D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
"Si tous les Français éteignent une ampoule, cela permet d’économiser 600 Mégawatt à l’échelle du pays, soit l’équivalent de la consommation de la ville de Toulouse", expliquait récemment Xavier Piechaczyk, le président du directoir du réseau de transport d’électricité (RTE), à l’occasion d’un point presse au sujet des risques de coupures d’électricité dans l’Hexagone. L’hiver qui s’annonce pourrait en effet s’avérer rude, explique le site spécialisé MoneyVox. Il fera en tout cas l’objet d’une vigilance accrue, en raison du contexte très particulier que connaît aujourd’hui la France.
Vous l’aurez deviné, les éventuelles coupures de courant dont il est question seraient une fois de plus le fait de la crise sanitaire. Le coronavirus CoViD-19 perturbe jusqu’à la production et la gestion de l’électricité nationale. Dès février et jusqu’en mars 2021, estime d'ailleurs le gestionnaire du RTE, le niveau de risques devrait être "sensiblement plus élevé que les années passées"...
Sans grande surprise, le gestionnaire du RTE tâchera de protéger les Françaises et les Français autant que faire se peut. Ce qui signifie concrètement qu’il s’assurera de ne couper "temporairement et localement" l’électricité chez les particuliers qu’en dernier recours. Les industriels, eux, pourraient être ciblés en amont d’une telle situation.
Pourquoi risque-t-on des coupures d’électricité cet hiver ?
En temps normal, quand le pays n’est pas mis sous cloche, les arrêts des centrales nucléaires concernées - nécessaires notamment à leur maintenance - sont programmés au cours du printemps. Cette fois-ci, en raison du confinement, ils ont dû être repoussés à cet hiver. Par conséquent, à la fois du mois de février, 13 réacteurs ne pourront pas produire d’énergie. Les années précédentes, ce nombre se limitait à 3, ou 4, rappelle le site spécialisé.
Comment serez-vous prévenu des coupures électriques ?
Dans certaines situations - si les conditions climatiques l’exigent, par exemple -, le gestionnaire pourrait donc être amené à abaisser la tension du réseau électrique français. C’est le type de décisions qui pourraient s’imposer à lui en cas de températures froides, plus qu’en temps normal, et d’absence de vent indique MoneyVox.
S’il doit aussi couper l’électricité pour les particuliers, il prendra cependant le temps de les prévenir, de sorte à ce que les consommateurs concernés ne soient pas trop pris au dépourvu. Pour cela, il a prévu un nouveau service qui se présente sous la forme d’un site internet, lancé ce jeudi 19 novembre. Intitulé Ecowatt, il alerte les ménages, les collectivités et les entreprises en amont de la coupure. "Lorsque la consommation des Français est trop élevée, une alerte sms ‘vigilance coupure’ est envoyée pour inciter chaque citoyen à réduire ou décaler sa consommation", précise en effet RTE. Sans surprise, les hôpitaux ne seront pas concernés.
Faut-il craindre un blackout cet hiver ?
"Il ne faut pas affoler les Français, il n’y aura pas de blackout", a tout de même tenu à rassurer Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, interrogée par BFMTV. Cependant, elle nuance assez vite son propos : il ne tient que "si on a un hiver normal", dans "les moyennes de saison". "S’il y a de grosses vagues de froid, il peut y en avoir", reconnaît-elle…
Non sans jurer qu’ils "seront circonscrits et gérés". "Tout cela est planifié", ajoute-t-elle d’ailleurs. "On a géré avec EDF pour replanifier les arrêts de centrales pour s’adapter à la demande", poursuit-elle, non sans tacler ses prédécesseurs : la situation actuelle est la résultante directe de l’absence de volonté politique des années passées, en matière "d’économies d’énergie, c’est-à-dire faire en sorte de ne pas gaspiller", attaque-t-elle.