Ce jeudi 10 octobre, les coaccusés de Dominique Pelicot ont donné leur version des faits, des justifications ubuesques pour certains.
Les éléments s’accumulent. Dans son édition parue ce mercredi, Le Canard Enchaîné a publié des extraits du compromis de vente des bureaux acquis par la société Saca. Cette SCI a pour propriétaire Sandrine Doucen, compagne du nouveau ministre de la Cohésion des territoires. Or, sur ce document, c’est bien le nom de Richard Ferrand qui apparaît dans la case acquéreur et non celui de l’avocate, comme l’avait déjà révélé Le Parisien mardi.
Richard Ferrand a signé le compromis de vente des bureaux que les Mutuelles, dont il était le directeur général, allait louer à la SCI qui n’existait pas encore et n’était pas propriétaire des locaux. Le contenu de ce document, long de 16 pages et repris par L'Obs, montre également qu’aucun dépôt de garantie n’a été versé lors de la signature. Une clause qui aurait permis à Richard Ferrand de ne pas s’engager financièrement et d’être à l’abri si jamais les Mutuelles décidaient de ne pas accepter l’offre de location de cette SCI.
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"On m'a dit qu'il fallait signer un acte pour bloquer la vente."
Sur France Inter, mercredi matin, Richard Ferrand a expliqué qu’il avait signé ce compromis même s’il n’allait pas être le propriétaire à terme, comme une assurance auprès du vendeur. "En 2010, le 23 décembre, ma compagne était en vacances, il fallait bloquer l'affaire. On m'a dit qu'il fallait signer un acte pour bloquer la vente. Je le fais par précaution, je fais préciser que les Mutuelles ne sont pas engagées dans cet achat", a-t-il déclaré. Le document comprenait une condition suspensive sur un bail commercial signé entre la SCI, devant substituer le ministre, et les Mutuelles de Bretagne, qui permettait à Richard Ferrand de disparaître de la transaction.
Alors que beaucoup le demandent, Richard Ferrand n’a pas l’intention de démissionner. L’exécutif lui a par ailleurs apporté son soutien. Invité du 20 heures de France 2, le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé qu’il pouvait rester au gouvernement. Candidat à sa réélection dans sa circonscription du Finistère pour les élections législatives, Richard Ferrand pourrait cependant voir son portefeuille remis en question en cas de défaite.
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