Obsèques : faut-il craindre une pénurie de cercueils ?La distribution de cercueil devrait être assurée dans le Grand-Est et en Ile-de-France pour le momentIstock
Face au nombre de décès croissant en raison de la pandémie de coronavirus Covid-19, les pompes funèbres font face à un manque de cercueils. Des mesures ont donc été prises.
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En cette période de pandémie exceptionnelle, la production des cercueils de l’usine de Jussey (Haute-Saône), OGF, a augmenté de 10% à 15% par jour. La société a 170 ans et est actuellement la première productrice de cercueils en Europe, avec environ 80 000 cercueils vendus chaque année, indique Le Parisien. Située au pied des Vosges saônoises, elle confectionne 360 cercueils par jour, en temps normal. Mais la situation a changé. Comme beaucoup d’entreprises, OGF a souffert du confinement qui l’a forcé a diminué de 15% son personnel à Jussey, alors qu’habituellement, 120 personnes y travaillent quotidiennement.

Pour pallier le manque d’employés, la société a repensé son mode de travail, et arrive à produire à un rythme intensif. "L'objectif que l'on parvient à atteindre actuellement est de 420 cercueils par jour", confie Emmanuel Garret, le directeur du site. "Nous fournissons environ mille sites en France, on a vu les livraisons augmenter dans le Grand-Est, maintenant, c'est la région parisienne".

Diminuer son offre pour assurer ses services

Pour distribuer autant d’unités quotidiennement, le siège d’OGF, situé à Paris, qui gère l'usine de Jussey et une autre plus petite à Reyrieux (Ain), a ouvert une cellule de crise. L’une des solutions trouvée pour gérer cette situation délicate, a été de réduire de façon conséquente la diversité de l'offre. L’entreprise a, ainsi, baissé les modèles disponibles de 15 différents à seulement quatre aujourd’hui : deux en chêne et deux en pin.

"Ce sont les plus vendus de notre gamme, ceux qui répondent à la demande la plus constante, cette simplification permet un flux plus régulier", explique Emmanuel Garret.

"On a l'avantage de fabriquer 100% français, ça nous permet une bonne réactivité, le bois est coupé dans un rayon de 50 km maximum". Une réactivité qui a un coût : ces quatre gammes de cercueils sont vendus entre 1 000 euros et 2 000 euros pièce, dans le commerce. Des difficultés de production, la société en a déjà rencontré dans le passé.

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De l’expérience pour réagir

À Jussey, OGF a dû faire face à une crise qui l’a également profondément touchée, rappelle Le Parisien. "Durant la canicule de 2009 par exemple, on avait dû répondre à une hausse des commandes très importante, plus qu'actuellement", se remémore le directeur du site. "A tel point que l'on avait dû demander à nos collaborateurs de revenir de leurs vacances pour reprendre le travail".

Dans la situation actuelle, l’entreprise arrive encore à répondre à la demande, mais ne prend pas à la légère le caractère imprévisible du coronavirus Covid-19. Des stocks sont en préparations en prévision d’un potentiel pic de la pandémie.

Cette qualité de service semble également attirer les personnalités.

Une entreprise convoitée

En effet, bon nombre de chanteurs, hommes politiques, ou encore journalistes, reposent désormais dans ces cercueils. Fini, donc, le temps des cercueils sur-mesure, créés uniquement pour des personnalités.

OGF a confectionné ceux du chanteur Carlos, des victimes de l'attentat de Charlie Hebdo, du prince Rainier, mais aussi de l’ancien président de la République, Jacques Chirac. Pour l'anecdote, le cercueil de l’ex-chef de l’Etat a été fabriqué en deux exemplaires : un pour pour les répétitions, l'autre pour la cérémonie officielle.