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En tête des produits d’épargne, se hisse l’assurance vie. D’après la Fédération française de l’assurance (FFA), 1 748 milliards d’euros étaient placés sur environ 54 millions de contrats, fin avril 2020. Paradoxalement, tout comme pour le Livret A, la performance ne cesse de décroître, en particulier sur le fonds euros, support sur lequel le capital est garanti. De 1,80% net de frais de gestion en 2018 (mais avant prélèvements sociaux), le rendement moyen devrait baisser autour de 1,40% en 2019. En 2020, la tendance ne devrait pas changer. Pourtant, les épargnants doivent supporter de nombreux frais, qui impactent largement la rentabilité de leur capital. C’est ce que pointe d’ailleurs une étude menée par Moneyvox.fr, publiée mardi 16 juin 2020.
Assurance vie : 3,5 milliards d’euros annuels de frais d’entrée
A chaque versement, des frais sont prélevés. Ceux-ci, appelés frais d’entrée, sont plafonnés à 5% dans le Code des assurances. S’ils permettent de rémunérer le distributeur du contrat (la banque, le courtier, etc.), ils pénalisent en revanche lourdement le rendement. Pour illustrer le poids de cette tarification, Moneyvox.fr s’est penché sur les 100 plus gros contrats d’assurance vie en 2018, représentant la moitié de la collecte brute (70 milliards d’euros sur un total de 140,1 milliards d’euros selon la FFA). D’après ses calculs, "3,5 milliards d’euros sont facturés au titre des frais d’entrée chaque année !".
Le rapport révèle que "les 100 plus gros contrats d’assurance vie prévoient, en moyenne, un maximum de 3,23% de frais sur versement". Toutefois, certains assureurs appliquent quasiment le plafond réglementaire de 5%.
Or, pour les contrats "grand public", les négociations sont rares…
Assurance vie "grand public" : les plus lourds en termes de frais
D’après les informations de Moneyvox, la possibilité de négocier les frais d’entrée repose sur deux conditions : les souscripteurs doivent avoir "une épargne conséquente et un investissement en partie orienté vers les unités de compte (30% minimum)".
Ainsi, les contrats d’assurance vie "grand public" sont les plus lourds (2,81%) en frais sur versement, contrairement aux performances de leurs fonds en euros, faibles. Ce taux est supérieur à la moyenne du marché, dû à un pouvoir de négociation très limité, voire nul, de la clientèle bancaire : "seuls 13 des 50 contrats Grand public présents dans le top 100 affichent des frais maximum de 2% ou moins", détaille la plateforme. Or, les 10 contrats Grand public les plus alimentés appliquent 3% de frais d’entrée. Le président de Facts & Figures, Cyrille Chartier-Kastler souligne par ailleurs que "les frais se négocient au cas par cas".
Ces taux élevés feraient ainsi perdre des années d’épargne.
Frais d’entrée : deux ans d’épargne perdus
"Face à la conjoncture de taux bas, le poids des frais sur versement est tel qu’il rend l’intérêt d’une assurance vie bancaire caduque face à un "simple" Livret A. Du moins à court terme", peut-on lire dans le rapport. En effet, en 2018, les rendements des fonds euros s’élevaient à 1,80% en moyenne contre 1,56% servis sur les contrats souscrits par le grand public.
De fait, "pour un versement le 1ᵉʳ janvier 2018 sur un contrat "grand public", un épargnant ne retrouvera le montant placé qu’en décembre 2019", illustre l’étude. Soit 23 mois plus tard, le temps d’éponger le montant des frais sur versement, de 2,81 euros.
Une assurance vie en ligne, qui n’applique pas de frais sur versement aurait de son côté permis d’obtenir un taux de 3,6%, toujours sur 23 mois.