Achats en ligne : les dark patterns, ces pièges dont il faut se méfier
Il sera bientôt l’heure d’ouvrir ses cadeaux de Noël. Mais avant cela, il est encore temps pour de nombreux Français de compléter leurs achats. Avec l’émergence du e-commerce, plus besoin de sortir de chez soi et de faire des heures de queues pour faire la course aux cadeaux.
Cependant, rien n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît et faire ses achats en ligne signifie également devoir constamment éviter les escroqueries en tout genre et les pièges des commerçants. Ainsi, il est important de toujours être aux aguets pour ne pas dépenser tous ses sous.
Que ce soit pour pousser les consommateurs à acheter plus ou à s’abonner à leur newsletter, les sites internet ne laissent pas partir leurs clients sans avoir essayé de les user jusqu’à l’os. Pour cela, ils font usages de nombres pratiques qu’on appelle les dark patterns ("motifs sombres").
Achats en ligne : qu’est-ce que les dark patterns ?
Comme le définit l’UFC Que Choisir, ce sont des techniques qui "s’appuient sur l’exploitation de biais cognitifs pour orienter les internautes et inciter ces derniers à établir des choix qu’ils n’auraient pas forcément faits dans d’autres conditions."
Ils sont connus depuis des années, mais leur utilisation s’est intensifiée ces derniers temps et il vaut mieux être aux aguets face à ces pratiques. Si elles peuvent être discutées éthiquement parlant, ces techniques ne sont généralement pas illégales.
Les dark patterns peuvent prendre plusieurs formes et certaines sont moins évidentes que d’autres. L’association de consommateurs française a épinglé les plus couramment utilisées. Découvrez-les dans notre diaporama.
Jouer sur le sentiment d’urgence
Les sites web de vente en ligne cherchent de plus en plus à faire croire à un acheteur qu’il va passer à côté d’une offre en or. Leurs astuces sont nombreuses, compte à rebours ou même des phrases du type "attention les prix vont augmenter", "plusieurs personnes regardent cet article", "plus qu’un seul en stock"… Face à ces méthodes, l’UFC Que Choisir conseille de ne pas se laisser intimider et de toujours prendre le temps de comparer les offres entre les différents sites. En effet, ces phrases ne sont pas toujours exactes et, lorsqu’elles le sont, il est probable qu’elles se représentent plus tard.
Inciter à acheter plus
Cette stratégie est bien connue sur les sites de e-commerce. Lorsqu’un client achète un article, il va être bombardé de suggestions d’achats d’accessoires, d’articles similaires ou encore se verra proposer des assurances ou encore des services premium. De plus, il est courant que les sites mettent en place un montant minimum pour obtenir la livraison gratuite. Ici aussi, le but est de pousser l’acheteur à prendre d’autres produits.
Afficher des prix plus bas qu’ils ne le sont en réalité
Sur certains sites Internet, il est courant de se retrouver avec un panier bien plus cher que ce qu’affichait le prix du produit. Pour faire cela, les e-commerçants vont parfois afficher des prix plus bas sans mentionner pour autant qu’ils sont soumis à certaines conditions. Par exemple, pour profiter d’une réduction, il faudra parfois être abonné au service premium du commerce. Cette pratique n’est pas illégale tant que l’augmentation du prix est affichée clairement. Cependant, il est aisé de tomber dans le piège si on ne reste pas attentif tout au long du processus d’achat.
L’utilisation massive des recommandations
Pour inciter davantage à acheter, les sites de e-commerce n’hésitent pas à mettre en avant des publications d’influenceurs vantant les qualités de leurs articles. De même, sur les réseaux sociaux, ils peuvent vous proposer des articles que vos amis ont achetés. Le théorème est simple, plus la personne donnant son avis est proche du potentiel acheteur, plus ses chances de succomber sont grandes. Il faut donc rester méfiant face à ces pratiques, en particulier lorsque les recommandations ont pu faire l’objet d’une rémunération car la qualité n’est pas garantie.
Embrouiller le consommateur
Certains sites utilisent des stratagèmes pour pousser les consommateurs à accepter diverses closes. Que ce soit concernant les cookies, l’envoi de newsletter ou encore partager les données avec les partenaires les commerçants n’hésitent pas à user de tournures de phrases difficiles à comprendre pour que les consommateurs acceptent sans trop réfléchir. De même, en ce qui concerne les cookies, certains sites rendent difficile le refus et pousse donc les internautes à accepter pour accéder à ce qu’ils souhaitent.
L’usage de la culpabilisation
Sous l’apparence de phrases humoristiques, certains sites veulent en réalité faire naître chez les clients un sentiment de honte s’ils ne vont pas dans leur sens. Par exemple, au moment de choisir si l’on souhaite s’inscrire à la newsletter, le site peut laisser le choix entre "Oui" ou "Non, je préfère porter des vêtements ringards" ou encore "Non, je déteste économiser de l’argent". Cette pratique se nomme le confirmshaming et vise à orienter le choix du consommateur.
