Après plus de 5 ans de travaux, la cathédrale la plus célèbre du monde va rouvrir ses portes au public. Dès le 8 décembre, elle sera à nouveau accessible aux visiteurs, mais pas dans n'importe quelles...
Très loin du concept de Questions pour un champion, Julien Lepers s'est investi depuis près d'un an dans un projet de jeu sur application, Bethewone. Elle propose un quizz toutes les deux minutes, mais aussi des compétitions en direct et plein d'autres concepts grâce auxquels les joueurs peuvent gagner de l'argent. Rencontre avec l'ancien animateur de France 3 et le créateur de ce nouveau jeu, Laurent Alexandre.
Planet : Depuis combien ce projet est en gestation ?
Laurent Alexandre : Cela fait très longtemps que j’ai eu cette idée, la première fois en 2001 avec l’arrivée des SMS plus. Après plusieurs années de propositions et de refus, je décide de mettre ça dans les cartons jusqu’à l’été 2014. Je suis avec mon fils en vacances qui regarde une émission de jeu à la télévision et là j’ai le déclic. Avec mon associé Yves Mérillon, on a alors l’idée saugrenue de créer une application, avec un animateur et des compétitions de quizz toutes les 20 minutes. C’est encore un échec mais on se décide pour quelque chose de résolument différent : une plateforme digitale qui permet de faire du quizz sans animateur, des émissions dans l’application et des émissions en direct où des candidats plateau jouent contre des joueurs en ligne. C’est ce que nous appelons aujourd’hui une plateforme de live-knowledgetainment.
Planet : Qu’est-ce qui a changé depuis le lancement de l’application en octobre ?
L.A : L’aspect programme TV ne fonctionnait pas, nous avons donc pris la décision de nous focaliser sur notre plateforme média. Cela nous a poussés à créer les e-quizz live shows présentés par Marlène et Stella, un format cuisine, un quizz sur la musique, et les e-terviews où Julien reçoit des invités avec un quizz. Il y a toujours une quotidienne tous les soirs mais mais ce dimanche 18 février sera une journée particulière avec huit programmes en direct. A 20h35, il y aura aussi une super cagnotte avec un joueur égal un euro, avec un plafond à 10 000 euros.
Julien Lepers : On peut se permettre plein de choses que l’on ne trouve pas d ans des émissions de télévision classiques et qui ont vieilli ou sont datées.
"Après l’arrêt de Questions pour un champion, c’est une période épouvantable"
Planet : C’est ce qui vous a poussé à travailler pour ce projet ?
J.L : Après l’arrêt de Questions pour un champion, c’est une période épouvantable pour moi. Je me dis à l’époque ‘’Mais qu’est-ce que tu vas faire ?’’ Les téléphones commencent à sonner et les propositions à arriver, mais toujours dans des jeux classiques. Sur ma table j’ai au moins sept ou huit projets. Mon fils arrive et j’en parle avec lui – j’aime bien l’impliquer et lui demander son avis. Il me dit : ‘’Mais pourquoi tu hésites, pourquoi ça te prend tellement de temps de choisir ?’’ Mais moi j’aime bien prendre le temps, ne serait-ce que par respect. Il me dit ‘’C’est celui-là papa, c’est Bethewone’’. Pourquoi ? Parce que c’était dans le numérique et surtout face à un écran autre que la télévision. Je ne voulais pas faire quelque chose de trop semblable. Je voulais me démarquer de tout ça. Avec Laurent Alexandre, il y avait une réelle envie des deux côtés. Pour moi c’est une révolution copernicienne totale, une nouvelle façon de travailler, surtout après 33 ans de France 3.
Planet : Laurent Alexandre aviez-vous pensé à Julien Lepers avant ?
L.A : Au moment où Julien quitte Questions pour un champion, immédiatement je me dis, c’est le mec qu’il me faut. Mon fils est à côté de moi, et il me dit ‘’papa, c’est sûr’’
Planet : Dans une précédente interview, vous aviez expliqué avoir été réticent au premier abord, pourquoi ?
J.L : Pour être complètement honnête, au début je n’y comprenais rien. Il m’a fallu faire un énorme travail d’assimilation. J’ai beaucoup énervé Laurent à lui poser trois fois la même question [ils rient], et moi aussi je me suis énervé parce que je n’y comprenais rien. Il a fallu du temps et surtout il ne faut pas oublier qu’un tel projet, c’est des gens qui se rencontrent alors qu’ils viennent de domaines très différents.
L.A : La réalité, c’est aussi que quand je vais le voir la première fois, j’ai simplement un power point à la main pour tout lui expliquer. Je n’avais pas d’image. Et comme disait Julien, c’est vrai que chacun a apporté ses connaissances.
Planet : C’est un projet qui peut paraître complexe, vous n’avez pas peur que cela vous desserve ?
L.A : Ce qui est complexe, c’est surtout de le faire. Un grand chef en cuisine, pour lui c’est complexe, mais pour les gens à la table, il suffit d’utiliser la fourchette et le couteau. Pour nous c’est complexe, notamment sur le point technique, nous sommes les seuls avec ce format, mais le joueur lui n’a besoin que de ses yeux et d’un index. Nous, on offre du cash et des points. Chaque jour une quotidienne avec 300 euros à gagner.
J.L : Il y a 900 compétitions par jour, sur de nombreux thèmes. Est-ce que les autres font ça, avec ce niveau-là ? Non.
"Je suis un animateur tout public"
Planet : On est encore sur un jeu de culture générale, cela vous tient à cœur Julien Lepers ?
J.L : Oui, depuis que je suis petit je suis curieux de tout. C’est peut-être ma force et ma faiblesse, mais je suis curieux de ce que font les gens, quel travail, d’où ils viennent. Je suis sans doute d’ailleurs aussi l’animateur français qui est le plus connu à l’étranger, grâce à TV5 Monde qui diffusait Questions pour un champion. Mais je suis ouvert à tout, j’essaye de voyager. Le mois prochain par exemple, je serai à Alger pour la journée de la francophonie. J’ai été invité par l’ambassadeur pour faire un quizz. Malgré tout ça, je n’ai encore jamais été premier sur Be The Wone [rires]
Planet : Justement vous ne pensez pas que vous êtes trop associé à un certain type d’émission ?
J.L : J’ai une force aussi, c’est que je suis un animateur tout public. Je suis aussi bien connu chez les jeunes que chez les moins jeunes, chez les classés aisées comme moins aisées, hommes, femmes… Peut-être que ma force a été de faire un programme fédérateur et rassembleur, à 18 heures on était à 2,2 millions de téléspectateurs à la fin. D’ailleurs c’est pour ça que je ne voulais pas partir.
Planet : Pour Bethewone, en octobre, vous aviez évoqué l’objectif de 50 000 inscrits, avez-vous réussi ?
L.A : On est très au-dessus du résultat, on est à plus de 150.000 joueurs uniques dans l’application. On est à plus de 65 000 joueurs par jour qui passent en moyenne 20 minutes sur l’application.
Planet : Est-ce que cela vous donne envie de vous investir dans d’autres projets liés au digital ?
J.L : Je suis très porté sur le business des start-ups. La vie m’a gâté, j’ai eu beaucoup de chance, j’ai eu des moyens et j’estime qu’à partir d’un moment ça ne sert à rien d’avoir six voitures ou cinq maisons. Quand tu as ce qu’il faut pour toi et ta famille, il faut redonner d’une façon ou d’une autre. Et Bethewone est une très belle start-up à vocation mondiale d’ailleurs. Ca me plait beaucoup, tout comme les autres start-ups avec lesquelles je travaille et notamment une start-up mondiale à propos de laquelle je n’en dirais pas plus…
"Là, je me sens nu"
Planet : Et justement sur ces ambitions mondiales ?
L.A : Nous sommes déjà bien présents dans le monde entier grâce au marché francophone mais nous allons lancer la version anglaise à la fin du mois de mars, dans son mode 24 sets et avec les live-shows. L’ambition, c’est de se lancer dans cinq autres langues avant fin 2018.
Planet : Pour l’instant, il n’y a pas de public, vous l’envisagez ?
L.A : Il y a un public, mais il n’est pas là physiquement. On ne l’envisage pas pour des raisons très simples : la sécurité. Faire venir du public ça induit des conditions d’accueil très lourdes. A termes, si les chaînes décident d’avoir ce type de programme à l’antenne, il n’y a aucun problème.
J.L : Pour moi c’est très frustrant, j’ai travaillé toute ma vie face à un public. Là, je me sens nu. Quand il n’y a personne j’ai l’impression d’avoir fait une erreur quelque part. Mais je comprends évidemment les exigences économiques de Bethewone.
Planet : Vous avez récemment participé au Meilleur Pâtissier célébrités, on ne vous connaissait pas ce talent ?
J.L : Oui ça y est, c’est enregistré. La pâtisserie ça m’a toujours plu, j’en fais de temps en temps chez moi. J’ai accepté ça parce que j’avais envie de m’améliorer et je n’ai pas été déçu. J’ai vécu une semaine dont je me souviendrai longtemps, avec notamment un fou rire… Cela faisait très longtemps que je n’avais pas ri comme ça. C’était un fou rire collectif. L’objectif de l’épreuve c’était de faire 24 tartelettes en deux heures, et il y a un candidat qui n’en a fait que deux, moi j’ai réussi à en faire six… On est parti dans un fou rire…