Que vous soyez un passionné de numismatique ou un collectionneur aguerri, il est essentiel de savoir identifier les pièces de valeur. Voici quelques critères pour reconnaître une pièce de monnaie rare.
- 1 - Accompagnement sexuel : "Cela devrait être un droit pour tous"
- 2 - Accompagnement sexuel : "Une réponse à la reconnexion de mon énergie intime"
- 3 - "Je n’avais aucune pulsion à assouvir, je cherchais simplement un travail de reconnexion"
- 4 - "Si je prenais du plaisir à être asservie c’est que j’avais mérité d’être violée"
- 5 - Assistantf sexuel : "Une approche tantrique de l’amour"
- 6 - Accompagnement sexuel : "Un encadrement reste primordial"
- 7 - "J’ai retrouvé ma liberté grâce à l’accompagnement sexuel"
Soin ou prostitution ? Si l’accompagnement sexuel pour les personnes en situation de handicap est reconnu, entre autres, en Suisse et aux Pays-Bas, où il est considéré comme un soin et est donc remboursé par la Sécurité sociale, en France, le sujet est très délicat. Il est d'ailleurs associé à la prostitution.
Depuis le début des années 2000, le débat est sans cesse relancé. Les barrières morales semblent toutefois être difficiles à lever, malgré un travail de sensibilisation effectué auprès des politiques. La dernière tentative en la matière date de février 2020. "[L'enjeu de ma politique], c'est de remettre les personnes handicapées en pleine citoyenneté dans le respect et la dignité. C'est donc aussi avoir le droit à une vie intime, affective et sexuelle", a confié à Europe 1, Sophie Cluzel, secrétaire d'État chargée des personnes handicapées.
Bien que saisi, le Comité national consultatif d'éthique a encore une fois donné un avis défavorable. Pourtant, la pratique a de véritables vertus et peut même faire des miracles. Les différents témoignages le prouvent. Et ce, que l’on soit en situation de handicap ou victime de violences sexuelles.
Accompagnement sexuel : "Cela devrait être un droit pour tous"
Pascale Causier, 53 ans et mère de deux enfants, en a fait son combat. Violée à 12 ans et 17 ans, et harcelée pendant 9 ans par son premier violeur, celle qui est aujourd’hui psychopraticienne lève le voile sur l’accompagnement sexuel.
Ces traumatismes, qui ont eu des répercussions néfastes sur sa vie de femme, sur son mariage qui a duré 20 ans et sur sa sexualité, étaient ancrés en elle. Pour se reconnecter à sa sensualité, apprendre ou réapprendre la notion du plaisir, elle a été assistée durant 9 mois par un homme, qui avait pour objectif d’en faire sa profession. Cette expérience incroyable, vécue comme un raz-de-marée émotionnel, elle le raconte dans son livre "J’ai vécu un accompagnement sexuel", (Ed. Dunod), sorti le 16 septembre dernier. Elle estime que "cela devrait être un droit pour tous".
Massages, sextos, relations intimes, test de nouvelles pratiques… Tout est détaillé et analysé. A chaque fin de séance ou entrevue, Pascale pose ses ressentis sur le papier, puis en discute des heures durant avec Alex, son accompagnant. Pour Planet, elle revient sur cette période de sa vie, qui bien qu’imparfaite, selon ses mots, "l’a fait renaître".
Accompagnement sexuel : "Une réponse à la reconnexion de mon énergie intime"
"Je n’y avais jamais pensé. Pourtant, le hasard de la rencontre et des circonstances m’y a poussée. En attendant parler Alex lors d’une journée dédiée à la sortie de zone de confort, je me suis lancée."
"Je me suis dit que peut-être il pouvait y avoir une réponse en termes de massage, à ce toucher que je recherchais, mais qui ne m’apportait plus rien. Son envie de reconnecter les hommes et les femmes à leur énergie sexuelle, synonyme pour lui d’énergie de vie, m’a séduite."
"Je me suis dite que son approche pouvait peut-être m’aider. Nous avons donc longuement échangé sur le sujet et il m’a détaillé son parcours. Il avait pour idée de devenir accompagnant sexuel et en avait modélisé une idée.
Une co-expérimentation a alors émergé via un échange de bons procédés. Je l’ai aidé à mettre au point son projet, et il m’a aidé à me sentir mieux. Si nous avons eu de nombreuses sorties, je n’ai rémunéré que les massages. Une petite quinzaine au total.
On a débuté par un premier massage, car après mon lourd passé et les stigmates de mes agressions sexuelles, je voulais être sûre de pouvoir être en totale confiance."
"Je n’avais aucune pulsion à assouvir, je cherchais simplement un travail de reconnexion"
"Même si assouvir une pulsion est légitime, je n’étais pas en manque de sexualité. J’étais coupée de ma sexualité. La première réaction de mes proches a été : "Mais toi tu es folle !" On a beaucoup ri de la situation, mais toujours dans la bienveillance".
"Après le 1ᵉʳ rendez-vous j’étais vraiment joyeuse. Ca pétillait ! Il y avait vraiment de la joie à l’intérieur de moi, quelque chose de léger et d’allégé. En y réfléchissant, je m’autorisais à dire oui, car il garantissait mon non. J’ai pu lâcher mes peurs, mes barrières, mes réserves et ma vigilance."
"Si un réel cadre manquait et qu’on ne savait pas trop où l’on allait au départ, d’un point A, on est quand même parvenu à un point B. Toutefois, souvent lorsque j’étais seule le soir, ma petite voix s’activait et me faisait pleurer. Mes doutes, mes peurs et ma colère remontaient à la surface…"
"Si je prenais du plaisir à être asservie c’est que j’avais mérité d’être violée"
"Certaines pratiques comme la fellation ou la sodomie, pouvant être considérées comme asservissantes par certains, réveillaient mes traumatismes. Je me disais parfois que si je prenais du plaisir à être asservie, c’est que j’avais mérité d’être violée.
Mon objectif premier était de pouvoir me rendre compte s’il était possible de ne pas avoir de douleur à la pénétration, et si je pouvais ressentir du plaisir. L’expérience m’a donné bien plus que cela. Alex m’a permis de me reconstruire dans mon entièreté.
Mettre par écrit, à chaque fois, mon ressenti après chaque séance a permis à ma mémoire de se faire. Le dire m’était compliqué, car je me connectais à mes sensations, mais l'écrire était facile. Lier et retracer ces connexions entre mon cerveau et mes sensations m’a permis de faire du chemin, d’intégrer ce que je vivais.
"Alex m’a permis de reprogrammer mes cellules et de modifier mon ADN. Comme si, par sa douceur, sa bienveillance, son amour, il a pu nettoyer le message qui était encodé et le remplacer par un autre, plus sain, plus réceptif, plus libéré."
"Notre peau étant le siège de nos mémoires corporelles, grâce à cet accompagnement sexuel, j’ai pu libérer tout ce dont je n’ai pas su me détacher au cours de mes 40 années précédentes.
En revanche, ne vous méprenez pas : si notre relation pouvait paraître ambigüe, au vu du nombre de temps que nous passions ensemble, à la requalification de celle-ci de temps à autre en Sex Friends par Alex, je ne suis pas tombée sous son charme. Dans mon cas, il n’y a pas eu de transfert…"
Assistantf sexuel : "Une approche tantrique de l’amour"
"Lorsqu’il m’a dit "Je t’aime" pour la première fois, j’étais étonnée, je ne comprenais pas. Je ne cherchais absolument pas à avoir une véritable relation. Je souhaitais juste me "réparer". Il m’a ensuite expliqué qu’il m’aimait de façon universelle, comme on peut aimer un père, une mère ou une sœur. Cela m’a rassurée.
Je l’avoue cependant, au cours de ces 9 mois d’accompagnement, je me suis posée beaucoup de questions. Alex aussi. Je ne me suis pourtant jamais sentie amoureuse, même si notre entourage était persuadé que nous l’étions, mais que nous ne nous en rendions pas compte.
Lorsqu’on est amoureux, l’intention de construire quelque chose est présente, tout comme les projets de couple. Ce n’était pas notre cas.
"Ce qui a véritablement perturbé tout le monde, selon moi, c’est qu’on est parvenu à se donner autant de tendresse, d’attention, de respect et de réparation mutuelle sans être amoureux l’un de l’autre. C’est l’approche tantrique de l’amour : quelque chose de grand, de puissant, dans lequel on ne s’appartient pas. Un lien fort qui existera à vie."
"Son souhait était, d’après ses mots, de pouvoir me libérer, que je sois une femme pleine et entière. Je considère Alex comme un homme médecine qui répare les femmes.
Rire, humour, légèreté… Il y a eu beaucoup de jeu entre nous. Et ce jeu a permis à mon "JE" de se construire. J’ai pu, au fil du temps, passer de nombreux obstacles. S’il m’arrivait d’être en colère contre Alex, c’était en réalité envers moi que je l’étais ; car pendant longtemps, je me disais que je n’avais pas le droit à ces plaisirs, qu’il m’était impossible de vivre tout cela. Il fallait que je m’apprivoise. Que je parvienne à me convaincre que j’y avais aussi droit. Que j’en étais digne. Je devais totalement lâcher-prise.
Son objectif était de me faire découvrir la sexualité, de me challenger pour dépasser mes blocages. Nous avons eu des heures et des heures de conversations. Il prenait en compte ce que je vivais pour ne plus faire les mêmes erreurs dans le futur. On coconstruisait le projet. J’étais à la fois sujet et objet. On analysait absolument tout pour comprendre ce qu’il pourrait arriver aux autres."
Accompagnement sexuel : "Un encadrement reste primordial"
"Cette expérience peut cependant constituer un risque. C’est pourquoi un encadrement de la profession est primordial, tout comme la formation. Ne peut pas s’improviser accompagnateur qui veut. Il ne peut pas y avoir de cadre législatif sans réflexion sur le contenu de la formation et de la certification professionnelle.
Une date de début et une date de fin doivent aussi être évoquées dès le départ, pour ne pas chambouler l’accompagnement et en détruire les effets positifs. Ce point a été l’objet de discorde entre Alex et moi. S’il n’y avait pas d’attente, il a souvent remis en cause la co-expérimentation, le bien-fondé de son projet. Nous en avons souffert tous les deux. Un temps de préparation est en effet nécessaire. Il faut se faire à l’idée que l’accompagnement a une fin, et pouvoir s’en détacher, afin de voler de ses propres ailes.
Une des garanties de la réussite de l’accompagnement sexuel est de ne pas développer d’amitié à côté. Vouloir accompagner quelqu’un comme dans la vie, comme nous l’avons testé avec Alex, est compliqué.
Il convient également d’avoir un espace professionnel dédié à la pratique, pour ne pas juxtaposer vie professionnelle et intime. C’est primordial. Pour limiter les dérives, j’estime que la supervision est indispensable. L’accompagnant doit d’ailleurs, d’après moi, suivre une thérapie. On partage en effet ce qu’il y a de plus intime en soi.
J’ai d’ailleurs un profond respect pour ces hommes et ces femmes qui accompagnent leurs patients sexuellement. Ils peuvent de leur côté vivre un parcours de solitude, car le métier n’est sans doute pas simple à accepter pour un conjoint.
Ils ont pourtant un rôle important à tenir dans la stabilité de nombreuses personnes. Ne peut-on pas parler de l’accompagnant sexuel autre que la prostitution ? J’y ai, personnellement, gagné ma liberté."
"J’ai retrouvé ma liberté grâce à l’accompagnement sexuel"
"Il me semble important de réfléchir au sujet autrement. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai voulu partager mon expérience. Pour aider d’autres femmes et hommes qui ont subi des violences sexuelles. Pour aider celles et ceux qui souffrent d’un handicap. Pour aider celles et ceux qui sont complexés après une intervention, une maladie… Le toucher est pour moi synonyme de guérison.
"Oui, j’aimerais qu’on puisse reconnaître que le toucher de la sexualité est un outil de réparation."
"Avant cette expérience, j’étais comme atrophiée. Grâce à Alex, ses exercices et sa bienveillance, son respect, j’ai pu faire tomber mon "mur de Berlin". J’ai pu communiquer avec l’intégralité de qui je suis. J’ai gagné ma liberté. Oui, je suis devenue libre. Cette expérience a été ma plus belle thérapie."