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Vingt assistants parlementaires du FN au Parlement européen sont visés par une procédure pour une fraude qui s'élèverait à 7,5 millions d'euros. 

Ce lundi, les instances du Parlement européen ont saisi l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) des cas de 20 assistants FN suspectés d'escroquerie. Selon une information révélée par Le Monde, confirmée depuis par une source parlementaire, le préjudice pour l'institution s'élèverait à 7,5 millions d'euros.

Des assistants aux abonnés absents

Selon Martin Schulz, le président de l'institution qui a lui-même saisi l'OLAF, les irrégularités financières concerneraient les salaires perçus par les assistants. En effet, 20 d'entre eux perçoivent des salaires pris en compte par le budget européen, alors qu'ils sont inscrits sur l'organigramme du parti frontiste. Quel est le problème ? S'ils apparaissent sur une telle liste, il semblerait qu'ils exercent des fonctions à responsabilités au sein du FN, alors qu'ils "doivent nécessairement et directement travailler à l'exercice du mandat parlementaire des députés européens", a affirmé le Parlement. Parmi ces assistants "fortement suspectés de ne jamais travailler sur le front européen", comme l'écrit Le Monde, l'un toucherait par exemple 10 535 euros mensuels. Le total de la fraude s'élèverait à 7,5 millions d'euros.

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Christiane Taubira avertie

En plus de saisir l'OLAF, Martin Schulz a adressé un courrier à Christiane Taubira, la ministre de la Justice. La prévenant de son initiative, le président du Parlement européen a transmis des données qui pourraient permettre une saisie du dossier par la justice française. En effet, au-delà d'une fraude envers l'institution européenne, un second volet pourrait être découvert : le financement illicite du parti de Marine Le Pen. Il est possible que les salaires aient servi "directement ou indirectement à financer des contrats établis avec des groupes politiques du Parlement ou des partis politiques", a déclaré le Parlement de Strasbourg.

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Marine Le Pen invoque la théorie du complot

Une "affaire bidon", a rétorqué Florian Philippot, le vice-président du parti d'extrême droite. "Dans le fond, Schulz a raison... Nos assistants ne travaillent pas pour l'Union européenne mais contre elle !", a-t-il indiqué sur Twitter. De son côté, la patronne du FN en a appelé au complot, en voyant dans cette affaire une stratégie orchestrée par Manuel Valls et ses amis socialistes. Marine Le Pen a d'ailleurs affirmé qu'une "plainte pour dénonciation calomnieuse" serait déposée. 

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