Retraite : les 3 sujets qui doivent encore être arbitrésIllustrationIstock
La réforme des retraites doit être mise en application, mais des sujets importants doivent encore être arbitrés. Décryptage.
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Malgré tous les efforts des syndicats et de l’opposition, rien n’aura pu empêcher la réforme des retraites d’être adoptée, puis promulguée par le président de la République, Emmanuel Macron. Alors que sa mise en application est désormais prévue le 1er septembre prochain, les Français se préparent à un relèvement de l’âge légal de la retraite de deux ans. Pour cela, ils peuvent, dès à présent, consulter le simulateur officiel, récemment mis à jour. En attendant cette échéance importante et tandis que l’exécutif souhaite avancer sur de nouvelles réformes, trois sujets importants restent toutefois à arbitrer. Nous faisons le point pour vous. 

Retraite : l’excédent de l’Agirc-Arrco en question

La réforme des retraites a beau être votée, il faut désormais la mettre en place et régler les derniers détails majeurs. Les salariés du privé, les fonctionnaires et les femmes sont donc aujourd’hui dans le viseur de ces mesures à préciser. Du côté de l’Agirc-Arrco, le régime complémentaire des salariés du privé, ce sont les imposants excédents financiers qui posent question. Avec 2,6 milliards d’euros en 2021 et plus de 5 milliards en 2022, les comptes de la complémentaire devraient rester dans le vert avec un surplus qui pourrait avoisiner les 1,7 milliard cette année.

Tandis que le dernier accord-cadre conclu en 2019 arrive à échéance cet automne, le calendrier semble parfait pour que les syndicats lancent différentes pistes à suivre. Parmi elles, la possible suppression du bonus-malus censé inciter les salariés à partir plus tard devrait être évoquée. Il risque également d’être question d’une hausse des pensions, ainsi que d’une baisse des cotisations.

Retraite : les fonctionnaires en difficulté

Du côté de la caisse des agents territoriaux et hospitaliers, les choses se passent moins bien. La CNRACL accumule, en effet, les pertes, notamment 4,5 milliards d’euros en trois ans. Son déficit devrait ainsi se creuser, cette année, avec un chiffre estimé à 2,8 milliards, d’après la Commission des comptes de la Sécurité sociale.

En cause ? L’augmentation du nombre de retraités de plus de 3% par an alors que celui des cotisants, évalué à 2,2 millions, reste stable depuis une décennie. Comme le rapporte Le Télégramme, la Cour des comptes est inquiète face à cette situation et une hausse des cotisations “largement insuffisante pour couvrir (celle) du déficit”. 

Retraite : les femmes en question

Enfin, les femmes sont également au cœur du débat, notamment les mères de famille et les veuves. Les “droits familiaux”, ainsi que la pension de réversion, devraient être témoins de changements spécifiques avec le budget 2024 de la Sécurité sociale, qui sera présenté en septembre.

Pour l’heure, l’exécutif n’a pas communiqué sur ce sujet délicat, fort de grands enjeux budgétaires, avec 20 milliards d’euros pour le premier et 37 milliards d’euros pour le second. Le gouvernement a évoqué une première possibilité en envisageant de transformer les trimestres accordés aux mères de famille en “bonification” dès le premier enfant.