Accidents domestiques ou cambriolage, comment la télésurveillance peut protéger les séniorsIllustrationIstock
Les cambriolages et les accidents domestiques sont de réelles préoccupations des séniors comme nous allons le voir. Certes, les deux faits n'ont rien à voir mais peuvent être prévenus ou entraîner une intervention rapide grâce au même dispositif : la télésurveillance. Entretien avec Alexandre Lack, Directeur de Marque chez Verisure.
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Deux études menées par Verisure, acteur français majeur des systèmes de sécurité à domicile pour les particuliers, nous en apprennent beaucoup sur les préoccupations des séniors lorsqu'ils sont chez eux. La première, réalisée en 2022 avec OpinionWay auprès de 343 personnes de plus de 60 ans, traite des accidents domestiques.

Les accidents domestiques : à l'intérieur comme à l'extérieur

Elle révèle que 70 % d'entre eux estiment le risque d'accident domestique comme "pas important au quotidien". Pourtant, ils sont 41 % à y avoir déjà été confrontés. Ils se considèrent d'ailleurs comme la deuxième population à être susceptible d'en être victime, derrière les enfants, logiquement.

Et les séniors interrogés désignent très clairement les lieux de la maison qui représentent un danger : la cuisine (71 %), la salle de bains (48 %) et le jardin (31%). Ce sont ces mêmes endroits qui leur semblent les plus accidentogènes à respectivement 88 %, 55 % et 51 %. L'étude démontre d'ailleurs concernant le jardin que 50 % des sondés y travaillent sans outillage adéquat ni équipements de protection adaptés. 

Les risques de blessures, brûlures ou malaises arrivent en tête des préoccupations à 31 %, suivies par les cambriolages à 18 % et, plus surprenant, les cyberattaques à 16 %.

Les cambriolages refont peur aux séniors

La seconde étude, publiée en janvier 2024, remet les cambriolages sur le devant de la scène après l'accalmie due aux années COVID. Sur les 658 personnes de plus de 50 ans vivant seules chez elles interrogées, plus de 60% ne s'y sentent pas en sécurité.

Ils sont même 99 % à considérer que la sécurité à domicile est primordiale pour leur bien-être. Parmi les faits qui les rassurent, on trouve les priorités suivantes : 

  • vivre dans un logement bien protégé (26 %) ;
  • la présence de proches de confiance (17 %) ;
  • entretenir de bonnes relations avec son voisinage (15 %) ; 
  • avoir de l’argent pour financer un imprévu (11 %).

Toutefois, ils sont, comme évoqué en introduction, 64 % à ne pas s'y sentir pleinement en sécurité pour les raisons suivantes : 

  • 43 % mettent en avant le fait d’avoir déjà été victimes d’un cambriolage ou d’une agression à leur domicile ou "home-jacking" ;
  • 42 % citent le cadre de vie, y compris le voisinage et l’environnement ;
  • 29 % mentionnent l’insécurité "globale" de leur logement.

Pour 59 %, le sentiment d'insécurité est démultiplié la nuit. Malheureusement révèle l'étude, en cas d’intrusion, leur premier réflexe est d’appeler la police à seulement 57 %, alors que 14 % crieraient et appelleraient à l’aide.

Signe encourageant, 64 %, là aussi, des séniors sondés vivant seuls, ont de bons réflexes : 

  • verrouiller systématiquement leur porte d’entrée en rentrant chez eux (87 %) ;
  • entretenir des relations de proximité avec leur voisinage (82 %) ;
  • laisser un double des clés à une personne de confiance (81 %) ;
  • avoir un animal de compagnie (34 %) ;
  • inviter régulièrement des proches à dormir pour ne pas être seules (21 %) ;
  • installer un système d’alarme ou de vidéosurveillance (19 %).

C'est sur ce dernier point que nous avons entrepris d'interroger Alexandre Lack, Directeur de Marque chez Verisure, à l'origine de ces deux études.

La télésurveillance, le système à privilégier

- Planet.fr : quel système d'alarme conseilleriez-vous à un sénior ?

- Alexandre Lack : pour un sénior, le concept d'alarme aujourd'hui est un peu une nébuleuse. Il en existe trois. La première et la plus connue est fameuse sirène fixée à l'extérieur de la maison à laquelle vous confiez votre sort, en espérant que vos voisins ou quiconque l'entende et surtout agisse pour que quelqu'un intervienne. Ce n'est pas la plus efficace.

Planet.fr : et la gamme au-dessus ?

Alexandre Lack : la deuxième est l'alarme connectée basiquement avec un smartphone. Elle se complète très souvent de détecteurs d'ouverture de fenêtres et autres ouvrants de la maison, plus une prise d'images par caméra. C'est un système d'alerte à distance qui va si vous êtes en vacances vous alerter via une notification en cas d'intrusion. Mais je vous mets au défi, déjà de capter un signal, et de réussir à alerter quelqu'un qui se déplace chez vous. Et contacter la police depuis l'étranger n'est pas si simple...  Quoi qu'il en soit on sait que le cambriolage aura déjà eu lieu dans ce laps de temps..

Planet.fr : pour un sénior pas forcément à l'aise avec tout ce qui est connecté, la norme aujourd'hui ?

Alexandre Lack : le troisième système d'alarme est celui qui est connecté, mais à la télésurveillance, comme nous le proposons aussi.  Vous déléguez votre sécurité et l'intégrité de votre domicile  à une entreprise reconnue sur le marché (en ce qui nous concerne le leader).

Cambriolages, accidents domestiques et risques d'incendies

Planet.fr : comment fonctionne cette télésurveillance ?

Alexandre Lack :  la centrale d'alarme (qui peut fonctionner indépendamment de l'application, qu'une personne âgée ne saura pas forcément utiliser) est reliée à un centre de télésurveillance (nous en avons trois en France) dans lequel travaillent des personnes qui sont certifiées par un diplôme d'Etat délivré par le ministère de l'Intérieur.  Elles sont en alerte 24h24/7 jours sur 7. Si demain il y a une tentative d'intrusion, la centrale d'alarme installée dans la maison alerte immédiatement le centre de télésurveillance

Planet.fr : et ensuite ?

Alexandre Lack : un "télésurveilleur" va se connecter au système et réaliser une "levée de doute," pour certifier qu'il y a bien ou non une intrusion. Sa première solution est d'avertir les forces de l'ordre pour la confirmer ou non, qu'elles ne se déplacent pas pour rien. La deuxième est de déclencher les systèmes de mise en fuite des intrus comme le brouillard anti-cambriolage.

Planet.fr : la télésurveillance a-t-elle vocation à être multifonction ?

Alexandra Lack :  oui, nous assurons une "triple protection" contre les cambriolages, les accidents domestiques et les risques d'incendies. Plus de deux millions de chutes sont par exemple répertoriées chaque année en France, dont 10 000 décès. Nous contribuons à essayer de les éviter avec notre "bouton SOS". C'est une télécommande type clé de voiture sur laquelle il suffit d'appuyer pour que l'alerte devienne prioritaire. En moins de 10 secondes les agents de télésurveillance interviennent.

Planet.fr : de quelle manière ?

Alexandra Lack : ils sont formés pour délivrer les premiers gestes à distance via l'interphone de la centrale. En 2022, nous avons eu 836 déclenchements de ce bouton SOS et nous estimons avoir sauvé 205 vies. J'ai un exemple que m'a remonté une équipe récemment : une personne âgée qui rentrait chez elle a ouvert sa porte d'entrée et a chuté, se cassant la hanche sur le pas. Elle n'a pas eu le temps de désenclencher le système d'alarme et grâce à l'intrusion signalée au centre, un télésurveilleur a entendu par l'interphone les appels à l'aide de la vieille dame et a pu de suite appeler les secours.

Planet.fr : quel budget faut-il pour s'équiper et bénéficier de cette triple protection ?

Alexandra Lack  : tout dépend des besoins de protection, qui sont tous différents, entre une famille, une personne âge seule ou en couple... Un expert viendra faire un audit sur place pour déterminer le coût de l'équipement nécessaire, qui est en moyenne chez nous de 800 euros. L'abonnement pour la télésurveillance démarre lui à 39 euros par mois. Soit l'équivalent de moins d'un café par jour.