Colère des agriculteurs : l'Elysée parviendra-t-il à rattraper son faux pas ?AFP
En laissant filtrer une information sur une invitation du mouvement Les Soulèvements de la Terre au débat organisé au Salon de l'Agriculture, Le chef de l'Etat a attisé la colère des agriculteurs. Le rétropédalage consécutif à cette "erreur" de communication ne semble pas avoir suffi à calmer le jeu.
Sommaire

Un erreur de communication qui risque de coûter cher ? Peu avant l'ouverture d'un 60e Salon de l'Agriculture  ce samedi, un événément qui s'annonce des plus tendus, l'Elysée a tenu a laissé filtrer le nom des invités au grand "débat" voulu par le chef de l'Etat. Parmi ceux-ci auraient figuré non seulement des exploitants agricoles, des syndicats ou des représentants de la grande distribution, mais aussi les Soulèvements de la Terre

Un groupement qui créé la discorde

Ce mouvement écologiste composite cible régulièrement des installations jugées néfastes pour l'environnement tels que les mégabassines ou un site du producteur de pesticides Monsanto. En raison de certaines actions "coup de poing", ce groupement se trouve dans le collimateur du ministère de l'Intérieur qui avait souhaité le dissoudre, avant de voire cette décision retoquée par le conseil d'Etat en novembre 2023. 

Ayant eu vent de cette supposée invitation, dès jeudi soir, le patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a exprimé son vif mécontentement dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter):

 

Arnaud Gaillot, le président d'un autre syndicat, les Jeunes Agriculteurs, a émis un avis similaire sur le réseau social: 

Face à la bronca chez les agriculteurs, la cellule de communication de l'Elysée a tenté de calmer la situation. 

L'Elysée concède une "erreur"

Quelques heures plus tard, dans la soirée du 22 février, l'Elysée aurait, fait savoir, rapporte Le Point que les Soulèvements de la Terre n'étaient finalement plus invités au débat voulu par Emmanuel Macron "pour garantir la sérénité des débats".

Le lendemain, vendredi 23 février, l'Elysée a publié sur "X" un communiqué pour démentir toute intention d'inviter les Soulèvements de la Terre. "Les invitations, travaillées avec l’organisation du salon, concernent les agriculteurs, les syndicats agricoles, les industries agroalimentaires, les distributeurs et les associations environnementales représentées dans les instances.(...) Dans ce cadre, les « Soulèvements de la Terre » n’ont été ni conviés ni contactés. Il s’agit d’une erreur faite lors de l’entretien avec la presse en amont de l’événement.", est-il écrit dans cette "clarification". 

La FNSEA refuse toujours le débat

Peine perdue, le représentant du principal syndicat d'agriculteurs a confirmé vendredi 23 son refus de participer à cettre rencontre. Censée, réunir  "l’ensemble des acteurs du monde agricole"  afin d' "esquisser l’avenir" de la filière, selon des propos rapportés par l'AFP, cette rencontre prend pour modèle les débats organisés pendant la crise des gilets jaunes

Pendant ce temps, les agriculteurs maintiennent la pression sur le gouvernement. Ils souhaitent obtenir davantage de mesures pour simplifier les démarches administratives, soutenir leur pouvoir d'achat et limiter les exigences environnementale. Des opérations escargots ont ainsi été menées à Paris à la veille de l'ouverture du Salon International de l'Agriculture dans le XVe arrondissement.

Les services de sécurité se prépareraient à de possibles actions au sein même du Salon, qui accueille traditionnellement les responsables politiques, et attend la visite du chef de l'Etat. 

"Plusieurs actions" en préparation au Salon de l'Agriculture? 

D'après BFMTV, qui cite une note des renseignements, "plusieurs actions" seraient en préparation pour cet événement où les responsables politiques se rendent chaque année. Les services de sécurité intérieure se prépareraient à un risque "d'initiative individuelle". 

Les agriculteurs ont déjà remporté quelques victoires après une série de mobilisations spectaculaires an janvier 2024, notamment des concessions sur la hausse initialement prévue du gazole non routier et la suspension provisoire d'un plan de réduction des pesticides (Ecophyto).