Les agriculteurs maintiennent la pression : le point sur les blocages prévus lundi
La colère des agriculteurs ne faiblit pas. Avec un mot d'ordre ? Un "siège" de la capitale. Neuf jours après le début du mouvement de colère des agriculteurs, les villes de Paris et Lyon sont menacées par d'importants blocus "pour une durée indéterminée" menés par les agriculteurs, point la chaîne France Info. Ils devraient s'organiser autour de huit points de blocage, selon des informations du Parisien.
"Tenir au moins jusqu’à jeudi"
À partir de 14 heures ce lundi 29 janvier, plusieurs autoroutes d'Île-de-France vont être bloquées par des tracteurs. La préfecture de police a ainsi appelé les Franciliens à "privilégier les transports en commun". À l'échelle de l'Hexagone, plusieurs routes continuent d'être barrées, d'autres grandes villes pourraient être à leur tour bloquées cette semaine.
Les agriculteurs ont finalisé, ce dimanche, l’organisation logistique en termes de nourritures, également." Nous pensons à tout et préparons avec minutie, poursuit Stéphane Sanchez, de la FNSEA. Nous ne laissons rien au hasard pour réaliser un vrai siège sur la durée." Objectif affiché : tenir au moins jusqu’à jeudi, date d’un Conseil européen extraordinaire auquel doit participer Emmanuel Macron.
"L’objectif n’est pas d’embêter la population "
L’abandon de la mise en jachère de 4 % de la surface agricole, réclamé par les paysans, pourrait y être négocié. Clément Torpier, le président des Jeunes Agriculteurs d’Île-de-France s'est exprimé sur BFM ce dimanche. "L’objectif n’est pas d’embêter la population mais d’avoir des réponses du gouvernement, qu’il aille plus loin dans les mesures déjà faites".
En réponse, des annonces du Premier ministre dans une exploitation agricole dimanche, des mesures sont attendues dans les prochains jours. Sa dernière intervention n'ayant pas convaincu. Une déception qui a donné lieu à l'annonce d'un siège de Paris ce lundi après-midi, qui sera "accompagné" par un très important dispositif policier.
15 000 forces de l'ordre mobilisées
À l'issue d'une cellule interministérielle de crise organisée avec le ministre de l'Agriculteur Marc Fesneau, le ministre de l'Intérieur a annoncé que 15 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés ce lundi. L'objectif de Gérald Darmanin : empêcher que les tracteurs entrent dans "Paris et les grandes villes" et les blocages du marché de Rungis et des aéroports franciliens. En début de soirée dimanche, des blindés de la gendarmerie avaient déjà pris place pour empêcher le blocage de leurs accès.
"La posture reste la même : les forces de l'ordre doivent agir avec grande modération", a-t-on aussi expliqué place Beauvau. Gérald Darmanin a également rappelé que les forces de l'ordre ne devaient intervenir qu'en dernier recours, notamment en cas d'atteintes à l'intégrité physique des personnes ou de dégradations des biens publics ou privés.
Vers le blocage d'autres grandes villes ?
Cette semaine qui arrive " sera décisive" et celle de "tous les dangers" a prévenu le président de la FNSEA Arnaud Rousseau. Hormis Paris, d'autres grandes villes de France pourraient être elles aussi bloquées. Les agriculteurs de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont ainsi décidé de bloquer la ville de Lyon ce lundi. Selon leur président Michel Joux, interrogé sur France 3, le mouvement des agriculteurs pourrait s'étendre dans toutes les plus grandes villes françaises, notamment Marseille, Toulouse ou encore Bordeaux.
À noter que les chauffeurs de taxi ont prévu des opérations escargot lundi matin dans de nombreuses villes de France, qui s'ajoutent aux blocages des agriculteurs.
Voici, ci-après, dans notre diaporama, la liste actualisée des axes bloqués ce lundi sur l'ensemble du territoire :
Auvergne Rhône-Alpes
Les agriculteurs de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes appellent à bloquer Lyon (Rhône) lundi dès 14 heures a appris franceinfo auprès du syndicat. Des tracteurs partiront notamment de Grenoble (Isère) et Villefranche (Rhône) pour rejoindre la capitale des Gaules. Le "mouvement s'annonce massif" et il doit "s'inscrire dans la durée", prévient le syndicat.
Dans un communiqué, la préfecture annonce une opération escargot des agriculteurs lundi à partir de 5 heures au départ des Monts du Lyonnais puis un blocage de l’A450. Des perturbations "sont à prévoir dès la première heure" lundi matin sur l’autoroute A450 au niveau du secteur d'Oullins-Pierre-Bénite. La préfecture "conseille aux usagers d’éviter d’emprunter l’A450 pour entrer dans l’agglomération lyonnaise, et de privilégier les entrées Sud". Les manifestants "seraient susceptibles par ailleurs d’emprunter l’A7 et l’A47 dans l’après-midi" et "une opération de blocage pourrait être organisée au niveau du péage de Saint-Quentin-Fallavier à partir de la matinée dans le deux sens", précise la préfecture.
Des agriculteurs devraient mener à partir lundi après-midi une opération de blocage au niveau du péage de Villefranche-sur-Saône-Limas sur l’autoroute A6 dans les deux sens. Une opération de blocage est prévue sur l’A47, dans les deux sens, à hauteur l’aire de repos du Gier à partir de la mi-journée.
En Isère, des blocages étaient toujours en cours lundi matin sur l'A480, l'A7, l'A48 et l'A43, indique la préfecture sur X.
Bourgogne-Franche-Comté
Un blocage est en cours ce lundi matin "au niveau de Cosne-Cours-sur-Loire", dans la Niève, rapporte la préfecture sur X, qui précise qu'"une déviation a été mise en place".
Bretagne
Dans le Finistère, sur les RN 165 et 164 sur les communes de Quimper et de Carhaix les blocages en cours "devraient rester en place" lundi précise la préfecture dans un communiqué. Des déviations sont mises en place. Un nouveau blocage est par ailleurs anticipé sur la RN12 à partir du milieu de journée, sur l'échangeur de Mescoden-St Eloi vers la D770 qui nécessitera une déviation du secteur (l'itinéraire et les horaires seront précisés).
Dans le Morbihan, la N165 (axe Brest Nantes) est coupée dans les deux sens de circulation à hauteur de La Roche-Bernard (56) pour une durée indéterminée. Les usagers sont invités à éviter le secteur et/ou différer leurs déplacements dans la mesure du possible.
Hauts-de-France
Dans le Pas-de-Calais, "un blocage de l’A16 pourrait en effet être observé lundi entre 9 heures et 17 heures dans les deux sens au niveau d’Etaples, Wailly-Beaucamp et Isques (27 kilomètres impactés)", indique la préfecture. Les usagers de la route sont appelés à la plus grande prudence et à éviter ce secteur. "Reportez vos déplacements dans les secteurs concernés et privilégiez les transports en commun", conseille la préfecture.
Dans l'Oise, les agriculteurs vont faire une boucle d’une centaine kilomètres dès 13 heures, dans le sud du département, a appris France Bleu Picardie auprès de la FDSEA. À noter les fermetures partielles de l’A16 et de l’A1. L’autoroute A16 reste fermée entre les échangeurs n°11 (L’Isle Adam) et n°16 (Hardivillers). Des itinéraires de contournement ont été mis en place. L’autoroute A1 sera fermée, à compter de 9 heures, entre les échangeurs n°11 (Ressons) et n° 6 avec la Francilienne.
Dans la Somme, il y a finalement deux points de blocage lundi matin, dans l'agglomération d'Amiens, rapporte France Bleu Picardie. Près de 35 tracteurs sont répartis depuis environ 4 heures dans la zone industrielle d’Amiens Nord et dans la zone d'activité commerciale des Bornes du Temps, à Saint-Sauveur. Ils sont positionnés devant ou tout près de deux centrales des supermarchés Auchan.
Dans un premier temps, la FDSEA avait informé la station de la levée des blocages, mais cette action a été décidée tard dimanche 28 janvier au soir. Elle est menée par des éleveurs, qui ne peuvent pas se déplacer en région parisienne. La FDSEA appelle en effet les agriculteurs à partir dès mardi, 3 heures, direction Paris, pour participer au "siège de la capitale".
Grand-Est
Dans la Marne, le syndicat Coordination rurale annonce une opération péage gratuit dès 9 heures, lundi, à la sortie de Sainte-Menehould. Mardi, La FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Marne ont prévu de mener des opérations de filtrage sur plusieurs ronds-points, à partir de 6 heures. Mercredi 31 janvier, les agriculteurs de la Marne participeront au "siège" de Paris, selon la FDSEA.
Île-de-France
Une opération escargot était en cours, lundi matin à 7h30, sur l'A13 vers Paris. "Un premier cortège est parti de l'aire de service de Morainvilliers sur l'A13 et se dirige vers la commune de Rocquencourt", précise le réseau Sytadin sur X.
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs du grand bassin parisien annoncent "un siège" de Paris dès lundi 14 heures et ce pour une durée indéterminée. "On va bloquer fermement toutes les autoroutes [[l'A1, l'A4, l'A5, l'A6, l'A12, l'A13 et l'A15] qui mènent à Paris", a annoncé sur franceinfo Cyrille Milard, président de la FDSEA 77 (Seine-et-Marne). Notre objectif "c'est de mettre la pression, de faire le siège, il n'est pas question d'entrer dans Paris, de bloquer Rungis, ce n'est pas notre leitmotiv, aller dans Paris pour nous ce n'est pas judicieux".
La préfecture de police de Paris, annonce "des difficultés de circulation". Elle "recommande aux Franciliens de privilégier les transports en commun".
Normandie
Les FDSEA de l'Eure et de la Seine-Maritime appellent à participer au "siège" de Paris dans les prochains jours, dès mardi pour les agriculteurs de l'Eure, rapporte France Bleu Normandie. Les barrages reprennent sur l'A13 dans l'Eure, entre Gaillon et Vernon, à partir de 9h30 lundi.
La FRSEA annonce un "blocage de l’usine Lactalis d’Isigny-Le-Buat (Sud-Manche) de lundi midi à mardi soir", rapporte France Bleu Cotentin. La Coordination rurale appelle à une mobilisation devant les magasins Leclerc du département tous les jours dès lundi de 10h à 16h pour faire pression sur le distributeur.