Les pires épices et herbes du commerce selon 60 Millions de Consommateurs

En pleine saison des barbecues, 60 Millions de Consommateurs a choisi dans son numéro de juin de s'attaquer aux épices et herbes aromatiques incontournables dès l'arrivée des beaux jours. Et pour cause : d'après nos confrères, nous sommes le troisième pays d'Europe à en assaisonner le plus nos plats, derrière l'Allemagne et la Belgique. Cela valait bien un test qualité poussé. Pas moins de quarante références ont ainsi été analysées. Certaines contiennent des produits - et autres nous allons le voir - peu recommandables. Des recherches spécifiques ont ainsi été menées :

• présence de corps organiques et autres pour les herbes de Provence ;
• taux de pipérine et mesure de l'amidon dans le poivre ;
• taux de coumarine, présence de corps étrangers, mesure de l'amidon dans la cannelle ;
• taux de curcumine, mesure de l'amidon. dans le curry ;

Des herbes de Provence pas très provençales ?

Parmi les produits testés, les herbes de Provence sont les plus vendues. Le Label Rouge, garantissant, leur provenance représentant 15 % du volume. Celles qui en sont estampillées sont censées remplir un cahier des charges exigeant avec "de hautes qualités organoleptiques et une composition précise : romarin, sarriette, thym et origan." Pour les autres, on est loin de la région PACA : Pologne, Turquie ou Maroc sont les principaux producteurs des herbes que nous consommons. Problème, même le Label Rouge n'empêche pas la présence de pesticides. C'est  d'ailleurs dans les herbes aromatiques que nos confrères en on trouvé le plus : jusqu'à 7 substances différentes dans une seule référence et même deux substances interdites dans l'UE dans trois autres dont une marque très connue.

Trop d'amidon pour tromper le consommateur ?

Comme l'eau ou l'air sont utilisés par beaucoup d'industriels pour augmenter le poids de certains contenants, l'amidon de blé est un ingrédient souvent employé à cet effet pour les épices. Dans le poivre moulu, la cannelle, ou encore l'amidon de pomme de terre, plus lourd, dans certains currys. Qui contiennent en moyenne 19,3 % d'amidon. Ce seuil vous le verrez peut être largement dépassé en fonction des marques.

Les corps étrangers : la catastrophe industrielle

Accrochez-vous si vous n'aimez pas les petites bêtes : toutes les herbes de Provences testées contiennent des morceaux d'insectes, ou insectes entiers (les espèces ne sont pas précisées). Mais ce n'est pas tout, car on y trouve, c'est aussi le cas pour la cannelle, des poils de rongeurs, des plumes pour ce qui est organique, des morceaux de plastique, de métal ou de la pierre pour le reste. Les producteurs bio expliquent à 60 Millions de Consommateurs qu'en l'absence de traitement avec des insecticides de synthèse, il est difficile de ne pas retrouver quelques pattes de coléoptères dans les mélanges. Toutefois, les herbes Label Rouge s'en sortent le mieux sur cet aspect. En revanche, les résultats sont "catastrophiques" pour la cannelle : jusqu'à 40 à 50 poils ont été détectés dans 50 grammes pour deux références, et 570 fragments d'insectes dans le même poids pour l'une de ces deux marques ! 

Des bons points tout de même 

L'enquête se conclut par quelques points positifs, car au final, le bilan global est satisfaisant : 60 Millions estime que "sur le plan microbiologique, il n'y a rien à redire sur les 40 références." Au niveau aromatique, le curry et la cannelle s'en sortent très bien. En revanche, le poivre manque de piquant.

Retrouvez dans notre diaporama ci-dessous les références, par famille de produits, qui posent le plus de problèmes concernant les points évoqués dans cet article.