Canicule : attention, installer votre piscine à cet endroit pourrait vous coûter très cher

Exit votre petit éventail et votre bouteille d’eau fraîche : face aux chaleurs persistantes et aux étés de plus en plus périlleux, vous voulez sauter dans le grand bain, littéralement. La piscine s’impose alors à vous comme une évidence. L’occasion de vous rafraîchir, buller, mais aussi reprendre contact avec tous vos vieux amis qui se souviendront soudain de votre existence à la seconde où de l’eau chlorée fera apparition dans votre domicile. Problème : l’achat d’une piscine se réfléchit. Coque, en bois, naturelle… Et surtout, où la placer ? Même si vous êtes chez vous, vous n’avez pas toutes les autorisations. Encore moins dans le cas d'une copropriété !
Piscine sur balcon : un vrai faux bon plan
À Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, Camille a voulu faire plaisir à ses ados en installant une grande piscine gonflable sur son balcon. Rien d’anodin : pas une simple pataugeoire, mais un vrai petit bassin. Avec les 31 °C à l’ombre, l’idée semblait parfaite pour passer l’été au frais. Mais elle commence à douter. « J'aurais peut-être dû demander l’autorisation à la copropriété. Toute cette eau, ça doit peser lourd sur le balcon… Et je ne sais pas trop comment l’évacuer… », confie-t-elle à Capital.
Et elle a toutes les raisons de se poser des questions. Car même si, en théorie, un propriétaire peut aménager son balcon à sa guise, la réalité juridique est bien plus stricte. Selon la loi du 10 juillet 1965, nul ne doit nuire aux autres copropriétaires. Autrement dit, si le règlement ne prévoit pas explicitement la possibilité d’installer une piscine, celle-ci est interdite. Et cela ne se limite pas à une simple réprimande : mise en demeure, sanction financière, voire obligation de remise en état… la note peut vite grimper.
Balcons sous surveillance
Le cas de la piscine n’est pas isolé. D’autres installations pourtant populaires sont également dans le viseur des syndics. Les barbecues, par exemple, sont souvent proscrits, notamment ceux au charbon ou au gaz, en raison des nuisances et des risques d’incendie. Certains copropriétaires se sont aussi vu interdire l’ajout de stores, de panneaux solaires ou de volets non conformes à l’esthétique de l’immeuble. Idem pour les unités extérieures de climatisation, qui posent problème à cause des vibrations, du bruit ou encore de la condensation. Et attention aux matériaux trop lourds comme les dalles ou jardinières XXL : au-delà du look, c’est la solidité de la dalle qui est en jeu. En résumé, mieux vaut toujours consulter le règlement intérieur avant de transformer son balcon en oasis urbain.
Maison ou appart’ : que faire pour avoir une piscine chez soi ?
Dans une maison individuelle, les règles sont plus souples. Une piscine gonflable ou hors-sol de petite taille peut généralement être installée sans formalités, à condition de rester sous les 10 m³. En revanche, dès qu’il s’agit d’un bassin enterré ou semi-enterré, une déclaration de travaux ou un permis peut être requis.
En appartement, c’est une autre histoire. Avant toute chose, il faut consulter le règlement de copropriété, qui peut interdire toute installation ou exiger un accord formel. Si l’on veut aller plus loin, il faut soumettre son projet lors d’une assemblée générale, fournir des détails sur la taille du bassin, le poids, l’évacuation des eaux… et obtenir un vote favorable. Dans bien des cas, faire appel à un professionnel est aussi indispensable, ne serait-ce que pour vérifier que la structure peut supporter la charge. Sans cela, on s’expose à des sanctions, voire à une procédure judiciaire.
Alternatives pour se rafraîchir sans souci
Heureusement, il existe des moyens bien plus simples, et surtout, légaux, de survivre à la chaleur en appartement. Un brumisateur portatif fait des merveilles, tout comme un bon ventilateur ou un rafraîchisseur d’air. En combinant rideaux thermiques et films solaires sur les vitres, on peut faire baisser la température de plusieurs degrés. Ajouter quelques plantes et de l’ombre permet aussi de créer un microclimat agréable. Certains installent même des douches solaires d’appoint sur leur balcon, à condition de prévoir un système d’évacuation adapté et d’en informer la copropriété. Et quand le besoin de plonger devient trop fort, pourquoi ne pas opter pour la piscine municipale ou un centre aquatique voisin ?