Orages en montagne : les 8 gestes à adopter pour y faire face
Cumulonimbus sombre, phénomènes électriques (tonnerre, éclairs, foudre) et souvent fortes précipitations : chaque année, le territoire français subit 450 000 orages et une centaine de personnes sont foudroyées. Dans ce tableau, le milieu montagnard paie un fort tribut. En effet, sur la décennie 2010-2020, 28 des 215 victimes de la foudre étaient des pratiquants d'activités de montagne. Soit la deuxième catégorie à risque, devant la baignade, le vélo ou la chasse, comme le révèle Le Figaro.
Les causes de cette exposition particulière sont simples. C’est la force accrue des phénomènes météorologiques en montagne, la proximité avec les sommets qui attirent la foudre et qui, par conséquent constituent certaines difficultés pour s'en protéger. Par ailleurs, en montagne, le danger d'être foudroyé s'accompagne du risque d'hypothermie et des chutes de pierres.
Avant tout, il vaut mieux les éviter, surtout en montagne
En montagne, le foudroiement direct tombe sur les crêtes, il faut donc s'en éloigner rapidement tout en respectant une allure de sécurité pour éviter toute blessure. Vous aurez préalablement rangé vos bâtons de marche pour qu'ils ne dépassent pas votre tête. Si oui, c'est déjà un bon geste de survie. Par ailleurs, le foudroiement d'un individu pouvant se propager une autre personne, il est conseillé de vous écarter les uns des autres de 3 mètres minimum.
Comment, alors, éviter les dangers induit par les orages en montagne ? Voici les 8 gestes à privilégier pour y faire face, présentés dans notre diaporama ci-dessous.
Se renseigner sur la météo
Les sources d'information météorologiques ne manquent pas, depuis les sites et applications dédiées, jusqu'aux bulletins météo locaux, en passant par les cartes de vigilance de Météo France. Dès trois jours avant le début de la sortie, vous pouvez ainsi anticiper la venue d'une perturbation atmosphérique, son intensité et son altitude.
Partir tôt
Si la possibilité d'orages matinaux n'est pas à exclure, la majorité des orages en montagne sont d'évolution diurne, c'est-à-dire survenant lorsque l'air au niveau du sol, chauffé par le soleil, s'élève, se refroidit et se condense. Que vous soyez randonneur, alpiniste, parapentiste, vttiste ou trekkeur, commencer et terminer votre activité tôt vous permettra d'éviter la plupart des orages.
Analyser l’environnement
Si la journée se prolonge en altitude, sachez prendre un moment pour observer les conditions et déceler les signes avant-coureurs d'un orage : la formation de cumulonimbus (dont les bords sont très marqués), l'augmentation de la vitesse du vent, la baisse de la température, et, bien sûr, les grondements de tonnerre. Perdez alors de l'altitude et cherchez un abri sans attendre, car l'évolution peut être très rapide.
S'éloigner des sommets et des points d’eau
En plaine comme en montagne, la foudre emprunte le plus court chemin jusqu'au sol. Les arbres isolés, sommets et amas rocheux sont donc des cibles de choix, dont il faut s'éloigner d'au moins 30 mètres pour ne pas risquer d'être touché indirectement par la décharge électrique. Lacs et ruisseaux sont également dangereux, car l'eau conduit l'électricité.
S'abriter
Les abris naturels sont rares en montagne, qui plus est à partir de 2500 m. Il faut composer avec le terrain pour se protéger de l'averse et de la foudre : grottes, cavités situées sous les surplombs et gros rochers (en gardant une distance d'1m50 avec la paroi), vallons forestiers, voire trou dans la neige… L'idée est de ne pas constituer soi-même un point haut que l'éclair pourrait toucher.
S’espacer
Si vous évoluez en groupe, écartez-vous les uns les autres d'une dizaine de mètres pour éviter que la décharge électrique ne se propage à l'ensemble de l'équipe. Cela ne vaut bien sûr que si un nombre suffisant d'abris est disponible.
Limiter l’impact
Une fois l'abri trouvé, éloignez de vous tous les objets métalliques (bâtons de marche, piolets, mousquetons…) qui peuvent être conducteurs, en les plaçant à plat sur le sol. Gardez en tête leur emplacement, car en aurez besoin pour la descente. Adoptez ensuite une position accroupie, les genoux contre la poitrine, les pieds rapprochés (pour réduire la tension de pas), et avec le moins de contact possible avec le sol.