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C’était un rendez-vous très attendu. Mercredi, Edouard Philippe a fait face aux députés pour répondre à toutes leurs questions concernant la gestion de la pandémie du Covid-19 en France. En raison du confinement et des mesures sanitaires à respecter pour limiter la propagation du coronavirus, le Premier ministre a pris place, seul, dans une salle du Palais, tandis que les élus lui faisaient face sur son écran d’ordinateur grâce à une visioconférence. C’est donc par écrans interposés que le chef du gouvernement s’est plié au jeu du question-réponse. Et d’emblée, il a donné le ton : "Je préfère vous dire les choses : nous ne savons pas tout". Ce qui ne l’a pas empêché d’aborder ensuite longuement l’un des sujets qui taraudent de nombreux Français : la fin du confinement.
Vers un déconfinement par régions et par tranches d’âge
Mise en place pour 15 jours le 17 mars dernier, il a été prolongé "d’au moins" autant. Mais le bruit court qu’il pourrait durer au moins jusqu’au 4 mai, date de la fin des vacances de printemps pour l’ensemble des zones scolaires. Si Edouard Philippe n’a pas été en mesure d’annoncer une date, il a revanche dévoilé de quelle manière le confinement pourrait prendre fin : il est "probable" que le "déconfinement" ne se fasse pas "en une fois et pour tout le monde".
Des régions ou des tranches d’âge pourraient ainsi entamer ce processus en priorité. Le gouvernement étudie actuellement "des scenarios en fonction des hypothèses" et des "impératifs de santé" a-t-il détaillé. Et le Premier ministre de souligner : "Nous espérons pouvoir présenter une stratégie de déconfinement dans la semaine, les jours qui viennent pour pouvoir donner une perspective à nos concitoyens".
Edouard Philippe a ensuite évoqué un autre sujet sensible : la pénurie de masques en France.
Masques : "il y a un risque de pénurie globale"
Le Premier ministre a poursuivi son intervention en abordant la question du port du masque. Alors que les soignants en manque cruellement depuis plusieurs semaines, il s’est défendu sur la gestion des stocks. La France a "entamé cette crise sanitaire, effectivement, avec plus d'une centaine de millions de masques en réserve. On peut toujours, là aussi, discuter sans doute des choix qui ont conduit à diminuer le nombre de masques en réserve. Nous avions des masques chirurgicaux, mais pas de masques FFP2 parce que, entre-temps, la doctrine avait changé. Quand je dis 'entre-temps', c'est au début des années 2010, entre 2011 et 2013 ".
Et Edouard Philippe d’ajouter : "Nous devons donc augmenter les capacités nationales de production, chercher des masques à l'étranger, et avons réquisitionné, le 3 mars, la production et les stocks nationaux pour être certains que nous allions conserver ces masques".
Quant au port du masque par la population civile, Edouard Philippe a choisi de répondre en citant le directeur exécutif de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les programmes d’urgences.
La population doit-elle porter des masques pour se protéger ?
Les masques commandés par la France seront en priorité distribués aux soignants, a tenu à rappeler le locataire de Matignon. Une position que le Premier ministre a défendue en mettant en avant les conclusions du docteur Mike Ryan, directeur exécutif de l’OMS pour les programmes d’urgence. "Le 30 mars, c’est-à-dire finalement il y a deux jours, il a dit qu’il n’y a pas de preuve que le port du masque dans la population apporterait un bénéfice, a-t-il fait valoir. Ce serait même plutôt le contraire, à cause d’une mauvaise utilisation".