D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
- 1 - Un PS avec tous les pouvoirs ?
- 2 - 1986 - 1988 : la "cohabitation hyper conflictuelle"
- 3 - Un président arbitre et leader de l'opposition
- 4 - 1993 - 1995 : la "cohabitation de velours"
- 5 - 1997 - 2002 : la "cohabitation surprise et constructive"
- 6 - A l'unisson pour la présidence de l'Union européenne
- 7 - Et en 2012 ?
Les 10 et 17 juin prochains, les Français se rendront aux urnes pour élire leurs futurs députés. Si François Hollande a remporté l'élection présidentielle il y a à peine un mois, le résultat des élections législatives ne semble pas écrit d'avance. En effet, les sondages donnent l'avantage à la gauche, mais de seulement quelques points.
Un PS avec tous les pouvoirs ?
Il n'en faut pas plus pour imaginer qu'une cohabitation pourrait être envisageable et l'UMP ne cesse de répéter que cela serait la meilleure solution. Car si le PS remporte les élections législatives, le pays se retrouvera dans une situation politique inédite : un même parti contrôlera l'exécutif, les deux assemblées, la plupart des régions et la plupart des départements. Selon l'UMP, cela ne doit pas arriver, le pays ayant besoin d'un minimum d'équilibre politique.
La cohabitation serait-elle alors une bonne solution ? L'étude des trois précédentes cohabitations permet de tirer une tendance générale de ce mode de gouvernement : ça ne s'est jamais si mal passé que ce qu'on pourrait penser.
1986 - 1988 : la "cohabitation hyper conflictuelle"
La première cohabitation de l'histoire de la Ve République intervient en mars 1986, lorsque le PS, parti du président de la République François Mitterrand, perd les élections législatives. Il nomme alors Jacques Chirac, chef de fil du RPR, comme Premier ministre.
Les deux hommes essuient les plâtres de ce mode de gouvernance inédit en France. Si dans un premier temps, ils semblent diriger le pays en harmonie, les conflits arrivent très vite, notamment en politique extérieure. Mais, comme le précise la Constitution, seul le gouvernement "détermine et conduit la politique de la nation". À partir de là, François Mitterrand se comportera toujours en garant de l'opposition, en paravent à certaines décisions auxquelles les Français sont hostiles, et refusera de signer certaines ordonnances.
Un président arbitre et leader de l'opposition
Ironie du sort, un sondage démontre, un mois plus tard, que la majorité des Français fait tout à fait confiance ou plutôt confiance au président pour résoudre les problèmes des Français. Ce n'était pas le cas lors des législatives... Pendant deux ans, il tiendra donc le rôle d'arbitre face au gouvernement. On reprochera d'ailleurs à cette cohabitation d'avoir représenté une campagne électorale permanente.
Après deux ans de cohabitation, François Mitterrand est finalement réélu à l'élection présidentielle de 1988. La fonction présidentielle n'a donc pas souffert de cette cohabitation, qui a par ailleurs permis d'établir des règles, non écrites, pour les cohabitations ultérieures. En effet, pendant deux ans, Jacques Chirac et François Mitterrand ont réussi à respecter un certain équilibre institutionnel permettant aux institutions de fonctionner, et à la France de rester unie à l'international.
1993 - 1995 : la "cohabitation de velours"
Contrairement à la première cohabitation, celle qui suit les élections législatives de mars 1993 semble bien plus douce. On dira même que François Mitterrand, président, et son Premier ministre Edouard Balladur entretiennent une cohabitation de velours. Les deux hommes ont en effet des relations très courtoises et consensuelles.
Évidemment, le président et le Premier ministre ont parfois des échanges tendus. François Mitterrand, comme lors de la précédente cohabitation, n'hésite pas à émettre des critiques quant aux décisions du gouvernement, et se porte en garant des acquis sociaux lorsqu'ils se retrouvent menacés. Mais encore une fois, le duo réussit à maintenir l'équilibre politique à l'international, et les institutions françaises continuent de fonctionner normalement.
1997 - 2002 : la "cohabitation surprise et constructive"
À l'approche d'élections à forts enjeux, et dans l'espoir de constituer une majorité "rafraichie", Jacques Chirac décide de dissoudre l'Assemblée nationale en avril 1997, un an avant l'échéance prévue. Grosse erreur de la part du président qui se retrouve, en juin, à devoir désigner un Premier ministre de gauche après la défaite de sa majorité aux législatives, face à une "gauche plurielle" plus forte que jamais. Il nomme alors Lionel Jospin.
Ni l'un ni l'autre ne s'était vraiment préparé à cette cohabitation. Les deux hommes doivent donc composer. Dès le début, Jacques Chirac décide de mettre les points sur les "i". Le 14 juillet 1997, il déclare à la télévision que "la Constitution prévoit des choses et ces choses donnent, notamment, une prééminence, et je dirais, donnent un peu le dernier mot au président de la République".
A l'unisson pour la présidence de l'Union européenne
Deux jours après, le Premier ministre rectifie : "Il n'y a pas de domaine de la politique française où le président aurait le dernier mot". Alors, comme François Mitterrand lors des précédentes cohabitations, Jacques Chirac n'hésite pas à faire savoir en public lorsqu'il n'est pas d'accord avec la politique du gouvernement.
Finalement, peu de tensions importantes, sauf lorsque des échéances électorales approchent. Même, entre juillet et décembre 2000, les deux hommes parviennent à s'entendre plutôt bien pour la présidence française de l'Union européenne. Les élections présidentielles suivantes permettront à Jacques Chirac de se faire réélire haut la main, après un deuxième tour surprise marqué par l'absence de Lionel Jospin et la présence de Jean-Marie Le Pen.
Et en 2012 ?
Malgré les sondages qui laissent à penser que la bataille n'est pas gagnée d'avance, il est peu probable que l'on se retrouve confrontés à une nouvelle cohabitation en 2012. En effet, maintenant que le mandat présidentiel a été ramené à 5 ans et qu'il coïncide avec les mandats législatifs, il y a peu de chance que les électeurs ayant voté à gauche début mai votent à droite mi-juin. Même si, évidemment, le facteur humain compte dans chaque circonscription.
Si une cohabitation devait se mettre en place, ce serait couper l'herbe sous le pied de François Hollande qui n'aurait pas eu le temps de mettre en place ses projets... Et ce serait plonger la France pendant 5 ans dans un brouillard politique conséquent. Il n'est pas dans l'intérêt du pays de supporter une nouvelle cohabitation qui, au lieu de partage des pouvoirs, promet un blocage à la tête de l'État.
En ayant installé François Hollande dans le fauteuil présidentiel, les Français ont émis la volonté d'un changement, de président, mais aussi d'orientation politique. Pour juger de l'opportunité d'un tel changement, ils auront besoin de pouvoir observer concrètement la politique mise en oeuvre... Observation inutile si la cohabitation faisait son retour au sommet de l'État...