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Le jeudi 4 mai 2023, Nestlé Waters a annoncé son intention de suspendre l’exploitation de deux des six forages utilisés pour la commercialisation de son eau Hépar, dans les Vosges, à Vittel-Contrexéville. Le géant des eaux minérales a souhaité apaiser la situation en assurant que cette décision ne pénaliserait pas la production. Pour ne rien arranger, la direction déclare supprimer 171 postes d’ici à la fin de l’année, soit un quart des emplois de l’entreprise, selon TF1.
Les conditions climatiques sont la principale raison de ces décisions controversées. Entreprises ou particuliers sont autant impactés les uns que les autres. Les restrictions et autres arrêtés se multiplient depuis le début du mois de mars. À cette période, pas moins de 45 % des nappes phréatiques étaient à un niveau inquiétant, selon un bilan du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Nestlé, principal fournisseur d’eaux minérales grâce à ces distributeurs Hépar, Vittel, Perrier et Contrex, va devoir se mobiliser afin d’éviter de nombreuses pertes d’exploitation ou de personnel.
Quatre forages encore en activité
Les deux forages mis à l'arrêt sont identifiés comme "particulièrement sensibles, du fait de leur faible profondeur". Selon le groupe, cela "rend très difficile le maintien de la stabilité des caractéristiques essentielles d’une eau minérale naturelle". La production de cette eau riche en magnésium se poursuivra donc sur les quatre forages restants.
"S'ils suspendent partiellement leur production, c'est qu'il n'y a tout simplement pas assez d'eau", pointe pour Les Echos, Bernard Schmitt, porte-parole du collectif citoyen Eau 88, qui conteste les autorisations de prélèvement d'eau accordées à Nestlé Waters. Pour la marque Hépar, le groupe peut prélever jusqu'à 800 000 mètres cubes par an dans ces nappes les plus superficielles.
Une production sous surveillance pour éviter une pénurie ?
Quoi qu’on en dise, les différentes mesures de restrictions mise en place par les préfectures dépendent majoritairement de l’état des ressources. L’anticipation fait donc figure de solution dans de telles circonstances. Face à l’urgence climatique, qui n’est plus un sujet tabou, les différents instituts et autres organismes chargés d’observer les tendances optent pour de nouvelles pratiques.
Par exemple, la préfecture du Puy-de-Dôme a demandé une étude au Bureau des recherches géologiques et minières portant sur les différents indicateurs du niveau d’eau. En guise de surveillance, un suivi est donc nécessaire afin de gérer au mieux une crise climatique qui s’implante à tous les niveaux.
Les Français plus inquiets que jamais ?
Même si l’on considère souvent l’eau comme une ressource infinie et sûre, on peut se rendre compte que nos certitudes ne valent rien. Selon Patrick Chassagne, hydrogéologue et directeur de l’institut HydroSciences à Montpellier, il faut prendre du recul lorsque l’on parle de volume. "Quand on voit des productions d'usines d’eau minérale, on voit des litres de bouteilles qui sortent et ça peut paraître important. Mais si on compare au secteur de l’agriculture ou à l’eau potable, on parle de millions de mètres cubes", confie-t-il à Capital.
La consommation de l’eau à la bouteille n’a jamais été aussi élevée. En effet, le baromètre 2021 proposé par Kantar Panel révèle que 48 % des Français déclarent boire de l’eau en bouteille contre 68 % il y a vingt ans et 69 % craignent de manquer d’eau à l’avenir. Sans surprise, ces chiffres font écho aux différents problèmes écologiques toujours plus important et impactant sur la volonté et l’envie des Français de boire de l’eau du robinet. Et le durcissement des règles liées à la sécheresse ne va changer la tendance.