D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
- 1 - Antoine de Maximy : "Si un jour ça dérapait, qui pourrait même savoir ce qui m'est arrivé ?"
- 2 - Antoine de Maximy : "Je suis un chasseur : j'attrape les choses qui se passent"
- 3 - Antoine de Maximy : "J'avais peur de tomber sur des stars capricieuses"
- 4 - Antoine de Maximy : "Mes idées sont trop barrées"
J'irai mourir dans les Carpates, première fiction d'Antoine de Maximy sort sur grand écran le mercredi 16 septembre 2020. Cela fait seize ans que l'animateur de J'irai dormir chez vous parcourt le monde entier. Lors de ses escapades, il compte sur l'hospitalité des habitants pour dormir, manger, visiter les environs… Pour son long-métrage, il s'inspire de ses aventures pour imaginer ce qui se passerait si un tournage dérapait. Dans ce thriller, c'est Agnès, monteuse de l'émission, qui tente de réunir les preuves nécessaires pour retrouver Antoine de Maximy, disparu en Roumanie. Tournage, direction d'acteurs et projets futurs... À l'occasion de la sortie de son film, le célèbre animateur français répond aux questions de Planet.
Antoine de Maximy : "Si un jour ça dérapait, qui pourrait même savoir ce qui m'est arrivé ?"
Planet. Vous êtes actuellement en tournée pour présenter J'irai mourir dans les Carpates. Comment cela se passe-t-il ?
Antoine de Maximy. Plus que bien. Quand tu fais un film, tu ne sais jamais trop comment les gens vont réagir. J'avais des incertitudes, et maintenant je peux dire que je suis très content. J'ai fait absolument toute la France, 8 000 kilomètres en tout. C'est une grosse tournée mais tout roule.
Planet. Comment est née votre envie de faire ce film ?
Antoine de Maximy. Je me rendais régulièrement compte qu'il y avait des moments tendus dans mon émission J'irai dormir chez vous. Si un jour ça dérapait, qui pourrait même savoir ce qui m'est arrivé ? C'est ce qui m'a donné l'idée de faire une fiction qui raconterait cette histoire.
Au delà de ça, je me suis rendu compte en écrivant qu'avoir inventé cette émission me permettait d'écrire une histoire que l'on n'aurait pas pu écrire avant. Avec ces prises de vues, un mec qui se ballade avec trois caméras… C'est ce qui m'intéressait vraiment : écrire quelque chose d'original. C'était ma seule chance d'y arriver.
Antoine de Maximy : "Je suis un chasseur : j'attrape les choses qui se passent"
Planet. Vous avez l'habitude des tournages mais J'irai mourir dans les Carpates est votre première fiction. Quelle est la différence entre tourner un documentaire et une fiction ?
Antoine de Maximy. Ce n'est pas du tout pareil : la démarche intellectuelle n'a rien à voir. Dans l'émission, je suis un chasseur : j'attrape les choses qui se passent, je dois être disponible et prêt à réagir, m'adapter en permanence… Dans le film J'irai mourir dans les Carpates, c'est plus que l'inverse. J'imagine, j'écris, je construis, je mets en scène et seulement après je commence à filmer. Ça n'a plus rien à voir.
Planet. Qu'est-ce que cela change quant à la préparation du tournage ?
Antoine de Maximy. Dans un cas, il n'y a aucune préparation du tournage. Je peux me tromper de pays : ce sera pareil. Si je devais partir en Chine et que j'atterris en Espagne, je fais quand même un épisode. Peu importe si je me trompe d'avion ! Dans un film, il y a des mois de préparation, c'est tout un boulot que je ne soupçonnais pas. Beaucoup de gens me questionnent pour savoir ce que je veux, c'était difficile pour moi qui n'avais pas l'habitude de faire les choses en amont.
Planet. Si vous deviez absolument choisir entre les deux : fiction ou un documentaire ?
Antoine de Maximy. Là, comme ça, je choisirais les fictions. Je n'en ai presque jamais fait, j'ai plein de choses à apprendre ! Oui, je dirais fiction. Mais c'est tellement différent que je continuerais les deux si je le pouvais... Je fais partie des gens qui aiment avoir tout.
Antoine de Maximy : "J'avais peur de tomber sur des stars capricieuses"
Planet. Votre film comporte de grandes têtes d'affiches. Vous certes, mais aussi Alice Pol et Max Boublil. Comment s'est déroulée la direction d'acteurs ?
Antoine de Maximy. Ca s'est super bien passé. D'abord, j'avais fait le making-off d'un film qui s'appelle Elle s'appelait Sarah avec Kristin Scott Thomas. Cela m'a permis d'apprendre plein de choses qui ne s'apprennent dans aucune école, dont l'atmosphère d'un tournage. Ensuite, j'ai fait un stage de direction d'acteurs qui m'a appris à diriger les comédiens. Je me suis rendu compte que le principal écueil est le manque de communication limpide. Il faut rassurer ses comédiens, qu'ils aient confiance en toi et sentent que tu sais ce que tu veux. Un comédien qui ne sait pas sur quel pied danser va être mauvais… Il doit savoir où il est, qu'il se sente bien.
Pour J'irai mourir dans les Carpates, mes acteurs ont été géniaux. J'avais peur de tomber sur des stars capricieuses mais non, ce sont des gens normaux et sympathiques. Je suis très content du résultat.
Comment avez-vous assumé à la fois les rôles de réalisateur et d'acteur ?
Antoine de Maximy. Je n'étais pas un acteur comme l'était Alice ou Max car je ne rentrais pas dans le personnage de quelqu'un d'autre. C'est une façon de jouer la comédie particulière, plus facile selon moi. J'ai été pris de court une fois ou deux car je donnais l'action en tant que réalisateur et je n'avais pas le temps de rentrer dans mon personnage. Maintenant, on ne m'y reprendra plus ! J'ai sûrement plein de défauts, mais j'ai une grande qualité : j'apprends. J'ai été viré du lycée à 17 ans et j'ai appris toute ma vie, seul. Quand tu commences jeune, tu ne t'arrêtes jamais.
Planet. Comment avez-vous financé votre film ?
Antoine de Maximy. Le financement participatif a ramené 12% du budget, ce qui a rassuré les professionnels du cinéma. C'était un peu une étude de marché : si tu vois 7 000 personnes qui mettent même cinq euros sur un film qui n'existe pas encore, cela veut bien dire que le public est là.
Antoine de Maximy : "Mes idées sont trop barrées"
Planet. Quels sont vos futurs projets ?
Antoine de Maximy. Si J'irai mourir dans les Carpates fonctionne, j'aimerais tourner d'autres fictions. Attention, je le ferais seulement si je trouve des idées qui sortent suffisamment de l'ordinaire ! Pour l'instant, mes idées sont trop barrées. J'ai un projet de film trop original… Le scénario est tellement déjanté que c'est un peu risqué.
Planet. Quels sont les impacts du Covid-19 sur votre émission J'irai dormir chez vous ?
Antoine de Maximy. En ce qui concerne l'émission, la crise sanitaire a totalement arrêté J'irai dormir chez vous. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de partir maintenant. On verra un peu plus tard, quand les choses s'arrangeront. Pour l'instant, rien n'est prévu et je ne suis de toute façon pas disponible avant quelques mois.