Retraite : les autres droits qu’il faut penser à liquider avant le départIstock
Vous vous apprêtez à partir à la retraite ? Assurez-vous d'avoir bien pensé à liquider l'intégralité de vos droits. Certains sont plus obscurs que d'autres. Explications.
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Pour l’heure, la question de la retraite se fait discrète. Cela ne saurait durer, à en croire un récent billet de l’éditorialiste économique François Lenglet, publié sur le site de RTL. Emmanuel Macron, explique-t-il dans les colonnes de nos confrères, s’apprêterait en effet à passer en force et pourrait bien réformer le modèle de solidarité inter-générations à la française. Objectif ? Sortir de la crise économique qui mine aujourd’hui le pays. Or, d’après le chef de l’Etat, cela ne saurait arriver sans un soupçon de réformes. De plus, le président risque de perdre en capital politique, le temps passant. Il faut donc se presser.

De quoi inquiéter de bien nombreux actifs qui, comme Planet a d’ores et déjà eu l’occasion de le souligner, pourraient être tentés de précipiter leur départ à la retraite. Le phénomène s’est déjà produit à l’occasion d’autres réformes de cet ordre, notamment en 2003 ou en 2010. Cette fois-ci, le président a renoncé à bouleverser la structure même du système de retraite. Il s’agit donc seulement de reporter l’âge légal de départ et d’encourager les Françaises ainsi que les Français à une activité plus soutenue. La manière d’acquérir ou de liquider ses droits ne changera pas.

Départ à la retraite : avez-vous pensé à votre CPF ?

Dès lors, cela signifie qu’il est encore possible de préparer sa cessation d’activité comme auparavant. Et puisqu’il est question d’anticiper les démarches à appréhender, une question se pose : quid de votre CPF ? Il regorge aussi de droits qui vous reviennent potentiellement.

Le compte personnel de formation est un dispositif de formation professionnelle en continue, rappelle l’économiste Philippe Crevel, qui permet aux travailleuses et aux travailleurs d’accumuler des droits à la formation en fonction du niveau de leur rémunération et de leurs cotisations. “Il peut être utilisé par toute personne en activité, en vue d’acquérir une compétence professionnelle, par exemple”, poursuit le directeur du Cercle de l’Epargne. Et quoi que l’on puisse en penser, cela concerne aussi les retraités. Explications.

Pouvez-vous récupérer les droits sur votre CPF après votre départ à la retraite ?

La première question que se poseront l’essentiel des anciens travailleurs ayant d’ores et déjà mis un terme à leur activité professionnelle est simple à appréhender : est-il possible de récupérer les droits sur ce compte pour gonfler ses revenus ou améliorer sa qualité de vie ? Malheureusement, non, tranche immédiatement Philippe Crevel. 

On ne peut pas mobiliser les droits recueillis sur un CPF, pas plus qu’on ne peut les utiliser, quand on est déjà à la retraite. Il n’est pas possible de créer de nouveaux droits après la cessation d’activité”, rappelle-t-il. A deux exceptions près : le cas du cumul emploi-retraite et celui de la retraite progressive. “Les retraités concernés peuvent profiter du CPF pour se former et c’est bien plus utile que ce que l’on pourrait penser. Mieux vaut liquider ses droits que de les perdre”, observe encore l’expert. Mais de quoi parle-t-il au juste ?

Pourquoi vous avez tout intérêt à liquider votre CPF avant le départ à la retraite

Il est toujours plus utile de liquider ses droits plutôt que de les perdre, estime Philippe Crevel. Mais à quoi bon se former avant de partir… à la retraite ? “En vérité, c’est l’occasion de se préparer et donc de faciliter son départ, notamment en apprenant une langue étrangère pour ceux qui souhaitent s’expatrier”, observe le spécialiste. “C’est aussi très utile pour toutes celles et ceux qui pourraient vouloir reprendre une activité professionnelle après leur départ à la retraite. Ils peuvent se former à la comptabilité par exemple, ce qui facilitera considérablement leur travail le moment venu”.

Attention toutefois, il n’est pas toujours possible de déduire ses heures de formations de ses heures de travail. “Tout dépend de l’accord convenu avec le salarié”, précise Philippe Crevel.