Reconfinement "souple" : faut-il durcir les mesures ?IllustrationAFP
Moins d'une semaine après la mise en place du nouveau confinement "souple", plusieurs médecins tirent la sonnette d'alarme. Selon eux, ces mesures pas assez strictes ne freineront pas la circulation du virus dans l'Hexagone. Explications.
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Le reconfinement est-il trop light ? En l’annonçant le 28 octobre, Emmanuel Macron a prévenu que cette deuxième mise sous cloche du pays serait plus souple que la précédente. Les écoles sont toujours ouvertes et l’activité doit être maintenue au maximum, ce qui donne l’autorisation de se déplacer à de nombreux Français, contrairement au printemps dernier. Le credo du gouvernement – protéger les Français tout en préservant l’économie – suffira-t-il à diminuer le niveau des nouvelles contaminations ? Ces mesures vont-elles faire baisser la courbe du coronavirus en France ?

Reconfinement : des mesures trop souples ?

Avec trois attestations disponibles, les Français sortent plus et ça se voit sur les trottoirs, sur les routes et dans les commerces. Est-ce encore de notre faute ? Interrogée par Le Figaro, l’épidémiologiste Catherine Hill n’est pas tendre avec les choix du gouvernement : "On a dit aux Français de continuer à travailler. Donc on récolte ce que l’on sème, et c’est une erreur monumentale". Selon elle, "ce sont les autorités sui sont absolument coupables. Si vous laissez les portes ouvertes, on s’y engouffre".

Toujours auprès du quotidien, Dominique Costagliola – directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique – dresse le même constat : "Le ‘non-respect’ de ce reconfinement est avant tout une responsabilité collective. Il faut que tout le monde joue le jeu – trop de Français veulent faire partie de l’exception, et le télétravail n’a semble-t-il pas été adopté par toutes les entreprises qui le peuvent : c’est un immense problème". 

Alors que de plus en plus de médecins tirent la sonnette d’alarme, faut-il craindre un durcissement des mesures de confinement ? L'nstauration envisagée d’un couvre-feu à Paris et en Ile-de-France, évoquée mardi 3 novembre par le porte-parole du gouvernement, en est un bel exemple. Quand Emmanuel Macron et Jean Castex prendront-ils de nouvelles décisions ?

Reconfinement : attendre 10 jours avant de durcir les mesures

"Je ne suis pas certain que tout le monde ait bien compris les règles, les gens continuent de se retrouver les uns chez les autres, pour des déjeuners et même des fêtes". Ce constat, dressé par le médecin Rémi Salomon auprès duParisien, obligera-t-il le gouvernement à contre-attaquer ? Peut-être, mais pas tout de suite.

Cité par le quotidien francilien, Mircea Sofonea – maître de conférences en épidémiologie à l’université de Montpellier, estime qu’il est encore trop tôt pour prendre de nouvelles décisions. Si l’effet de ce reconfinement "sera plus limité que le premier", il affirme : "Il faut attendre une dizaine de jours pour voir son impact et agir en conséquences". Un durcissement des mesures pourrait donc être envisagé à la moitié du mois de novembre, le temps qu’elles prouvent leur efficacité. Seraient-elles partout pareil ?

Reconfinement : de nouvelles mesures territorialisées ?

Le coronavirus étant actif sur l’ensemble du territoire, le gouvernement a décidé d’agir au niveau national avec ce reconfinement. Les départements les moins touchés doivent obéir aux même règles que ceux où la situation est la plus critique. Si durcissement des mesures il y a, le gouvernement pourrait opter cette fois-ci pour une politique territorialisée. Auprès du Parisien, Mircea Sofonea explique que "dans certaines zones moins touchées par le virus, les décisions actuelles devraient suffire". L’annonce avortée d’un couvre-feu à Paris et en Ile-de-France est-il un prémisse à ce qu’il pourrait se passer en cas de durcissement des mesures ? Réponse dans une dizaine de jours.