Communication, adaptabilité, vision d’ensemble ... Le thème astral de François Bayrou nous donne les prévisions des astres pour son début de mandat de Premier ministre. Stanislas Delorme, consultant intuitif,...
C'est l'heure de partir en vacances. Vous avez réservé votre location, la personne qui garde votre chien est arrivée et les bagages sont prêts… Vous pensez qu'il ne vous reste plus rien à faire ? Détrompez-vous. Après avoir fait réviser votre véhicule et avant de partir, il est important de s'assurer que votre véhicule n'est pas trop chargé. D'une part, vous éviterez d'être hors-la-loi. En effet, conduire une voiture qui dépasse le poids total autorisé en charge (PTAC) indiqué sur la carte grise est passible d'une amende de 135 euros. Cette sanction peut monter à 1500 euros si le poids dépasse le PTAC de plus de 20%.
Plus important encore, un véhicule surchargé ou mal agencé peut provoquer des accidents de la route. Pour votre sécurité et celle des personnes présentes à bord, il est important de ne pas négliger ce paramètre.
Anne Lavaud est déléguée générale de l'association Prévention Routière, ONG reconnue d'utilité publique qui existe depuis 70 ans. Elle intervient sur l'ensemble du territoire et possède un centre national à Paris, où se concentrent toutes les fonctions de supports et de pédagogie. L'association est particulièrement connue pour ses campagnes de prévention auprès du grand public, surtout auprès des scolaires. Chaque année, Prévention Routière sensibilise 800 000 jeunes et enfants scolarisés, 30 000 seniors et 70 000 collaborateurs en entreprises. Elle compte plus de mille bénévoles et une centaine de jeunes volontaires en service civique. Pour Planet, Anne Lavaud revient sur les dangers d'une voiture chargée.
Départ en vacances : "Avec un surpoids, on a un problème avec le gonflage des pneus"
Planet. Que risque-t-on à voyager dans un véhicule surchargé ?
Anne Lavaud. Le poids augmente la distance de freinage. C'est la première chose. Aussi, cela perturbe l'adhésion de la voiture au sol : si c'est trop chargé, les pneus vont s'écraser. Leur surface, supposée adhérer à la chaussée, va déborder sur une autre partie du pneu qui n'y est pas destinée.
Avec un surpoids, on a également un problème avec le gonflage des pneus : si votre véhicule est très chargé, il va falloir adapter leur gonflage en conséquence. Souvent, cela n'est pas fait. Vous avez des gens qui vérifient la pression des pneus en partant en vacances quand la voiture est vide, ce qui est inutile. Il faut charger le véhicule, et vérifier la pression seulement une fois que toute la petite famille est à bord avec les bagages, et tout ce qu'il faut pour partir en vacances.
Départ en vacances : "Il y a une règle fondamentale : un siège pour une personne"
Planet. Comment charger sa voiture pour éviter cela ?
Anne Lavaud. En ce qui concerne les bagages, quand on est chargé comme en vacances, on fait en sorte de répartir le poids de manière équilibrée. On place les valises les plus lourdes dans le coffre, le plus bas possible. Une règle indispensable est d'éviter de mettre des objets non attachés dans l'habitacle. Ayez cette image en tête : à 50 km/h, l'énergie cinétique d'une bouteille d'eau d'un litre et demi se transforme en un projectile de cinquante kilos. Si vous laissez votre bouteille d'eau sur la plage arrière ou traîner par terre, ce projectile peut être propulsé sur la nuque ou la tête de quelqu'un. La règle d'or est de limiter au maximum voire de ne pas mettre d'objet non attaché dans l'habitacle. Si on a des bouteilles d'eau, on les coince dans les vides poches, dans les filets à l'arrière des sièges… On fait en sorte que tout soit attaché.
Je vais vous donner une petite tranche de vie personnelle. Quand je fais mes courses, que mon coffre est plein, et que je mets des choses sur la banquette arrière, je les attache : cabas, packs d'eau…
Quand on a un coffre de toit, des porte-vélos, une remorque… Il faut utiliser les équipements ad hoc et suivre les modes d'emploi. On fait des pauses très régulièrement pour vérifier que tout tient bien, on retend les tendeurs si nécessaire et on limite sa vitesse, car la prise au vent du véhicule est augmentée.
Planet. Comment assurer la sécurité des passagers ?
Anne Lavaud. I l y a une règle fondamentale : un siège pour une personne. Quelle que soit la taille de la personne, quel que soit son âge... Quand, dans une voiture, il y a cinq sièges, il ne peut pas y avoir six personnes. Quand un enfant fait moins d'1 mètre 10, il faut qu'il soit retenu dans un dispositif adapté à sa morphologie. Ce sont des règles de base (…)
Souvent, l'été ou sur des petits trajets, nous sommes moins vigilants. On va se dire "Les enfants sont fatigués, on rentre de la plage, c'est pas grave si on en met quatre ou cinq sur la banquette arrière avec les bouées, les sacs, les maillots mouillés, les serviettes…" Et on n'attache personne, car on a seulement un kilomètre à rouler. En fait, un accident peut aussi bien arriver dans les 500 premiers mètres que dans les 500 kilomètres.
Chaque personne doit être attachée, c'est un gage de précaution en cas de choc ou d'accident. Concernant les sièges autos, une étude faite il y a quelques mois par l'association a démontré qu'il y avait à peu près deux tiers des enfants qui n'étaient pas, ou mal retenus dans les voitures. Il y a des niveaux de défauts très divers : on considère qu'un enfant est mal retenu si la bretelle de son siège auto est sur le bras au lieu de l'épaule ; mais, on constate aussi des défauts beaucoup plus importants : on a des enfants qui ne sont pas attachés dans les sièges, ou des sièges qui ne sont pas attachés au véhicule. S'il y a un choc, tout le monde bascule et passe par-dessus le pare-brise.
Départ en vacances : "Ce n'est pas une espèce de mission divine"
Planet. Comment adapter sa conduite à un départ en vacances ?
Anne Lavaud. Quand on part en vacances, on a parfois le réflexe de prévoir son arrivée avec des outils type GPS, Waze, etc… Vous mettez votre adresse de destination et votre GPS vous indique une arrivée probable disons à 18h42. Là, vous appelez le loueur de la maison ou votre famille en les informant que vous arriverez à 18h42. Sauf que votre GPS ne calcule ni les temps de pause ni les aléas. Vous vous créez un stress inutile qui est d'obéir à l'injonction du GPS et que vous avez communiqué aux gens qui vous attendent. Je conseille de rajouter les temps de pause, c'est minimum vingt minutes toutes les deux heures.
Quand on doit faire un long trajet, il faut réduire son stress au maximum. Les Français sont particulièrement stressés au volant. Cela se manifeste par une accélération pour en finir avec cette situation de stress. Pour se déstresser, il faut faire des pauses, mais aussi passer le volant si c'est possible.
Non, ce n'est pas une espèce de mission divine quand on a pris le volant à 8 heures du matin en partant, et d'être celui qui tiendra le volant à 18 heures en arrivant. Il est bon de le dire car beaucoup de conducteurs ne le font pas. Même si on passe le volant seulement une heure entre deux pauses, le stress baisse d'un coup. Conduire est une tâche qui donne l'impression d'être banale et quotidienne, mais elle est extrêmement fatigante. On est en permanence connecté sur l'environnement et on prend une décision toutes les cinq secondes.
Autre conseil très important : éviter la somnolence. Alors, non, on ne part pas le vendredi à 22 heures après une semaine de travail, avoir fait les bagages à la va-vite... On ne part pas non plus avec une dette de sommeil. Ne négligez pas votre nuit pour partir à la fraîche ou faire dormir les enfants dans la voiture. Il faut gérer en amont tout ce qui peut provoquer la somnolence.
Deux créneaux horaires sont particulièrement exposés : entre deux et cinq heures du matin, pour des raisons biologiques. C'est un moment où l'humanité a un coup de mou. Puis, après le repas entre treize et quinze heures car quand vous pique-niquez sur la route, vous ingurgitez du saucisson, des chips, du pâté, des boissons sucrées… Votre organisme doit digérer tout ça et cela provoque une somnolence.