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Un homme de 39 ans est désormais le principal suspect dans l'incendie de la cathédrale de Nantes. Il s'agit d'un bénévole diocésain qui a été mis en examen dans la nuit du 25 au 26 juillet 2020 pour "dégradations, détériorations ou destruction du bien d'autrui par incendie". Pourquoi a-t-il été interpellé ? Le 18 juillet 2020, alors que de la fumée s'échappait encore de l'édifice, la brigade de la police judiciaire de Nantes a découvert un mail très étrange, rapporte Le Monde.
Dans ce message daté de la nuit du 17 au 18 juillet, cet homme de 39 ans racontait "ses problèmes personnels" et "écrivait sa rancœur auprès de différentes personnalités qui ne l'avaient pas assez soutenu, à ses yeux, dans ses démarches administratives", selon le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès. Ces écrits étaient d'ailleurs initialement destinés au diocèse et aux autorités administratives. Ce bénévole de nationalité rwandaise avait "toute la confiance" du recteur Hubert Champenois.
"Tout le monde a fermé les yeux sur mon état de santé fragilisé"
Il avait aussi une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette "OQTF me guettait sauvagement un peu partout", a-t-il rédigé dans son mail. Pierre Sennès ajoute également que l'homme de 39 ans "avait formulé des demandes de régularisation qui n'ont pas abouti". Il était catholique pratiquant et occupait une chambre dans un foyer nantais au sein de la communauté des franciscains.
Souffrant de problèmes de santé, il estimait que les personnes autour de lui ignoraient ses difficultés. "Tout le monde a fermé les yeux sur mon état de santé fragilisé (…) en plus de cette crise sanitaire qui s'y ajoute", déplore le Rwandais dans son courrier. Ces quelques déclarations ne suffisent pas à incriminer une personne. Toutefois, plusieurs détails ont poussé les enquêteurs à se pencher davantage sur son cas.
Le bénévole était chargé de fermer les portes de l'édifice
Le 17 juillet, au soir, ce bénévole était chargé de fermer les portes de la cathédrale de Nantes. Les enquêteurs ont alors décidé de l'interroger sur son emploi du temps. Ils n'ont pu le faire que le 19 juillet 2020 dans l'après-midi, faute d'interprète disponible. L'homme de 39 ans a été remis en liberté à 22 heures ce soir-là après leur avoir répondu.
"Le travail des experts venus du laboratoire central de la Préfecture de police de Paris a ensuite permis de mettre en évidence la présence de traces de produit inflammable. Ces éléments nous ont permis d'établir l'origine criminelle de l'incendie et de caractériser l'infraction pénale", explique le procureur de la République de Nantes au Monde. Les investigations se sont alors poursuivies pour déterminer si une silhouette ou un visage aurait pu être aperçu près du lieu du sinistre. Les enquêteurs ont fini par trouver...
Une caméra révèle le suspect
Filmé par une caméra de la ville, un homme est apparu à l'image, quinze minutes avant les premiers appels lancés aux pompiers à 7h45 le jour du drame. Le bénévole rwandais semblait alors être reconnu et s'est fait de nouveau interpeller dans la chambre de son foyer le 25 juillet 2020, précise Le Monde. Il a d'abord contesté les faits, mais a fini par avouer.
Il aurait mis le feu au niveau du grand orgue, du petit orgue et de l'armoire électrique, a-t-il expliqué devant le magistrat instructeur, dans la nuit du 18 au 19 juillet. Une description claire de ses actes qui contraste grandement avec ses motivations. Pierre Sennès les qualifie de "confuses" à ce stade des investigations. Une longue instruction s'annonce pour ce bénévole qui sera réentendu par le juge et sera aussi soumis à une expertise psychiatrique.