Météo : un été 2023 "chaud et orageux", pire qu'en 2022 ?Istock
INTERVIEW. Après 31 jours sans pluie, l'été 2023 s'annonce d'ores et déjà pire que celui de l'année dernière. Chaleur, sécheresse, orages... On fait le point sur les premières prévisions avec le météorologue Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo.
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31 jours consécutifs sans pluie. Ce triste record vient d’être annoncé par Météo France ce mardi 21 février et, si certains se réjouissent du soleil et du temps sec, cette tendance est en réalité très inquiétante. Le pays est en déficit pluviométrique depuis plusieurs semaines et, si quelques gouttes de pluie ont pu être aperçues dans certaines régions, elles n’ont pas suffi à combler l’écart toujours très important. C’est du "jamais vu durant un hiver météorologique", s'inquiète de son côté l'institut.

Météo : un record depuis 1989

Si les mois de septembre à janvier ont été relativement proches des normales en ce qui concerne la pluie, ce mois de février "est marqué par un manque de pluie extrêmement prononcé", précise Météo France. Le dernier record de ce genre datait de l’année 1989 et il était alors de 22 jours sans pluie, bien en dessous de ce qu’on vit actuellement, explique l’institut, ajoutant : "L’hiver permet habituellement aux sols de se gorger d’humidité, aux nappes souterraines et rivières de retrouver leurs niveaux habituels. C’est ce qu’on appelle la ‘période de recharge’, de septembre à mars. Cette période est cruciale pour que les stocks d’eau se reconstituent".

Interrogé par Planet, le météorologue Patrick Marlière, directeur d’Agate Météo, explique : "C’est depuis la mi-janvier qu’on est en déficit pluviométrique sur l’ensemble du territoire". Une situation qui pourrait perdurer dans les prochains mois, à en croire les modèles de prévisions, que nous dévoile le spécialiste. "La tendance saisonnière remet au goût du jour ce déficit pluviométrique et les mois à venir sont assez inquiétants", ajoute le spécialiste. À quoi faut-il s’attendre dans les prochaines semaines et les mois à venir ?

Météo : les prévisions pour le printemps et l’été

De la pluie, de la douceur, des giboulées ? Voici à quoi s’attendre au printemps du côté de la météo :

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  • Pour le mois de mars : "Il y aura un petit peu de giboulées, mais pas grand-chose".
  • Pour le mois d’avril : "On s’attend de nouveau à de hautes pressions, avec un déficit pluviométrique qui accentuera le phénomène de sécheresse"
  • Pour les mois de mai et de juin : "On prévoit des activités orageuses, il y aura des précipitations, mais qui ne sont pas forcément des pluies utiles, car ce sont des pluies d’orage".

L’été, quant à lui, s’annonce "chaud et orageux" et ce sont justement les orages qui inquiètent les météorologues après l’année dernière, où sont tombées des grêles comme jamais dans l’Hexagone.Après plusieurs semaines sans pluie, cette dernière revient dès ce mercredi 22 février dans l’Hexagone, puisqu’elle est attendue dans plus de 70 départements. Mais c’est une nouvelle en demi-teinte pour Patrick Marlière, qui explique à Planet que les quantités ne seront pas assez importantes pour arranger la situation. Quelles en seront les conséquences ?

Météo : un an de pluie en trois mois pour rattraper le déficit pluviométrique

Le déficit de pluie est de 90% dans l’ensemble du territoire depuis plus de 30 jours, voire même de 100% par endroits. Si la Nouvelle-Aquitaine retrouvera des précipitations importantes, ce ne sera pas le cas de l’ensemble des régions et, surtout, la pluie ne tombera pas assez longtemps ni en quantité suffisante pour combler le déficit.

À ce sujet, Patrick Marlière estime auprès de Planet qu’il faudrait "un an de précipitations en trois mois" pour rattraper le déficit pluviométrique. Un scénario impossible, puisqu’après la pluie de cette fin de semaine, le temps redeviendra sec et froid au début du mois de mars. Si des giboulées sont attendues durant la deuxième quinzaine du mois prochain, le météorologue rappelle que les pluies ne sont "pas utiles quand elles sont sous forme d’averse".

Cette situation soulève de nombreuses inquiétudes, d’une part du côté des assurances, par rapport aux chutes de grêles, mais aussi en ce qui concerne les feux de forêt : "Si on retrouve cet épisode de sécheresse, comme l’année dernière, on risque d’être repartis encore dans les feux de forêt", conclut Patrick Marlière.