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Patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux vient de succéder à Pierre Gattaz. Proche de Macron, ancien soldat, découvrez l'étonnant profil ce nouveau chef du Medef.
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Geoffroy Roux de Bézieux : son étrange relation avec Emmanuel Macron

Le nouveau patron des patrons connait le président de la République de longue date, comme l’indique Libération. Cela fait plus de dix ans qu’il l’a croisé pour la première fois. Leur première rencontre a eu lieu en 2007, dans le cadre de la commission Attali créée par Nicolas Sarkozy pour "libérer la croissance".

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Depuis, Geoffroy Roux de Bézieux, 56 ans, nourrit une certaine affection à l’égard du président de la république, qu’il décrit comme "un homme de réforme et de mouvement". Il s’est notamment réjouit de sa nomination au ministère de l’économie, en 2014, comme en témoigne son tweet du 26 août de la même année.

A la démission du futur président, il est interrogé par France Info. "Emmanuel Macron est plus en prise avec les changements du monde. Je pense qu’il fait le bon diagnostic, mais cela ne suffit pas", déclare-t-il. En plus d’être un soutien connu du président, Geoffroy Roux de Bézieux ferait aussi parti du "réseau Macron". "Le numéro deux Geoffroy Roux de Bézieux, lui voue une réelle sympathie", écrivait le temps au sujet de la relation qu’entretiennent les deux hommes.

Geoffroy Roux de Bézieux : membre de l’aristocratie française ?

Il a fait sienne les valeurs "héritées du vieux monde", explique Le Parisien. Geoffroy Roux de Bézieux descend de en droite ligne de l’aristocratie française puisque sa famille a été anoblie au XVIIIème siècle. Né dans les beaux quartiers de Neuilly, il a été élevé dans une famille que Le Point décrit comme "bourgeoise, éduquée, aimante et attentive".

Catholique pratiquant, père de quatre enfants, le nouveau patron des patrons a fait son service militaire au sein des commandos de marine. D’après le quotidien, il teindrait le "goût de l’armée" de son père, qui était légionnaire avant de devenir banquier. Têtu le décrit même comme "l'ennemi des droits LGBT +"

Aujourd’hui, il cultive un profil de sportif accompli. Entre la pratique de la boxe, du tennis, du vélo, de la natation ou du triathlon il serait, d’après Le Parisien, "rompu à la discipline du ‘marche ou crève’". Ses anciens camarades de l’Essec le décrivent comme "un peu brut de décoffrage". Certains n’hésitent pas à dire "un peu mâle dominant", bien qu’un troisième comparse nuance l’analyse. "Il est plus fin qu’il ne le laisse voir."

Geoffroy Roux de Bézieux : un "récidiviste" ?

C’est lui qui se décrit comme tel. Avant de succéder à Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bézieux était déjà un pilier du Medef depuis 5 ans. Il entend incarner un patronat moderne et transformer l’organisation.

"Serial-entrepreneur", le nouveau patron des patrons à créé plusieurs entreprises, toujours dans le domaine des nouvelles technologies. C’est en partie pour cela qu’il aime à se présenter comme un "récidiviste".

En 1996, il se lance dans l’entrepreneuriat et monte The Phone House, une chaîne de magasins spécialisée dans la téléphonie mobile, rapporte Capital. En 2000, il se sépare de l’entreprise qu’il vend à un fonds britannique. En 2004, il crée sa deuxième société, Omea Telecom, laquelle sera également revendue une décennie ensuite à Numericable…

Cela étant, il n’y a pas dans que dans la création d’entreprise que Geoffroy Roux de Bézieux récidive : à plusieurs reprises il a brigué la tête du Medef, sans parvenir à la remporter avant mardi dernier.

Geoffroy Roux de Bézieux : il a rencontré son épouse à l’Essec

C’est durant ses études que Geoffroy Roux de Bézieux rencontre sa future épouse. Depuis, ils se sont mariés et ont eu quatre enfants, dont l’aîné est major de promotion de l’Ecole polytechnique, indique Le Parisien.

Depuis ses 15 ans, Sabine Roux de Bézieux s’engage pour les autres. Elle a commencé par s’occuper des personnes âgées à l’adolescence, avant de se préoccuper des "artistes en déshérence à 25 ans", précise sa biographie officielle sur le site de Fondation de France, qui la dépeint comme une "philanthrope déterminée". A 35 ans, elle s’est engagée pour la fondation d’entreprise de son employeur avant de le faire, à 40 ans, pour la sienne.

Comme son époux elle pratique de nombreux sports : marathons, triathlon, aviation, saut en parachute… Avec lui, elle a d’ailleurs créé la Fondation Araok – "en avant !", en Breton qui vise à épauler "les plus démunis" pour les aider "à se tourner vers l’avenir". "Elle soutient ainsi chaque année une dizaine d’associations de terrain, principalement en France et avec une prédilection certaine pour les jeunes", rapporte Fondation de France.

"Faire confiance en la nature humaine et donner à chacun les moyens de tracer son propre chemin, ce serait notre ambition", explique Sabine Roux de Bézieux dont le rêve est de parvenir à changer la société à l’aide d’"histoires de philanthropes, de bénévoles sur le terrain".

Geoffroy Roux de Bézieux : il ne connaît pas le montant du Smic...

Très récemment Geoffroy Roux de Bézieux a essuyé une volée de bois vert. Candidat à la succession de Pierre Gattaz, il est interrogé sur le montant mensuel du Smic, au micro de RTL… Et se trompe. Il estime son montant à 1280 euros net, contre 1153 euros en moyenne, soit plus de 100 euros de différence. "Le problème c’est le poids des charges sociales", insiste-t-il.

Selon un DRH de grand groupe qui s’est exprimé dans les colonnes du Monde, "Roux de Bézieux n’est pas vraiment dans le dialogue social". C’est également l’analyse de Patrick Martin, président du Medef Rhône-Alpes, cité par Cnews. "Son défaut, c’est le social, mais on veillera à ce qu’il ait aussi cette dimension."

Et si le social l’intéresse si peu c’est parce qu’à ses yeux il faut "continuer le combat pour la compétitivité" des entreprises, comme le rappelle l’Humanité. "Les Français savent que demain c’est nous les entrepreneurs qui allons changer le monde", estimait-il le jour de son élection. En conséquence, il exige une "baisse des charges" qui "pèsent lourdement" sur les entreprises selon lui. Il milite également pour la "poursuite de la simplification du Code du travail" et la "baisse du coût du travail"…