnaques et abus de confiance à foison

Si, contrairement aux idées reçues, plus des ¾ des Français (81%) se disent satisfaits de l’efficacité du serrurier pour résoudre le problème, 78% le sont pour le temps pris par le serrurier. En revanche, lorsqu’il s’agit de régler la facture, seul 1 Français sur 2 trouve le rapport qualité-prix global de l’intervention satisfaisant.

L’enquête révèle également que 51% des Français ayant déjà fait appel à un serrurier ont déjà été floué sur les prix. Ceux-ci n’ont en effet pas été clairement annoncé avant l’intervention, et 43% ont subi des tarifs plus élevés que ceux annoncés.

Sont ensuite citées, les tarifications supplémentaires injustifiées liées aux conditions d’intervention (40%), les temps d’attente bien trop long (plus de 3h), ou encore les changements abusifs de serrure (34%).

Serruriers : comment bien les choisir ?

En cas de problème de porte, 56% des Français jugent déterminant l’affichage de tarifs modérés par le serrurier dans leur choix. Viennent ensuite les recommandations, que ce soit par leur assureur (54%), ou par leurs proches (52%).

Voici quelques précieux conseils donnés par l’association Qualitel, qui vont permettront d’éviter les arnaques :

  • n’appelez pas le 1er numéro de téléphone trouvé. Prenez le temps de comparer les tarifs.

Avant de vous précipiter, veillez à :

  • vérifier que le serrurier choisi est bien inscrit ay registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers.
  • regarder l’adresse du professionnel afin d’évaluer la distance entre ses locaux et votre logement. Plus il est proche, plus il pourra intervenir rapidement et moins la facture sera salée.
  • demander toujours un devis (qui doit être gratuit) incluant la durée des travaux et la main de’oeuvre. Cela afin d’éviter toute mauvaise surprise en cas de dépassement de délai. La grille tarifaire doit être transparente et sans surprise pour le client.
  • en cas d’arnaque ou de surfacturation, envoyez une mise en demeure par lettre recommandée LR/AR à l’entreprise. Si aucun accord amiable n’est trouvé sous 8 jours, vous avez la possibilité de saisir le juge.