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Trouver un logement est une tache de plus en plus difficile selon son profil. Une récente enquête affirme que certaines agences immobilières ont recours à des pratiques discriminatoires suivant les origines. Plaza Immobilier est visée ...
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Une nouvelle affaire atteint Stéphane Plaza et ses agences immobilières. Après l’enlèvement de la directrice d’une de ses agences à Auxerre, ce sont des accusations de discrimination raciale qui viennent les toucher. Mardi 7 mai, SOS Racisme, en partenariat avec le média Loopsider a publié une enquête montrant les pratiques discriminatoires selon les origines de certaines agences immobilières.

90 agences immobilières ont été contactées en Ile-de-France par l’association en se faisant passer pour des propriétaires souhaitant sélectionner les dossiers en écartant certains profils. Il s’avère que 51% des agences immobilières acceptent des pratiques discriminatoires, 27% d’entre elles autorisent de procéder à cette sélection, quand 24% laissent le soin au propriétaire de faire sa propre sélection selon l’enquête.

Parmi celles pointées du doigt : Plaza immobilier, filiale appartenant au célèbre animateur de Recherche appartement ou maison ou Maison à vendre sur M6. Une polémique notamment relayée mercredi 8 mai dans l’émission Touche pas à mon poste sur C8. Face à ces accusations, l’intéressé a tenu à s’expliquer, via un sms envoyé à l’animateur Cyril Hanouna. 

“Croyez bien que Stéphane Plaza n'est pas derrière tous les téléphones de ses agences immobilières”

"Jamais le racisme, ni la discrimination n'auront de place dans ma vie, toutes les couleurs sont en moi et je me battrai toute ma vie pour faire respecter ces valeurs autant dans ma vie privée que dans ma vie professionnelle. La diversité de chacun fait la richesse de tous. Croyez bien que Stéphane Plaza n'est pas derrière tous les téléphones de ses agences immobilières".

L'animateur a également mis les choses au clair dans le magazine Télé Star

Confession à Télé Star et sur les réseaux sociaux

“Je ne peux pas parler de choses que je n’ai pas encore vues personnellement. On m’a parlé de choses, je vais faire le nécessaire et déjà regarder avant. Il faut voir les choses avant de dire si c’est réel déjà, a-t-il déclaré. J’ai prouvé que je suis à l’encontre de toutes ces valeurs qui sont abordées, je suis le Français de toutes les couleurs.”

Il s’est également exprimé sur Instagram via la légende d’une photo où des mains de couleurs différentes s’entremêlent. 

Le groupe a aussi communiqué sur Facebook et a déclaré que “ L’égalité dans l’accès au logement fait partie des valeurs du Groupe et nous continuerons à œuvrer pour que notre approche du métier s’applique au quotidien dans l’ensemble de nos agences avec bienveillance et respect.”

Pourtant une vidéo de l'une des agences de Plaza Immobilier entre en contradiction avec leurs propos. 

 “Une personne d’origine maghrébine a 28% de chance en moins d’avoir un logement”

Parmi les chiffres du rapport, une personne d’origine asiatique à 15% de chance en moins d’avoir un logement qu’une personne d’origine française. Une probabilité encore plus infime pour les personnes d’origine maghrébine (28%), ultramarine ou d’Afrique subsaharienne (38%). Des conclusions tirées après avoir testé un panel d’agences immobilières telles Foncia, Laforêt, Orpi et Plaza Immobilier.

A l’appui de ces pratiques, une vidéo montre l’un des agents du réseau immobilier annonçant qu’il ne choisira pas une personne d’origine maghrébine malgré un très bon dossier.

Des pratiques qui sont d'ailleurs interdites par la justice. 

“Les victimes de discrimination raciale ne s'en rendent pas compte”

Régie par une loi du 6 juillet 1989 qui tend à améliorer les rapports locatifs et par le Code pénal, la discrimination raciale dans l’accès au logement est punie par la loi. Peu sont les victimes qui entreprennent des procédures.

“Les victimes de discrimination raciale, dans la grande majorité des cas, ne se rendent pas compte qu’elles sont victimes de discrimination. Si certaines d’entre elles sentent qu’elles ont été victimes d’une discrimination, la grande majorité n’entame aucune démarche pour faire valoir leurs droits”, confie Julia Levivier, responsable du pôle juridique de SOS Racisme à RFI.

Elle expose également les raisons qui peuvent décourager les victimes : “ Elles peuvent être découragées par la lourdeur des procédures. Ensuite, dans la très grande majorité des cas, elles n’ont pas de preuve de ce qu’elles avancent. Et puis, elles peuvent se dire que même si elles entament des démarches, cela n’aboutira pas parce qu’on a très peu d’exemples de condamnation pour discrimination raciale”.

Le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie a indiqué à l’AFP qu’il recevrait "dans les prochains jours les acteurs, les agences immobilières, les associations de propriétaires mais aussi le défenseur des droits pour continuer de trouver des actions complémentaires qui permettent de lutter contre ces discriminations".

Vidéo en lien avec le sujet : Tests anti-discrimination au logement