“On pensait gagner en confort” : dix-sept ans après l’installation de leur pompe à chaleur, un couple raconte sa désillusion
L’espoir d’un chauffage plus économique. Propriétaires d’un pavillon dans le Calvados, Sébastien et Michèle se souviennent parfaitement des raisons qui les ont poussés à tourner la page du fioul. “On voulait faire des économies d’énergie dans un premier temps, mais aussi avoir un confort de chauffage plus constant”, nous explique Sébastien. Avant, les radiateurs à fioul créaient “des pics de chaleur”, une montée rapide suivie de coups de froid. “Ce n’était jamais stable. On avait l’impression de passer du chaud au froid tout le temps”.
En 2008, ils sautent le pas et optent pour une pompe à chaleur, plus écologique, plus économique, et assortie d’un crédit d’impôt qui venait alléger la facture. “Et puis le fioul augmentait. On s’est dit que c’était le bon moment de changer”. Parce que leur logement possède déjà un chauffage central, ils optent pour une pompe à chaleur air-eau Atlantic, installée par leur chauffagiste habituel. La chaudière fioul reste en relève, pour les jours de forte baisse de température : “Quand il fait très froid, elle aide la pompe”. L’installation se déroule sans encombre. “Le plombier qui entretenait la chaudière s’en est occupé. Il a fait un très bon travail, vraiment.” Pour l’entretien, ils sont ensuite orientés vers une entreprise spécialisée.
Des premiers hivers encourageants
Le premier hiver avec la pompe à chaleur les déroute un peu. “La chaleur est douce, moins brutale que le fioul. Les premières fois nous avions une sensation de froid, parce qu'il n'y avait plus ces fameux pics.” Mais ils s’habituent vite. Côté budget, les économies sont là, même si le calcul demande un peu de recul : “Au début, quand tu vois la facture d’électricité, tu te dis que tu payes cher. Mais comme tu n’achètes plus de fioul, au final c’est économique. On devait économiser à peu près 500 euros par an.”
“En 2013, le premier compresseur lâche… juste avant la fin de garantie”
Cinq ans après l’installation, le compresseur tombe en panne. “Il a lâché, heureusement juste avant la fin de garantie”. S’ils échappent au coût de la pièce, environ 2 500 € , ils doivent malgré tout payer la main-d’œuvre : “On en a eu pour presque 400 euros.”
Deux ans plus tard, en 2015, le même scénario se répète. “Le compresseur est retombé en panne. Là, on a commencé à se dire qu’il y avait un problème. Deux compresseurs en si peu de temps, ce n’est pas normal.”
Une accumulation des pannes
Mi-octobre, à la remise en route de l’appareil, une nouvelle panne survient. Cette fois, seul le câble du compresseur est remplacé, mais l’inquiétude demeure. “Pour l’instant, ça tient. Mais quand tu en es à trois compresseurs en dix-sept ans, tu te poses des questions. Un compresseur, ça doit tenir quinze à vingt ans normalement”.
Des coûts cachés qui redéfinissent l’amortissement
Si les deux compresseurs ont été pris en garantie, les deux remplacements leur ont coûté environ 800 € en main-d’œuvre. A cela s’ajoute l’entretien annuel, passé de 150 à 200 €, qui pèse aussi : “Il faut rajouter 20 euros par mois sur la facture électrique”. L’amortissement, prévu sur dix ans, devient plus long que prévu.
Aujourd’hui, le couple nous confie garder leur pompe à chaleur tant qu’elle fonctionne encore. "Elle est là, donc on la garde. Mais si on devait en remettre une, je ne prendrais plus cette marque”. Ils envisagent même d’autres solutions : “Peut-être des radiateurs électriques performants avec des panneaux solaires. L’électricien nous avait dit qu’avec de bons radiateurs, tu n’as pas forcément une grosse consommation. Et surtout : pas d’entretien, pas de compresseur.”
Sollicitée par Planet.fr, l’entreprise Atlantic n’a pas apporté de réponse à ce jour.