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L'Assemblée nationale a récemment été le cadre d'une violente dispute entre un député et un ministre. En cause ? Les violences policières qu'aurait subies l'élu de la République…

Gros clash à l’Assemblée nationale : la charge de Loïc Prud’homme

Présent à Bordeaux lors de la manifestation du 2 mars 2019, le député La France Insoumise (LFI) Loïc Prud’homme dit avoir été "matraqué" par les forces de police chargées de la dispersion des manifestants. Et ce en dépit du fait qu’il se soit présenté en tant que député, exhibant sa carte, rappelle 20 minutes. Après avoir publié une vidéo appuyant son propos sur Twitter, l’élu a profité des questions au gouvernement pour interpeller le ministre de l’Intérieur, le 5 mars.

"Ceci est révélateur de la dérive autoritaire de votre gouvernement. Chaque samedi, de plus en plus de citoyens et citoyennes pacifiques sont frappés, mutilés, mis en garde à vue avec une doctrine de maintien de l’ordre qui ne fait qu’exacerber la violence", a commencé le député, rapporte LCI, avant d’être applaudi par les membres de son groupe.

"De fait, vous utilisez la police et la justice pour réprimer toute contestation sociale", a-t-il ajouté, non sans attaquer ensuite le préfet de Gironde, dont il estime qu’il "cautionne le matraquage d’un élu de la République" et qu’il souhaite voir relevé de ses fonctions. Avant de poursuivre : "Dois-je maintenant me cacher pour éviter la répression politique et l’arbitraire ?"

Gros clash à l’Assemblée nationale : Christophe Castaner implacable ?

Autant de propos et de questions qui n’ont que peu plu au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Si l’ancien porte-parole du gouvernement a, un temps, joué les affables et dit son émotion en constatant la blessure de Loïc Prud’homme, il a très vite accusé le député d’avoir "provoqué" les forces de l’ordre. Non sans contester point par point son récit.

Quand l’élu de la République avait dit "quitter tranquillement" la manifestation, Christophe Castaner l’accuse d’être revenu "par deux fois" vers les forces de sécurité. Quant au fait que le député ait décliné son identité, le ministre ne le nie pas. En revanche, il pointe du doigt le fait qu’elle n’ait pas été reconnue. "Vous devez vous en souvenir puisqu’un policier vous a répondu ‘moi aussi je suis flic’", a-t-il expliqué.

"Il me semble que ce n’est la place d’un député que d’être dans un lieu interdit pour une manifestation, et que ça n’est pas l’attitude d’un député que de se retourner, de provoquer, de baisser le boucler de protection des forces de l’ordre", a ensuite asséné le ministre. Non sans rappeler, également, le dépôt d’une plainte pour permettre "à celles et eux qui seraient mis en cause de pouvoir produire l’ensemble des images qu’ils ont à leur disposition et de voir aussi une réalité un peu différente".

Sans surprise, la réponse formulée par Christophe Castaner a provoqué l’indignation de l’intégralité du groupe Insoumis, qui a préféré quitter l’hémicycle, indique Le Monde.