La CSG risque d'augmenter si votre pension dépasse ce montant

Publié par Matthieu Chauvin
le 30/06/2025
le
3 minutes
Retraitée courrier
Les retraités sont la cible privilégiée des deux derniers gouvernements pour réduire la dette sans augmenter les impôts des actifs, notamment ceux des classes moyennes. Après la non revalorisation des pensions et la suppression de l'abattement de 10 %, c'est maintenant une hausse de la CSG qui est envisagée. Elle pénaliserait 5 millions d'assurés et grèverait leur pouvoir d'achat de plusieurs centaines d'euros.

La CSG sur votre pension de retraite pourrait bientôt augmenter de presque 1 point, nous apprend Le Journal du Net. Ce serait l'une des nouvelles pistes envisagées par le gouvernement pour tenter de réduire le déficit, avec dans le viseur la même population. Car il y en déjà eu plusieurs, l'une d'entre elles étant fatale au Premier ministre Michel Barnier à l'automne 2024, qui subira la censure de l'Assemblée dans la foulée. Il s'agissait alors de ne pas revaloriser toutes les pensions au 1er janvier 2025 mais en juillet, puis de le faire en deux fois à ces deux dates, la seconde revalorisation de l'été étant réduite pour les plus favorisés. Il a ensuite été question, sous François Bayrou, de supprimer l'abattement de 10 % dont bénéficient plus de 8 millions retraités imposables, avant récemment d'évoquer la fameuse "année blanche" en 2026, qui gèlerait toutes les dépenses publiques, y compris les revalorisations des pensions pendant 1 an (ce qui n'arrivera sans doute pas). Il y a aussi la proposition de recul de l'âge départ à 66,5 ans par le COR, le Conseil d'orientation des retraites. Et donc, désormais, la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée).

Hausse de la CSG : 5 millions de retraités impactés ?

D'après les chiffres de l'Insee datant de 2022, la France compte environ 17 millions de retraités. Si cette mesure était votée ou passait en force, 30 % d'entre eux, soit 5,1 millions, seraient impactés directement et pourraient perdre plusieurs centaines d'euros de pouvoir d'achat. Rappelons qu'il existe 4 taux de prélèvement de la CSG sur les pensions, qui dépendent du revenu fiscal de référence (RFR) de l'année N-2 (par exemple, en 2026, ce seront les revenus de 2024 qui seront taxés). Ils sont actuellement de  : 

  • 0 % (exonération totale) : si le RFR est inférieur à 12 817 euros annuels pour une personne seule, 19 660 euros pour un couple* ;
  • 3,8 % (taux réduit) : si le RFR est inférieur à 16 755 euros annuels pour une personne seule, 25 702 euros pour un couple ;
  • 6,6 % (taux médian) : si le RFR est inférieur à 26 002 euros annuels pour une personne seule, 38 886 euros pour un couple ;
  • 8,3 % (taux normal) : si le RFR est supérieur aux maximales du taux médian.

 

L'idée du gouvernement : faire passer le taux normal de prélèvement de la CSG de 8,3 % à 9,2 %, soit une hausse de 0,9 point.

*Sont aussi exonérés les bénéficiaires de l'Allocation de solidarité pour personnes âgées, de l'Allocation veuvage ou de l'Allocation supplémentaire d'invalidité.

Hausse de la CSG : plusieurs centaines d'euros en moins

Nos confrères ont réalisé deux simulations de l'impact financier qu'aurait cette augmentation de 0,9 point de la CSG sur les pensions déjà soumis au taux de 8,3 % : 

  • un retraité touchant une pension de 2 500 euros brut mensuels serait prélevé de 230 euros au lieu de 207,50 euros de CSG (+ 22,50 euros), ou 2 760 euros par an au lieu de 2 490 euros, soit une hausse de 270 euros (hausse qui équivaut à une baisse de revenus) ;
  • pour un couple de retraités touchant une pension de 3 800 euros brut mensuels, elle serait réduite de 34,20 euros, de 410,40 euros par an.

Certes, rien n'est encore décidé, mais avec une hausse des prix à la consommation de 0,9 % de mai à juin d'après l'Insee, qui devrait se poursuivre, le pouvoir des seniors pourrait prendre un sérieux coup.

 

 

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