Comment bien décrypter l’étiquette d’une bouteille de vin ?IllustrationIstock
INTERVIEW. Prix, région d'origine, appellation… Pour bien choisir votre vin, il convient de comprendre les éléments affichés sur l'étiquette de la bouteille. Emmanuel Delmas, sommelier et consultant en vins, qui par le biais de son site Sommelier-Vins, souhaite rendre cette boisson accessible à tous, nous aide à bien analyser les mentions légales et facultatives.
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Vous appréciez boire un verre de rouge, de blanc ou de rosé pour accompagner vos repas ? Savez-vous pour autant bien choisir vos bouteilles ? Pour vous y aider, l’étiquette est un bon indicateur. Elle comprend en effet différents éléments qui vous permettront de déterminer si un Bordeaux, un Bourgogne ou autres, vous conviendra. Encore faut-il savoir la déchiffrer. Entre les mentions légales et facultatives, il est facile de s’y perdre. Raison pour laquelle Planet a fait appel à un expert. Emmanuel Delmas, sommelier et consultant en vins, vous accompagne, pas à pas, pour décrypter les informations. Le formateur, qui entend rendre le vin accessible à tous, grâce à des formations, du coaching et autres guides pratiques qu’il propose sur son site Sommelier-vins.com, a répondu à nos questions.

Planet. En quoi savoir lire une étiquette est-il essentiel pour choisir un bon vin ?

Emmanuel Delmas. C'est rassurant, car cela permet de jauger la qualité d'un vin, son classement, et éventuellement ses récompenses. Cela n'a aucune incidence pour le professionnel ou l'initié, qui n'ont pas besoin de ces mentions. Mais pour un novice, cela a un caractère réconfortant, mais aussi limitant.

Planet. Quelles sont les mentions légales qui doivent apparaître sur une bouteille de vin ?

E. Delmas. Il en existe plusieurs que voici :

  • Le titre alcoométrique volumique acquis
  • La provenance (vin de France, vin de l'UE)
  • Le volume nominal (75 cl, 150 cl)
  • Le nom et l’adresse de l'embouteilleur
  • Le numéro de lot

Mais pas que...

Planet. Existe-t-il également des mentions facultatives ? Quels renseignements supplémentaires apportent-elles ?

Emmanuel Delmas. Le millésime n'est pas obligatoire par exemple, mais reste un gage de sérieux. Indiquer le cépage est aussi facultatif, même si là encore, il peut permettre une meilleure traçabilité pour le consommateur. À noter que les mentions comme 'tête de cuvée', 'vieilles vignes', ou 'grand vin', 'élevé en fûts' et tant d'autres, sont également à option. Ils ne sont aucunement gage de qualité, là encore.

Planet. On parle également de contre-étiquette. À quoi correspond-elle ?

E. Delmas. Pendant longtemps elle était considérée comme une valeur ajoutée et permettait de mettre en valeur le vin. Toutefois, les descriptifs étaient souvent exagérés, car les mots avaient pour but de rassurer et aider à la vente du vin.

Elle mentionne un descriptif organoleptique du vin, ainsi que des propositions d'accords mets & vins très convenus.

Aujourd'hui, certains domaines pointus proposent une meilleure traçabilité, comme les parcelles récoltées, la date de vendanges, l'âge des vignes, la méthode de conduite de la vigne (bio ou biodynamie). La contre-étiquette permet ainsi d'asseoir une éthique, ou de véhiculer un message sur sa philosophie de travail.

Planet. Il peut alors être facile de s’y perdre. À quelles mentions doit-on prêter attention en particulier et pourquoi ?

Emmanuel Delmas. Il n'y a pas de mentions plus utiles que d'autres, mais un label bio indique un domaine vigilant sur le traitement des sols, ce qui peut être un signe positif. Le degré d'alcool est aussi un bon indicateur.

Sur un vin issu d'un climat chaud, du sud de la France à moins de 12,5 degrés, on peut émettre certains doutes. Car, naturellement, quand le raisin est récolté mûr, on devrait tourner davantage autour des 13,5° minimum, parfois 15° pour les vins les plus riches. Cela reste un indicateur.

Planet. Quels conseils donneriez-vous aux amateurs de vin ?

E.  Delmas. Ne vous laissez pas amadouer par des médailles ou par des appellations plus prestigieuses. Apprenez à mieux sélectionner vos sources d'approvisionnement. Et si vous n'y connaissez vraiment pas grand-chose, laissez-vous conseiller par les bons professionnels : le vrai caviste indépendant, les guides et certains blogs très sérieux en ligne… Un expert est là pour vous éclairer, vous écouter et trouver le bon vin pour vous, parmi sa sélection, qu’il a lui-même choisi.