Eric Dupond-Moretti : cet ami qui dérangeAFP
La nomination d'Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice fait débat. Robert Bourgi, client et ami du nouveau garde des Sceaux, risque de gêner sa nouvelle carrière politique...
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Le 6 juillet 2020, de nouveaux ministres ont été nommés au gouvernement Castex. À l'occasion de ce remaniement ministériel, Eric-Dupond Moretti a fait une entrée retentissante en politique. Avocat pénaliste de profession, il a pris la tête du ministère de la Justice à la surprise générale. Depuis sa prise de fonctions, le nouveau garde des Sceaux a été confronté à un grand nombre d'épreuves.

D'abord, les magistrats ont fortement décrié cette nomination, qu'ils qualifient de "guerre déclarée à la magistrature". L'avocat a également essuyé de nombreuses critiques des associations féministes après ses propos jugés misogynes à l'encontre des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Sa relation tumultueuse avec le Rassemblement National a refait surface quand Marine Le Pen a qualifié le ténor du barreau de "militant d'extrême gauche".  Enfin, il a également été hué par ses pairs lors de son premier discours à l'Assemblée nationale. Celui qui est connu pour son franc-parler et son éloquence incontestable s'est montré chétif et impressionné par cette première expérience en tant que ministre de la Justice.  Aujourd'hui, un nouvel obstacle vient obstruer sa réputation à la place Vendôme. Son nom ? Robert Bourgi… 

Robert Bourgi : qui est-il ? 

Robert Bourgi est un conseiller politique français. Il est également avocat, bien qu'il n'ait jamais plaidé. Spécialiste des questions africaines, il a été très proche de plusieurs dirigeants du continent comme Omar Bongo, ex-président du Gabon ou encore Laurent Gbagbo, ancien chef d'État ivoirien. Ami d'Eric Dupond-Moretti, cet homme controversé affiche de plus en plus sa proximité avec l'Acquitator depuis que celui-ci est devenu ministre. Un poids pour le garde des Sceaux qui se voit associé à cette personnalité déconcertante. 

Robert Bourgi : son avis sur la nomination du garde des Sceaux

Robert Bourgi n'a pas manqué de réagir à la nomination surprenante d'Eric Dupond-Moretti à l'hôtel Bourvallais. Le conseiller politique s'est exprimé sur LCI le mardi 7 juillet 2020, s'exclamant : "Lorsque j'ai vu sa nomination, je me suis dit 'qu'est-ce qui lui a pris à Macron d'appeler Dupond-Moretti !' Quand on le connaît, c'est un sacré défi. Je suis son ami, je le connais de l'intérieur, ça vaut la peine de le faire entrer dans un gouvernement, mais c'est un gros risque".

Des propos qui risquent de desservir la situation du ministre de la Justice, déjà engagé sur une pente très glissante. "On ne peut le classer ni à gauche ni à droite. Dupond-Moretti il est d'abord Dupond-Moretti, avec une colonne vertébrale et pas du caramel mou, il a des idées bien arrêtées et un projet pour la justice, il m'en a parlé très souvent", a poursuivi Robert Bourgi. Ce dernier connaît bien le nouveau ministre, puisqu'il a fait appel à ses services à plusieurs reprises. 

Robert Bourgi : client de Dupond-Moretti dans de multiples affaires

Si Robert Bourgi est connu, c'est surtout pour les nombreuses fois où il a dû comparaître devant les tribunaux. Selon L'Express il a étédésigné comme celui qui aurait offert 13 000 euros de costumes à François Fillon et aurait informé la presse de ce cadeau. Son objectif aurait alors été de mettre en péril ses chances à la présidentielle 2017. Un succès dont il se serait réjoui, affirmant fièrement avoir "niqué" François Fillon. 

Dans d'autres affaires, cet homme a été épaulé par Eric Dupond-Moretti . En 2017 notamment, il a été condamné pour avoir donné 7500 euros à l'UMP et la même somme à la Force républicaine, dépassant ainsi les plafonds prévus par la loi de 2013.

Robert Bourgi a également été le client du garde des Sceaux dans l'affaire des "mallettes africaines". En 2011, il a confié "avoir transporté des fonds africains pour le compte d'hommes politiques français", écrit France Bleu. L'affaire a été classée sans suite par le parquet de Paris. Une amitié qui ferait mieux d'être discrète pour ne pas desservir le nouveau ministre de la Justice…