Covid-19 : que se passera-t-il dans 15 jours ?IllustrationIstock
Les mesures strictes dévoilées ce mercredi 23 septembre par Olivier Véran ont provoqué une colère monstre, notamment à Marseille et Paris. Seront-elles en revanche suffisantes pour faire reculer l'épidémie ?
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Doit-on s’attendre à des mesures encore plus drastiques ? Un reconfinement est-il possible ? Depuis l’annonce des dernières restrictions ce mercredi 23 septembre par Olivier Véran, ces rumeurs courent. Regroupements limités, grands évènements interdits… "La circulation du virus atteint des niveaux tels que nous devons prendre des mesures supplémentaires. C’est nécessaire", a indiqué le ministre de la Santé, lors d’un point de presse.

La fermeture totale ou anticipée des bars et restaurants dans les zones en alerte renforcée (Paris, Lyon, Bordeaux…) et maximale (Marseille, Guadeloupe) a provoqué une grogne monstre. Notamment à Marseille et Paris.

"Ça ne fait pas plaisir, mais des données américaines prouvent que le risque d'être contaminé est multiplié par trois à quatre dans un bar, par deux dans un restaurant", explique au Parisien Xavier Lescure, numéro deux de l'infectiologie à l'hôpital parisien Bichat. "On est tous des asymptomatiques en puissance", rappelle-t-il en précisant que l'on est contagieux avant d'être malade.

Une question demeure toutefois : ces nouvelles règles, réévaluables toutes les deux semaines, permettront-elles d’infléchir la courbe ? Selon des spécialistes, pas vraiment. Ils en appellent d’ailleurs à aller plus loin. Tous les indicateurs sont en effet au rouge. 

Coronavirus : "Chaque semaine compte"

Pour le Pr Xavier Lescure, "chaque semaine compte". En effet, le temps d'incubation dure en moyenne sept jours et il en faut tout autant pour que la maladie amène le patient en réanimation. Conclusion, les mesures prises aujourd’hui prouveront leur efficacité seulement vers le 10 octobre. Moins de personnes contaminées revient ainsi à moins d’hôpitaux surchargés.

Covid-19 : "Si on ne fait rien de plus, on va dans le mur"

"Inverser la tendance, ça ne veut pas dire que l'épidémie s'arrête, mais qu'on doit la ralentir", analyse de son côté Renaud Piarroux, professeur à la Pitié-Salpêtrière.

Rémi Salomon, représentant des médecins de l’AP-HP, estime que "rien n'est fichu, mais si on ne fait rien de plus, on va dans le mur".

Pour lui, il faut absolument améliorer d'urgence la politique de dépistage, pour lutter convenablement contre le Covid. Problème, tester en masse, tout le monde, a rapidement saturé les laboratoires...

Crise sanitaire : tracer et isoler les contacts devient de plus en plus dur

S’il devient difficile d’obtenir des rendez-vous, la réception des résultats est aussi de plus en plus longue… Jusqu’à 14 jours après le prélèvement. Tracer et isoler les contacts devient alors difficile, tout comme la possibilité d’avoir une juste photographie de l’épidémie.

Par ailleurs, les Français vont-ils parvenir à respecter les nouvelles mesures ? "C'est dur, hyperdur, mais il faut que les gens adhèrent", assure Rémi Salomon. Cela ne semble pas être le cas de tous. Renaud Muselier, le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, a en effet décidé de déposer ce vendredi 25 septembre un référé, afin d’empêcher la fermeture des bars et restaurants de la métropole Aix-Marseille.