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Assis face au photographe ou bien face à l’écran du photomaton, beaucoup affichent un air impassible, sérieux ou bien même triste. Mais rarement un air joyeux, et encore moins souriant. Un homme a pourtant récemment décidé qu’il en serait autrement.
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Il y a deux ans, lors du renouvellement de son passeport, il a en effet envoyé à la préfecture une photo de lui sur laquelle il esquisse un léger sourire. Face au refus que l’administration lui a opposé, le haut fonctionnaire a ensuite décidé de saisir la justice. Mais là encore, il s’est heurté à un refus. En décembre 2014, le tribunal administratif de Paris a en effet donné raison à la préfecture, en citant la circulaire du 13 janvier 2010 : "le sujet doit fixer l’objectif. Il doit adopter une expression neutre et avoir la bouche fermée. Il ne doit notamment pas sourire".
L’exemple de La Joconde
Des arguments aussitôt contestés par le plaignant et son avocat, Me Romain Boulet, ce dernier faisant valoir qu’une "simple note de service (…) qui n’a aucune valeur légale (…) ne peut ajouter à une loi". Et le conseil d’en conclure que l’on "peut sourire avec une bouche fermée, tout en gardant une expression neutre", à la manière de La Joconde. "Depuis plus de 500 ans, on se demande si La Joconde sourit vraiment. Que tant d’éminents spécialistes n’arrivent pas à se mettre d’accord sur ce point démontre que ce n’est pas aux préfectures de déterminer si un sourire est neutre ou pas", a-t-il encore rappelé insistant bien sur le fait que sur sa photo son client avait l’air "hyper neutre mais souriant". Consulté par l’AFP, le cliché en question montre un homme au regard droit et aux traits tendus, dont seules les commissures des lèvres sont légèrement retroussées.
Le plaignant a donc fait appel de la décision du tribunal. La Cour administrative d’appel doit rendre sa décision ce jeudi. "Si jamais on gagne, les Français donneront un visage sympathique de leur pays aux frontières du monde entier", a souligné Me Boulet.